Carrelage : ce geste oublié sur le joint évite la casse au retrait et change tout pour le nouveau carreau
Un carreau de faïence fendu dans la cuisine ou la salle de bains gâche tout. Beaucoup rêvent de le changer, mais craignent d'éclater les carreaux ou d'abîmer le mur. On reporte, alors qu'une méthode permet de l'enlever proprement.
La difficulté vient moins du carreau que du geste. Face à une fresque restaurée, "Je n’imaginais pas la quantité de travail que ça a nécessité", admet le maire de Dreux, Pierre-Frédéric Billet, cité par le journal L'Echo Républicain. Pour lui, "C’est précieux pour nous de montrer qu’il y a des talents et du savoir-faire sur le territoire." Retirer un carreau demande la même attention, pour un détail pourtant à la portée de tous.
Le joint de carrelage fait tout pour retirer sans casse
Le joint de carrelage fait tout : attaqué à froid, il se brise et tire sur les carreaux voisins. Devant le travail de sa prof de céramique, Marie-Jo lâche "C’est titanesque", puis explique : "Ce qui est très important, c’est d’appuyer dans le creux, tu vois". "Sinon ça déforme tout." Avec un joint, même règle : viser juste, sans brutaliser.
Avant toute découpe, chauffez le joint. Un sèche-cheveux en puissance maximale ou un pistolet à air chaud au minimum suffit à le ramollir. Tenez l'appareil à 2 à 3 cm, balayez le joint pendant 2 à 3 minutes jusqu'à ce qu'il soit tiède, ni brûlant ni trop dur. Pour retrouver un motif "comme à l’époque", Martine Acquaviva a "travaillé en secret" et avoue : "Je n’étais pas sûre d’y arriver." Le même soin prépare ici un retrait sans éclats.
Découper le joint puis décoller le carreau
Pour couper le joint, une lame affûtée suffit. Prenez un cutter à lame neuve et entamez par petites passes, lame inclinée vers l'intérieur, sans toucher l'émail. "Le bleu m’a donné du mal. Le serti aussi." raconte Martine Acquaviva, qui a dû chercher "le bon oxyde, le bon liant, pour ne pas dénaturer le noir" ; ici, c'est seulement le bon angle qui compte.
Quand le pourtour est découpé, glissez un burin plat sous un bord et tapotez au maillet en caoutchouc tout autour du carreau. Si ça résiste, réchauffez encore le joint ou repassez la lame. On se demande "Alors?" à chaque petit progrès. Face à un geste hasardeux, Martine lâche un "Ah!" : "Ça risque de faire du vert." Même principe ici, avec des coups légers jusqu'au discret jeu du carreau.
Préparer le support et poser le nouveau carreau
Nettoyez le support avec brosse métallique ou spatule plate, puis un chiffon humide. Collez le nouveau carreau avec colle à carrelage et spatule crantée, appuyez, glissez une cale. Devant la fresque, le maire lance "Vous avez signé la fresque?" ; "Ce n’est pas moi l’auteur", répond Martine, "Je l’ai seulement reconstituée". "J’y tiens", insiste Pierre-Frédéric Billet, qui la sait "tombée dans la terre". Pour le joint, spatule en caoutchouc, éponge humide, et ce rappel que "La terre, ça vous nourrit." puis "la terre, ça vous nourrit" disent le plaisir du geste précis.