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Je n’ai pas envie d’être une princesse !

Je n’ai pas envie d’être une princesse !

Je ne suis pas une princesse et je le revendique.

Pour peu que l’on aime porter des robes et que notre dressing contienne 2 ou 3 accessoires à
paillettes, les hommes ont tendance à dire « cette fille est une
princesse ». Et là, je m’offusque forcément.1) Parce que c’est parfois une réflexion bienpéjorative : sous entendu, je suis une garce hautaine.2) Parce que l’image qu’ils se font de la princesse –soncôté gentille fifille et ses bonnes manières inclus, est au moins aux antipodesde ce que je suis. Pour preuve : moi petite, je rêvais d’être une sorcière…

Sérieusement, n’y a-t-il pas plus rasoir qu’une
princesse ? C’est lisse, c’est beau, c’est politiquement correct. Et plus
concrètement, c’est ennuyeux à mourir. Comment aurais-je envie d’être
cela ?

Les hommes qui pensent que nous sommes des princesses prennent
une sacrée claque lorsqu’ils nous découvrent finalement au sein de la vie de
couple. Car dans l’idée, la fille des années 2010 ressemble d’avantage à l’héroïne
d’une BD de Pénélope Bagieu qu’à une boule de gentillesse engoncée dans une
robe à frou-frou. Et c’est tant mieux.

Je me souviens encore de « Gentleman bidon » qui
me prenait pour une princesse parce que les premiers rendez-vous et autres
week-ends en amoureux n’auraient pu ternir cette image. La fille, cheveux au
vent, qui apparaît dans un beau coucher de soleil d’été ? C’était moi. Qu’elle
ne fut pas sa surprise alors de découvrir que dans la vie, la vraie :- Je ne chante pas en faisant le ménage, ni ne souris. Non.Mais je râle grave.- Je ne perds aucune pantoufle de vair après unesoirée : en revanche, je gagne en ampoules.- Le baiser pour me réveiller est uniquement voué à meramener sur terre après une grosse cuite. Et il sent l’alcool à plein nez.- Avoir de nombreux enfants n’est pas ma fin heureuse maismon pire cauchemar et le paradis des vergetures.- Je ne tends jamais l’autre joue pour me fairegifler sans blague; je rétorque plutôt. Surtout avec les méchantesbelles-mères.- Le dimanche, je troque mes robes non pas pour de plusbelles mais pour le confort de mes vieux pantalons de yoga.- Il n’y a pas de jolis petits oiseaux qui me suivent lorsde mes déplacements. Tout au mieux, ce sont des pigeons.

C’est un fait. La fille des temps modernes n’est pas un
truc Disney. La fille des temps anciens pas d’avantage, à bien y penser. Et je
trouve ça terriblement agaçant que ces messieurs frôlent la déception parce que
nous ne correspondons pas à l’idée qu’ils se font de la perfection. Que
croient-ils au fond ? Que nous naissons sans nécessité de nous épiler, que
même après un marathon nous n’avons pas besoin de nous doucher et que la
gastro, c’est pour les faibles ?

Et bien désolée. La réalité est peut-être un peu plus
glauque mais elle, au moins, ne fait pas semblant. Elle ne manque ni de piquant
ni de caractère. Elle est pleine d'éclats de colère en public, d’éclats de rire
pas discrets, de gros mots. Elle sait être glamour mais aussi sauvage, crue,
indomptable. Et elle vaut bien mieux que tous les univers aseptisés du monde,
n’en déplaise à certains.

D’ailleurs, j’ai tendance à me méfier des hommes qui me traitent
trop comme une princesse. Passé le premier effet Kiss Cool, la galanterie poussée à outrance possède toujours ce
petit quelque chose d’un peu suspect. Et moi, les chevaux blancs et les machos
qui voient seulement en moi un bel objet, je les envoie balader !

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