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Faire sa B.A en allant voir la comédie musicale Dirty Dancing

Faire sa B.A en allant voir la comédie musicale Dirty Dancing

Vous avez grandi en essayant de réaliser le porté final de Dirty Dancing (que vous n’avez d’ailleurs jamais réussi)

  • Vous avez testé plusieurs endroits pour tenter de perfectionner cette tentative de chorégraphie : dans le parc derrière chez vous, sur votre lit (les lattes s’en souviennent), dans la piscine en vacances, sur le sable et même...dans l’escalier (Vous avez d’ailleurs gardé quelques séquelles dont une cicatrice à l’arcade qui est officiellement le résultat de votre séjour à l’armée
  • Vous vous surprenez de temps à autre à crier un "Robbie, c’est moi !" quand vous frappez à une porte, ou un "L’homme est un loup pour l’Homme, mais surtout pour la Femme" au milieu de vos diners professionnels (vous êtes d'ailleurs au chômage depuis ces fameux diners)
  • Vous aimez les pantacourts en jean, les tee-shirts marins rayés et les vestes en cuir
  • Vous écoutez parfois "She’s like the wind" en regardant les voitures s’en aller sur la route
  • Vous aimez partir à la chasse aux escargots lorsqu’il ne fait pas beau
  • Quand vous racontez une histoire à vos enfants, il y a souvent une Madame Schumacher, et c’est souvent la méchante.

Si vous avez répondu OUI à toutes ces affirmations, vous devriez courir acheter vos places pour aller voir la comédie musicale Dirty Dancing en tournée dans toute la France.

L'Expérience

23 janvier 2015. Excitation maximum, le sol tremble au Palais des Sports.

Les 90% de femmes présentes ont apporté leurs jumelles et ont révisé les paroles des chansons cultes du film depuis 2 semaines.

Les 10% d’hommes, courageux et vaillants, ont ingéré un Valium et surfent sur l’application l’Equipe en attendant la fin du spectacle.

Les autres sont contents (hein ? mais 10 et 90 ça fait bien 100 niaaaaa, c’est qui les autres ?)

Rappelez-vous que nous sommes en 1963, et que Bébé veut changer le monde. Bon, certes, elle réussit surtout à se changer en chienne pendant le film (bouhhhh, on ne critique pas Bébé, ça va pas toi !!) mais bon sang, c’est quand même le symbole de toute une génération !

L’Hôtel Kellerman brille de mille feux grâce au décor proprement reconstitué (mais un peu kitch), et ce petit nabot de Niel Kellerman inspire autant de dégoût que dans la vraie vie le film.

Frédérique Houseman ("c’est le nom d’une vraie femme"), incarne plutôt bien la jeune ado cucul et coincée qui découvre les mauvais garçons, et Johnny Castle, malgré sa voix aigue et son corps fluet de jeune premier, réalise les pas de danse avec une certaine dextérité (du nom propre Dexter, l'homme qui tue tout ce qui bouge).

La 1ère partie est un peu molle (mollassonne même), mais après l'entracte ("du moment que ce n’est pas une pause qui dure toute la soirée"), le rythme s'accélère et les coeurs palpitent en faisant "coucoum, coucoum, coucoum".

Bon soyons honnêtes, c’est une copie un peu ratée du film, mais pour les fans que je suis vous êtes, ça suffit à vous replonger dans vos années collèges.

Les coups de gueule :

Je tiens tout de même à passer deux coups de gueule :

1/ Les scènes rajoutées et qui ne servent à rien:

  1. Soit je n’ai vu que la version courte du film (ce qui m’étonnerait vu mon niveau d’implication sur le sujet),
  2. Soit le réal était drogué et s’est dit qu’il allait rajouter deux/trois scènes sur la défense des noirs aux Etats-Unis à cette époque. Bébé militante, Bébé qui parle de ségrégation, Bébé qui se bat pour les autres, et Johnny qui n’entrave que dalle parce qu’à part la danse et le sexe il est pas hyper évolué le garçon (bouhhh deuxième critique, tu sors Clémentine !!!).

Ajouter des scènes, pourquoi pas, mais ajouter des scènes sans valeur ajoutée, NON - NO WAY - KIDDING ME !

Alors oui, c’est vrai, ça ne fait pas de mal de balancer quelques messages de tolérance, mais est-ce bien le lieu pour faire un cours d’Histoire et sensibiliser les spectateurs à l’importance de s’engager dans l’Humanitaire ?!

Dans ces cas-là, poussons la logique jusqu’au bout de la nuit : « 3 euros reversés à SOS racisme pour chaque place de Dirty Dancing achetée » et là, on aura vraiment fait une bonne action...

2/ La précision dans les répliques: 

Mon professeur de javelot m'a dit un jour que [Tweet "la précision est indispensable pour devenir un champion"]

Je souhaite donc souligner quelques points :

  1. Bébé ne s’exclame pas "tes bras sont des merguez" mais "tes bras sont des spaghettis"
  2. Johnny ne dit pas "tu veux me tuer" mais "tu veux ma mort"
  3. Lisa ne dit pas "coucou Robbie" mais "Robbie, c’est moi"
  4. Gilles (ne s'appelle pas Gilles mais Niel) et ne dit pas "du cornichon" mais "des endives cuites"
  5. Robbie ne dit pas "tiens, avec tous mes pourboires je vais pouvoir m’acheter une Alpha Romeo" mais "Alors Bébé, on fréquente la racaille" (mais allo quoi ! Rien à voir !)
  6. Penny ne dit pas "il m’a mis son spaghetti" mais "il m’a mis en cloque" (à l’évidence, le réalisateur aime les spaghettis, il doit être italien)
  7. et le dernier, mais pas des moindres, Monsieur Schumacher n’est pas un latino qui danse les claquettes, et surtout, où est Madame Schumacher ?!   
  8. Et oui, j'exagère un peu parce que le diable se cache dans les détails. Ils n'auraient pas dû nous voler l’authenticité de mon notre patrimoine culturel : c’est un peu comme rajouter des phrases à "la Marseillaise" ou "la Danse des Sardines" ! On ne déforme pas des chefs d’œuvres, non Monsieur !!!

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1 commentaire
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Caillette  Le 09/02 à 11:04

Excellent article ! Merci Clémentine