Chauffage : cette erreur dans vos pièces inoccupées, commise en pensant être écolo, plombe vos factures
Au retour du froid, beaucoup ont le même réflexe : on ferme la porte du bureau désert, on tourne le robinet du radiateur de la chambre d'amis sur zéro, persuadé de faire un geste pour la planète et pour la facture. Ce petit scénario se répète dans des milliers de logements, porté par la peur de l'addition de chauffage.
Entre les hausses du prix du kilowattheure, les appels à la sobriété et la culpabilité de chauffer chaque mètre carré, l'idée d'éteindre les radiateurs des pièces inoccupées rassure. On a l'impression de couper un gaspillage évident et de signer un compromis idéal entre confort et écologie. Pourtant, derrière cette impression de bon sens se cache souvent l'une des pires erreurs pour un logement sobre et durable.
Pourquoi couper le chauffage dans les pièces inoccupées dérègle tout
Supprimer le chauffage d'une pièce plusieurs jours fait chuter la température de l'air, mais aussi celle des murs, du sol, du plafond. Ces parois deviennent froides et se mettent à aspirer la chaleur des pièces voisines, même si leurs radiateurs fonctionnent normalement. Résultat : pour compenser ces transferts permanents, la chaudière, le chauffage central ou la pompe à chaleur doivent travailler davantage, ce qui entraîne une surconsommation d'énergie et plus d'émissions de CO₂.
Quand on décide de couper le chauffage dans les pièces inoccupées, on perturbe aussi la régulation. Les thermostats, les sondes et les robinets thermostatiques mesurent des températures très différentes d'une zone à l'autre et envoient des signaux contradictoires. Certaines pièces se retrouvent surchauffées, d'autres restent trop fraîches, le chauffage démarre et s'arrête plus souvent. Ce déséquilibre thermique rend le système moins efficace, tout en donnant une sensation d'inconfort diffus dans l'ensemble du logement.
Humidité, moisissures, santé : ce que provoque une pièce laissée au froid
Une pièce non chauffée ne pose pas seulement un problème de confort. Lorsque l'air intérieur est froid et que les murs sont au contact de l'extérieur, l'humidité se condense facilement sur les surfaces. Peu à peu apparaissent taches sombres, odeurs de renfermé, papiers peints qui se décollent, plâtres qui s'effritent. Cette humidité permanente favorise aussi le développement d'acariens et de micro-organismes, susceptibles de gêner les personnes allergiques ou asthmatiques.
Autre effet discret mais coûteux : plus un mur est humide, plus il demande d'énergie pour retrouver une température correcte. Relancer à fond le chauffage dans une chambre glaciale après plusieurs jours d'arrêt consomme alors bien plus que de maintenir une température minimale constante autour de 16 à 18 °C. Dans les pièces où passent des canalisations, un froid prolongé augmente aussi le risque de gel et de dégâts des eaux, loin d'une démarche vraiment écologique.
Les bons réglages pour économiser sans geler des pièces
Pour concilier confort, économies d'énergie et respect de la planète, l'idée n'est pas d'éteindre, mais d'abaisser intelligemment les consignes. L'Agence de la transition écologique recommande 19 °C dans les pièces de vie et 17 °C dans les chambres occupées. Dans les pièces peu utilisées, mieux vaut laisser les radiateurs entre 16 et 18 °C au lieu de les mettre sur zéro, quitte à fermer la porte pour limiter les déperditions vers le reste du logement.
- Pièces de vie : 19 °C environ.
- Chambres : 17 °C.
- Pièces inoccupées : 16 à 17 °C, jamais moins de 12 °C.
- Salle de bains : 16 à 17 °C, 22 °C pendant la douche.
- Absence prolongée : mode hors gel autour de 8 °C.
Derrière ces repères, l'essentiel reste de garder une température homogène et de limiter les fuites de chaleur en calfeutrant portes et fenêtres, sans oublier d'aérer. Pour aller plus loin, un système performant, type pompe à chaleur ou poêle à granulés, peut réduire la facture de chauffage jusqu'à 50 %, avec des aides publiques pour amortir l'investissement.