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Et si c’était moi la perverse narcissique ?

Et si c’était moi la perverse narcissique ?

Quand on s'intéresse un peu à la psychologie, ou même tout simplement à la presse féminine, on tombe souvent sur des articles traitant des "pervers narcissiques". On est informé, on apprend à la les combattre... Mais au final, c'est peut être nous aussi non ?

Il y'a quelques années, un homme avec qui j'avais eu une relation un peu complexe, a fini par m'avouer, en craquant, qu'il considérait que je l'avais manipulé, et même harcelé sous certains points de vue.

J'étais contrariée, fâchée contre cet homme, et terriblement mal dans ma vie, alors j'ai littéralement pété un plomb devant de telles accusations, puis j'ai fini par l'accuser lui même de manipulateur. "C'est celui qui dit qu'il est" comme dirait l'autre.

Le temps est passé, je vais mieux, je ne vois plus cet homme, mais il m'arrive de repenser à notre relation. Repenser au mal que lui m'a fait est une chose, mais repenser à ma manière d'agir avec lui est encore plus douloureux. Je me rends compte, avec le recul que oui, j'ai été manipulatrice, et que oui, je l'ai d'une certaine manière harcelé.

Sur le moment tout me semblait légitime, sous le coup de la colère, on s'excuse tout à soit même. Mais oui, je lui ai menti sur ce que je ressentais, j'ai exagéré mon mal-être, j'ai tourné les choses en ma faveur, j'ai tout construit dans notre relation pour être la victime idéale. Pour être hors de portée de tout reproche, pour qu'il soit celui qui culpabilise, de bout en comble.

J'ai joué avec ses sentiments, j'ai fait en sorte qu'il ne puisse penser qu'à notre relation, jour et nuit. J'ai tour calculée et mis en oeuvre pour que chacun de mes messages lui fasse l'effet d'une bombe. Jusqu'à ce que ce soit lui qui explose, et que je me rende compte, tardivement, que j'avais été un monstre.

Mentir, culpabiliser l'autre, imaginer une stratégie pour arriver à mon but, espionner le moindre de ses faits et gestes, en particulier numérique, pour les retourner contre lui. Etudier ses faiblesses pour mieux le déstabiliser, et arriver à mes fins. Oui j'ai fait tout ça, oui c'était de la manipulation, et oui, j'ai été une perverse narcissique, ne pensant qu'à rendre mon malheur indicible et inexcusable.

Mais c'est la vie, je n'ai pas cherché à faire du mal, c'est mon propre mal-être qui a créé cette situation, je le regrette en partie, mais je n'aurais probablement pas été capable de faire autrement.

On lit beaucoup ici et là "comment reconnaitre un pervers narcissique", on ne lit jamais "comment cesser d'être un(e) pervers(e) narcissique", et c'est dommage, car nous pouvons tous l'être à un moment donné ou à un autre...

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1 commentaire
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Anonyme  Le 19/04 à 01:28

c'est touchant de vérité, le reconnaître pour l'accepter, le changement viens avec la conscience. Voilà ce qui arrive quand on n'est pas à l'aise avec sa solitude ;)