Voici pourquoi gifi pourrait céder 25 à 30 magasins à grand frais en 2026, et ce que cela changerait pour vos courses
Un mouvement discret se trame dans les zones commerciales françaises et il pourrait rebattre les cartes du quotidien.
Connue pour ses articles de déco et de loisirs à petits prix, Gifi traverse une zone de fortes turbulences. Selon Nextplz, un acteur majeur de l’alimentaire s’est positionné pour reprendre une partie du parc. Derrière cette piste, un nom revient avec insistance: Grand Frais. Une opération qui, si elle aboutit, transformerait des magasins de bazar en temples des produits frais.
Le timing n’a rien d’anodin. Entre un terrain concurrentiel qui s’est durci et des choix informatiques hasardeux, la marque a vu son modèle se fragiliser. Les regards se tournent donc vers 2026, avec un possible changement d’enseigne sur certaines façades. Et l’issue reste ouverte.
Gifi en difficulté fin 2025 et ces signaux qui inquiètent
Plusieurs plans de relance et une restructuration engagée au début 2025 n’ont pas permis d’inverser la tendance. En avril dernier, 11 magasins ont fermé, signe que la crise s’est installée dans la durée. À l’été, une suppression de 166 postes au siège a finalement été évitée en juillet, ce qui a soulagé les équipes.
Pourquoi cette descente s’accélère-t-elle? La pression des enseignes de hard-discount non alimentaire, avec Action en tête, a siphonné une partie du trafic. Sauf que le choc vient aussi du digital: les plateformes Temu et Shein ont capté une clientèle friande de prix bas et de nouveautés rapides. Autre facteur, un changement de système informatique en 2023, mal piloté, a désorganisé la chaîne opérationnelle. D’après une source proche du dossier citée par l’AFP, Gifi perdrait près d’un million d’euros chaque jour.
À l’approche des fêtes de fin d’année 2025, ce cocktail pèse sur la trésorerie et sur la confiance des équipes en magasin. Les dirigeants ont tenté de corriger le tir, mais ces efforts n’ont pas enrayer la spirale. Et pourtant, une fenêtre de sortie se dessine.
Grand Frais prêt à reprendre 25 à 30 magasins en 2026, ce qui changerait pour les clients
Selon Nextplz, Grand Frais étudie la reprise de 25 à 30 points de vente en 2026. L’opération viserait des emplacements en périphérie, là où Gifi s’est largement développé. L’objectif de cette démarche : sauver environ 300 emplois. Les surfaces disponibles correspondent au format type de l’enseigne spécialisée dans les produits frais, ce qui faciliterait la conversion opérationnelle.
Concrètement, les zones commerciales pourraient voir émerger de nouveaux marchés dédiés au frais, là où se trouvaient des rayons déco, loisirs ou saisonniers. Pour les habitants, cela signifierait une offre alimentaire de proximité plus fournie, notamment sur les fruits et légumes, la boucherie et l’épicerie. Et pour les salariés, une perspective de maintien d’activité dans un cadre remis à niveau.
- Reprise envisagée de 25 à 30 magasins, ciblés en périphérie urbaine dès 2026
- Environ 300 emplois conservés grâce aux conversions de sites
- Surfaces et parkings déjà adaptés au format Grand Frais et à ses flux
Et côté calendrier, l’hypothèse d’un basculement progressif en 2026 circule, magasin par magasin, après audit technique et commercial. Rien n’est officiel à ce stade, mais l’appétence de Grand Frais pour ces emplacements coche beaucoup de cases.
Une stratégie produits frais bien huilée chez Grand Frais et un maillage territorial en vue
Née en 1992, l’enseigne a accéléré dans les années 2000 et compte aujourd’hui plus de 335 magasins en France. Son modèle repose sur la qualité perçue des étals et sur une promesse claire: réunir sous le même toit des spécialistes indépendants, un primeur, un boucher, un fromager. Cette organisation crée un parcours d’achat lisible, apprécié des familles et des actifs pressés.
Historiquement implantée en zones périurbaines, la marque a aussi avancé en ville avec des concepts complémentaires comme Fresh ou Mon-Marché.fr. Ces formats renforcent sa présence au quotidien, du marché du samedi au panier du mercredi soir. Pour des sites Gifi déjà bien situés en périphérie, l’équation logistique et immobilière paraît éale pour accélérer.
Si l’accord se confirme, les zones commerciales pourraient gagner en attractivité alimentaire, avec une offre saisonnière forte au moment où les Français préparent repas et fêtes. Et sur 2026, le message serait clair: moins d’articles de déco en périphérie, plus de stands frais au cordeau. Les habitudes de courses s’ajusteraient vite.
Reste une incertitude, évidemment: la capacité de Gifi à stabiliser ce qui reste de son réseau, pendant qu’un éventuel repreneur convertit certains sites. Le marché, lui, a déjà tranché sur les attentes des ménages en période d’inflation. Quand les prix comptent et que le panier doit tenir, le frais de qualité, accessible et proche, attire.