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violence a lecole 2

violence a lecole 2

jane_d'incemai : Mon fils est revenu de l'école sans son blouson mais il me dit qu'il l'a donné à un camarade qui n'en avait pas ? Que faut-il en penser?Cédric Labro : Demandez à rencontrer ce camarade... et voyez la réaction de votre fils. Ne serait-ce que pour le féliciter d'un acte aussi généreux...

Delphine : A partir de quel âge doit-on sensibiliser nos enfants à ces risques de violence ?Cédric Labro : Je pense qu'il n'y a pas d'âge. Dès lors qu'il y sont confronté, il faut en parler très sérieusement avec eux. Mais il s'agit d'un travail de fond au préalable. A savoir, le rôle de l'éducation. Tout être humain découvre au cours de sa vie les difficultés, les obstacles de vivre dans un collectif. L'important est de pouvoir mettre en mots toutes ces adversités. Ainsi, à partir du cadre qu'on lui aura sainement inculqué, il saura faire face.

jeanluc : Que faire quand on est sûr que son enfant se fait taper dessus par ses camarades à l'école. J'ai peur que se soit pire si je fait un scandale.Cédric Labro : C'est bien là le problème, cette peur qui nous empêche d'agir. Il est évident qu'il faut signaler de tels agissements aux responsables éducatifs et s'il le faut aux associations de parents d'élèves, aux académies voire porter plainte. Mais on peut espérer ne pas avoir besoin d'aller jusque là à chaque fois. Dans tous les cas, l'idéal est de bien s'entourer, ne plus être seul. Pouvoir parler de tout cela permet souvent de trouver en soi l'énergie nécessaire à l'action. Il existe un numéro vert et anonyme ligne Jeunes Violences Ecoute 0 800 20 22 23, où des professionnels peuvent vous aider à trouver les solutions lorsque vous êtes trop seuls.

Virginie : Dans la classe de mon fils, la maîtresse tire les oreilles, tape sur la tête des enfants avec des livres. Quand on la rencontre, elle répond qu'elle fait tout ça très gentiment. Une pétition a été organisée et envoyée à l'inspectrice qui n'a pas encore réagi ? Que faire ? L'institution scolaire semble avoir couvert ces différents agissements, certes petites violences, pendant des années car cette institutrice en question est dépressive ? Que faire ? Cédric Labro : Sans entrer dans la vie privée de cette institutrice, on peut imaginer que de tels agissements soient condamnables. La démarche de la pétition et du signalement à l'inspectrice est une bonne idée (en espérant que cela avait été discuté avant avec l'institutrice elle-même et son responsable hiérarchique). Il arrive effectivement que, pour éviter la mauvaise publicité, on préfère couvrir des agissements peu orthodoxes (c'est le lot de beaucoup de professions). Là encore, les associations de parents d'élèves s'avèrent régulièrement efficaces.

Laurence : Est-il dangereux pour les jeunes de porter en classe des objets de valeur comme chaîne en or avec médaille ou gourmette en argent ? Cédric Labro : Dangereux autant que dans la rue dès lors que le comportement des propriétaires amène certains à des convoitises peu recommandables. Cependant, il est vrai que le milieu scolaire favorise un peu plus ces convoitises parce que les jeunes cherchent leurs limites, cherchent à créer leur personnalité, cherchent à appartenir à un groupe, sont en quête d'une identité. Depuis toujours, la richesse, le pouvoir, la beauté, etc. toutes ces valeurs idéalisées, impliquent que chacun les atteigne. Le problème des plus jeunes, c'est qu'ils ne connaissent pas nécessairement les règles qu'il faut suivre pour y parvenir. Et la violence est une méthode tellement plus simple...

Mireille : mon fils se bat beaucoup, à l'école et ailleurs. j'ai déjà été convoqué par le directeur de l'école parce qu'il avait mis KO d'autres élèves. Je ne sais pas d'où ca vient mais c'est très embêtant. Je suis sûr que lui non plus n'aime pas ça mais c'est son caractère et son énergie qui prennent le dessus. Que peut-on faire ? sport ? psychologue ? Aidez moi!Cédric Labro : Canaliser cette énergie destructrice semble effectivement une bonne idée, et le sport est un moyen comme un autre d'y parvenir. Une aide psychologique peut être efficace mais seulement si la demande vient de votre fils lui-même. Il serait intéressant de trouver ensemble (vous, votre fils, voire un professionnel) des solutions à cette forme d'expression qu'est la violence à laquelle a recours votre fils. Il a peut-être d'autres centres d'intérêt dans lesquels il exprimerait cette capacité destructrice. Mais encore une fois parvenir à mettre en mots tout cela est long et difficile. Mais ce peut être un mal nécessaire. jane_d'incemai : De quelle manière sont punis, sanctionnés les racketteurs au sein des établissements scolaires lorsque leurs agissements sont prouvés ? carolky : Quelles sont les punitions adressées aux racketteurs ? Sont-ils exclus seulement du système scolaire ? Seulement s'ils ont plus de 16 ans ? Risquent-ils des peines pénales ? Cédric Labro : Le racket a proprement parler n'apparaît pas dans le code pénal. Il appartient au domaine de l'extorsion avec violence. Il encourt pour un adulte d'une peine de 7 ans de prison et de 700 000 francs d'amende. La peine de prison étant divisée par 2 pour les mineurs en théorie. Cependant, la justice évite au maximum de mettre des mineurs en prison, exceptionnellement rare entre 13 et 16 ans (voire inexistante), et seulement en matière de crime pour les mineurs de 16 ans. Le racket appartient à la famille des délit. Il existe des peines substitutives qui consistent essentiellement à éloigner l'auteur de rackets de son milieu naturel. En ce qui concerne la plainte, lorsque le racket a lieu au sein de l'établissement scolaire, le principal, le proviseur, etc. sont tenus de signaler la chose. C'est une obligation légale. De plus, les parents peuvent et doivent porter plainte, que cela ait lieu dans ou en dehors de l'établissement scolaire.

franck : Je trouve que les professeurs (et les parents) ne sont pas assez sévères et je pense que c'est en partie à cause de cela que la violence enfantine se développe. Qu'en pensez-vous ?Cédric Labro : Il est vrai que l'on remet souvent en cause la pédagogie et l'éducation à notre époque par rapport à l'avant 68. J'avoue que la réponse est difficile sinon la solution serait toute trouvée ! Mais on peut imaginer, sans aller jusqu'à une sévérité extrême, que maintenir sa position (savoir dire " non ", et quand c'est non, c'est non !) est une chose essentielle dont l'enfant a besoin ne serait-ce que pour se positionner lui-même plus tard.Pétrolette : Mon fils de 9 ans et demi est devenu le bouc émissaire de sa classe. En échec scolaire, il est en classe de CE1 et devient le " grand nigaud " de l'école. C'est un enfant qui a connu beaucoup de troubles petit et est très sensible. Il revient tout malheureux de sa journée, on lui a tiré les cheveux, on lui donne des coups de pieds... Son institutrice parle de " tête à claques " lorsque je lui parle d'Arnaud. Elle semble pourtant l'encourager à se défendre. Mais qu'entend-t-on par se défendre ? Son père parle de riposte, de se battre...d'être un Homme. Le pauvre n'a plus alors aucun repère, la dernière fois qu'il a commencé à se défendre dans la cour de récréation il a été puni toute l'après-midi ! Argument de la directrice : s'attaquer à des plus jeunes que lui alors qu'il est deux fois plus fort ! Que lui dire à présent ? Cédric Labro : Le problème du " bouc émissaire " remonte à très loin dans l'histoire. J'imagine que votre enfant bénéficie d'un suivi puisqu'il a eu des troubles, petit, et du fait de sa sensibilité. Etre un homme n'implique pas nécessairement de se battre. En tous cas, pas physiquement. Cependant, il est important qu'il sache se défendre. Une bonne répartie règle parfois les problèmes car elle déstabilise les " agresseurs ". Le plus important est qu'il trouve matière à avoir confiance en lui. Lui donner quelques responsabilités même minimes peut être un bon début.

Ce sera hélas, notre dernière question. Je remercie chacun d'avoir participé à ce Chat et je laisse le soin à Cédric Labro de conclure :

Cédric Labro : J'imagine qu'il reste encore de multiples questions. Il est difficile de répondre rapidement et clairement à tous. (Inscrivez-vous au Club Z pour poser vos questions en particulier à Cédric Labro consultezelius@zelius.com). Cependant, vous avez pu comprendre qu'il existe des solutions, que des chaînes se créent, que la loi du silence peut être contrée. Il est nécessaire qu'individuellement (pour que cela devienne ensuite collectif) chacun maintienne ses positions un parent, un fils ou une fille, un adulte, un enfant. N'hésitez jamais à demander de l'aide et à permettre aux enfants d'en faire autant notamment avec des personnes extérieures sans jugement.Jeunes Violences Ecoute 0 800 20 22 23.Enfance maltraitée 119SOS Violence 0 801 55 55 00 Au revoir à tous !

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