Cette petite réparation que vous faites mal gâche vos peintures : les gestes clés pour un rendu lisse partout
Un petit trou rebouché à la va-vite, deux coups de rouleau, et l’on pense en avoir terminé. Puis la peinture sèche, la lumière rasante de l’hiver entre dans la pièce… et l’on découvre des bosses, des auréoles mates ou une fissure qui réapparaît. Le rebouchage qui laisse des traces transforme alors une retouche anodine en vraie irritation visuelle.
Les tutoriels promettent pourtant qu’il suffit d’un peu d’enduit pour que tout disparaisse. Beaucoup se lancent donc seuls, d’autant que les professionnels du bâtiment sont moins sollicités qu’avant : "Là, sur le dernier trimestre de l’année, en principe, on est entre 20 et 25 appels par jour. Et là, on voit qu’on est plutôt à une dizaine d’appels", a constaté Thierry Laureau, chef d'une entreprise de chauffage et de plomberie en région parisienne, à Europe 1. Résultat, les murs sont souvent retouchés en mode express, avec des défauts qui ressortent dès la première couche de peinture. Et les coupables sont rarement ceux que l’on imagine.
Pourquoi votre rebouchage de mur se voit encore après peinture
Sur un mur intérieur, il reste presque toujours de la poussière de plâtre, des petits éclats de peinture écaillée ou des zones légèrement humides. Si l’on pose l’enduit directement là-dessus, l’accroche se fait mal et le rebouchage finit par se fendre, se décoller ou se creuser au séchage. Que le support soit en placo, en plâtre ou en béton, un fond sale ou friable empêche l’enduit de vraiment se lier au mur.
Autre piège, la façon d’appliquer le produit. Quand on essaie de combler un trou en une seule passe épaisse, la matière se rétracte en séchant et crée une surépaisseur ou un creux visible à travers la peinture. Un enduit très poreux, laissé brut, boit aussi la peinture de manière irrégulière : on obtient alors une tache plus mate ou plus foncée autour de l’ancien trou. La fissure qui revient, elle, traduit souvent une réparation faite juste en surface, sans avoir légèrement ouvert ni nettoyé la fente au départ.
Les erreurs qui font rater le fait de reboucher un trou dans un mur
La première bourde consiste à reboucher sur un support encore plein de poussière. Oublier de brosser le trou et la zone autour laisse une fine pellicule qui joue le rôle de couche de séparation entre l’enduit et le mur. À l’œil nu, tout a l’air rempli, mais avec le temps l’enduit se fendille ou se décolle autour du trou. Garder des bords friables, des cloques de peinture ou un fond légèrement humide condamne aussi la réparation, même si le produit utilisé est de bonne qualité.
Vient ensuite le mauvais choix d’enduit. Utiliser un simple enduit de lissage sur un gros trou, ou une pâte prête à l’emploi dans une cavité de plus de 2 cm, expose à des fissures et à des bosses impossibles à rattraper sans gros ponçage. Ne pas préparer le mur, zapper le ponçage au papier à grain fin après séchage ou vouloir peindre trop vite, sans sous-couche, font le reste : l’enduit encore frais ou très absorbant pompe la peinture et laisse ces fameuses auréoles qui trahissent le rebouchage.
Les gestes essentiels pour reboucher un trou dans un mur sans laisser de traces
Pour que reboucher un trou dans un mur reste invisible, tout commence avant d’ouvrir le pot. On aère la pièce, on protège le sol, puis on inspecte le mur. Les résidus de plâtre et les cloques de peinture sont grattés, les bords d’un trou trop nets sont légèrement élargis pour offrir une prise, puis l’on dépoussière soigneusement avec une brosse ou un chiffon humide, avant un passage d’aspirateur. L’objectif est d’obtenir un support propre et sec, sans trace d’humidité. Pour un petit trou de cheville ou une microfissure, un enduit de rebouchage en pâte prêt à l’emploi suffit ; au-delà de 2 cm de profondeur, un enduit de rebouchage en poudre à base de plâtre est plus adapté. Les fissures plus larges ou les trous profonds gagnent à être comblés avec un enduit de réparation plus épais, puis terminés à l’enduit de lissage pour une surface ultra douce.
Au moment d’appliquer, l’idée est de travailler en fines couches. On utilise une spatule propre, on dépose l’enduit par petites quantités et on l’étale en croisant les passes pour bien garnir tout en chassant l’air. Plutôt que remplir le trou d’un seul coup, on laisse sécher, puis on rajoute de la matière si besoin, avant une dernière passe bien serrée du centre vers l’extérieur. Une fois l’enduit sec, un ponçage doux au papier abrasif grain 120 à 180, en mouvements légers et réguliers, permet de faire disparaître les reliefs. On passe la main sur le mur, on vérifie à la lumière rasante, on enlève la poussière, puis on applique une sous-couche avant la peinture de finition pour uniformiser l’absorption. C’est cette succession de petits gestes qui rend le trou d’origine totalement indétectable.