Ce déchet de cuisine que vous jetez à chaque repas m’a fait économiser plus de 200 € par an en le gardant

En France, un tiers des aliments finit à la poubelle, alors qu’un simple déchet de cuisine peut rapporter gros. Comment ces épluchures de fruits et légumes sont devenues ma meilleure astuce anti-gaspi ?
Ce déchet de cuisine que vous jetez à chaque repas m’a fait économiser plus de 200 € par an en le gardant

À chaque repas, surtout pendant les fêtes, le même geste se répète : tout ce qui reste sur la planche à découper finit dans la poubelle. Ce geste paraît évident, appris enfant. Pourtant, un de ces déchets de cuisine peut se transformer en sérieuses économies sur l’année.

Ce fameux déchet, ce sont tout simplement les épluchures de fruits et légumes. En France, environ un tiers des aliments produits finit à la poubelle, souvent à cause de ces pelures jetées par réflexe ou par peur des pesticides. Gardées et utilisées, elles peuvent rapporter plus de 200 euros par an entre recettes, engrais et produits maison. De quoi changer le regard sur la poubelle.

Épluchures : de déchet banal à ressource du quotidien

Ce réflexe du "jette et on n’en parle plus" pèse lourd. Les déchets ménagers ont représenté 34 millions de tonnes en France en 2024. Des foyers suivis par l’ADEME dans le défi "famille zéro déchet, zéro gaspillage" ont montré qu’un simple changement d’habitudes pouvait tout bousculer : en six mois, l’objectif de réduire de 25 % leurs déchets a été atteint, certains foyers ayant même indiqué avoir divisé leur consommation par deux.

Pour la sociologue Camille Dormoy, changer de vocabulaire ne suffit pas : "la seule véritable disparition du déchet passe par la remise en cause de nos modes de production et de consommation," déclare-t-elle dans un article publié dans The Conversation. Les chiffres le rappellent : 34 millions de tonnes de déchets ménagers ont été produites en France en 2024, et en Europe seuls 40 % des déchets sont recyclés tandis que 30 % finissent en décharge. Les lois françaises, comme la loi AGEC de 2020 ou la loi Industrie verte de 2023, encouragent cette réduction à la source, jusque dans la cuisine.

Épluchures conservées : comment dépasser les 200 euros d’économies par an

Sur l’année, le calcul est vite fait : environ 5 euros d’engrais achetés en moins chaque mois grâce aux engrais maison, 3 à 4 euros d’économies hebdomadaires avec chips et bouillons d’épluchures, sans compter les produits ménagers et soins que l’on remplace. Au total, conserver ces restes permet facilement de dépasser les 200 euros économisés, simplement en donnant une seconde vie à ce qui partait à la benne.

Concrètement, ces pelures deviennent des alliées du quotidien :

  • Au jardin : infusion d’épluchures de pommes de terre pour arroser tomates et fleurs.
  • En cuisine : chips croustillantes au four, pestos de fanes, bouillons et soupes anti-gaspi.
  • Pour la maison : pelures de citron pour détartrer, pomme de terre pour l’inox, marc de café pour récurer et désodoriser.
  • En beauté : pomme de terre ou concombre sur les yeux, carotte râpée en masque "bonne mine".

Des épluchures au cœur de l’économie circulaire domestique

Dans cette logique, garder ses épluchures devient l’étape "réutiliser" de l’échelle de Lansink, qui place d’abord la prévention, puis la réutilisation, avant le recyclage et la remise en cause du modèle économique.

Combinée au compostage des restes qui ne se cuisinent pas, cette habitude allège la poubelle, fait respirer le budget et rapproche les foyers des objectifs d’économie circulaire portés par les politiques publiques.