Voici ce soin zéro déchet à quelques euros qui ferait pâlir les fabricants de mousses de rasage
Les matins où la buée grimpe sur le miroir et où le col du manteau gratte la nuque, le même rituel se répète souvent : secouer une bombe de mousse à raser, recouvrir la barbe et filer sous la lame. À force, la peau tiraille, le ticket de caisse pique un peu et la poubelle déborde de flacons vides. Un trio pas vraiment réjouissant quand le froid met déjà l’épiderme à rude épreuve.
Dans la salle de bain, beaucoup cherchent désormais comment prendre soin de leur peau sans vider leur portefeuille ni remplir le bac de recyclage. Ce que peu de gens imaginent, c’est qu’une simple mousse à raser maison, préparée avec quelques ingrédients du placard, suffit à remplacer durablement les aérosols des grandes marques. Le tout en gardant un rasage confortable, même en plein hiver.
Pourquoi la mousse à raser industrielle fait grise mine face à la mousse à raser maison
Sur l’étiquette des mousses à raser classiques, les lignes d’ingrédients s’allongent : tensioactifs chimiques, conservateurs, parfums de synthèse. Ce cocktail est pensé pour faire gonfler la mousse et la faire tenir, mais il laisse souvent la peau sèche ou irritée. À force d’utilisation, la barrière cutanée se fragilise, les tiraillements deviennent fréquents, les mini coupures et rougeurs se réveillent dès que le vent glacial s’engouffre dans l’écharpe.
Côté déchets, le bilan n’est pas plus réjouissant. Chaque bombe vide mélange métal, plastique et système d’aérosol peu simple à valoriser, ce qui envoie chaque année des milliers de contenants jetables dans les ordures ménagères, rien qu’en France. À cela s’ajoute une addition salée pour un geste parfois quotidien, puisqu’un flacon se vide vite quand on se rase souvent. De quoi s’interroger sérieusement alors qu’un savon de rasage maison, solide et sans emballage, peut durer plusieurs mois pour quelques euros.
Recette de mousse à raser maison zéro déchet : le trio huile d’olive, karité et argile blanche
Face à ce constat, un savon de rasage solide fait maison s’impose comme une alternative simple et confortable. La base repose sur un trio d’ingrédients bruts. L’huile d’olive, riche en antioxydants et en acides gras essentiels, nourrit la peau en profondeur et aide à conserver sa souplesse, même quand le thermomètre chute. Le beurre de karité apporte sa texture onctueuse et ses vertus réparatrices, formant un voile protecteur qui limite les tiraillements. L’argile blanche, très fine et douce, assure la glisse de la lame tout en laissant la peau apaisée et nette.
Pour passer à la pratique, la recette tient dans quelques mesures précises et un matériel basique du quotidien :
- 40 g d’huile d’olive vierge extra
- 30 g de beurre de karité pur
- 25 g d’argile blanche (kaolin)
- 30 g de savon de Marseille râpé ou en copeaux, sans huile de palme
- 5 à 8 gouttes d’huile essentielle au choix (menthe poivrée, lavande ou cèdre, facultatif)
- Un petit bol résistant à la chaleur, une cuillère en bois, un moule en silicone ou une petite boîte étanche
La préparation se fait au bain-marie à feu doux : l’huile d’olive et le beurre de karité fondent ensemble, puis les copeaux de savon de Marseille sont ajoutés en mélangeant jusqu’à obtenir une texture homogène. Hors du feu, on incorpore délicatement l’argile blanche et, si on le souhaite, quelques gouttes d’huile essentielle. La pâte encore tiède est versée dans un moule ou une boîte hermétique, dont on lisse la surface avant de laisser refroidir à température ambiante, puis au réfrigérateur pendant une heure pour bien figer. On obtient alors un savon de rasage solide qui accompagne plusieurs mois de rasage confortable.
Adopter la mousse à raser maison au quotidien pour un rasage zéro déchet
Une fois le savon prêt, le geste reste très simple, même les matins pressés. Il suffit d’humidifier un blaireau ou les mains, de frotter le savon pour faire monter une mousse généreuse, puis de l’appliquer sur le visage ou les jambes. La lame glisse mieux, la peau reste souple et les irritations se font plus discrètes, avec un confort qui n’a rien à envier aux marques premium. Pour réveiller la peau en douceur quand il fait froid dehors, beaucoup aiment laisser tremper le blaireau dans un bol d’eau tiède avant de travailler la mousse, puis terminer par un rinçage à l’eau fraîche qui resserre les pores et laisse une sensation de netteté.
Dans une salle de bain qui se veut plus responsable, ce bloc remplace plusieurs aérosols, réduit nettement les emballages et limite les allers-retours au rayon rasage du supermarché. En le laissant sécher à l’air libre entre deux utilisations, à l’abri de l’humidité stagnante, sa durée de vie s’allonge encore. Le principe rejoint celui d’autres gestes du quotidien, comme le fait de troquer les éponges plastiques contre des modèles lavables cousus dans de vieux textiles. Peu à peu, ce rasage zéro déchet allège la poubelle, soulage le porte-monnaie et relègue les bombes de mousse industrielles au rang d’anciennes habitudes.