Ça fait des décennies qu'Albert Uderzo régale petits et grands avec ses albums de BD. Chaque nouvelle aventure d'Astérix est un événement planétaire.
Aujourd'hui, il souffle ses 90 bougies et on se demande s'il ne va pas finir par avoir le même âge que Agecanonix qui est le doyen du plus célèbre village gaulois (éternellement 93 ans).
« Avec l'âge, la vie perd de son attrait » a déclaré ce grand dessinateur en 2009 à l'occasion d'une commémoration. Il rajoute à l'époque que sa main n'est plus aussi docile qu'autrefois et qu'il finit le 50ème album d'Astérix pour ensuite passer le relais à Jean-Yves Ferri et Didier Conrad pour les volumes suivants.
L'ami René Goscinny
Les 24 premiers albums ont été réalisés avec son ami René Goscinny, jusqu'à sa mort subite en 1977. Ensuite, ce ne fut plus pareil. Albert Uderzo raconte être resté prostré 24h assis sur une chaise à l'annonce de cette tragédie.
Malgré l'immense talent de Uderzo, nul n'aurait plus prévoir sa carrière de dessinateur et de caricaturiste : né en 1927, enfant d'immigrants italiens, le garçon grandit dans de réelles conditions de pauvreté. Il travaille d'abord comme vacher, puis comme mécanicien avant d'être finalement animateur et le caricaturiste. C'est son frère d'ailleurs qui le pousse à tenter de vivre de son talent de dessinateur.
Sa famille a été naturalisée française assez rapidement : « La France était accueillante » a-t-il rappelé dans son autobiographie. Mais quand la guerre arrive, les nazis recrutent Albert dans une brigade pour mineur et l'envoient aux travaux forcés. C'est une des choses qu'il avait en commun avec René Goscinny, ce Juif d'origine polonaise : l'humour et l'aversion pour les nazis.
Dans « Astérix et cadeau de César », les deux compères se moquent des propos racistes si souvent propagés. Agecanonix dit : « Je n'ai rien contre les étrangers. Certains de mes meilleurs amis sont étrangers, mais ces étrangers ne sont pas d'ici ! ». Car si tous deux étaient des étrangers en France, bien accueillis par le pays, ils ont connu les écueils que la fierté nationale excessive peut engendrer.
Le saviez-vous ?
- Uderzo est daltonien. C'est son frère qui coloriait ses albums à l'époque.
- Uderzo est né avec 6 doigts à chaque main et il a été opéré pour enlever les doigts surnuméraires.
- Longtemps en retrait, Uderzo a tenu à participer aux réactions suite à l'attentat de Charlie, rendant hommage aux victimes (et notamment à ses confrères dessinateurs). On voit Astérix déclarant « Moi aussi, je suis un Charlie ! », qui donne une raclée à un ennemi à qui Uderzo, à la place des cothurnes, a dessiné des babouches.
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