Adieu le balayage : la nouvelle méthode anti-cheveux gris qui cartonne sur TikTok
Mis à jour le 18 novembre 2025Fini les retouches tous les quinze jours et les démarcations crispantes. Une technique venue des salons anglo-saxons fait fondre les cheveux gris dans la couleur, et explose sur TikTok.
Il flotte comme un air de fin de règne. Longtemps star des colorations, le balayage cède la place à une approche plus douce avec les cheveux gris. Sur TikTok, les vidéos de transformations où les mèches argentées se mêlent subtilement à la base naturelle se multiplient, et remettent en question la logique du camouflage total.
Cette bascule n’a rien d’un caprice. Elle raconte l’envie d’un entretien plus léger, d’un résultat plus vivant, et d’une relation moins crispée aux racines. Les coloristes s’emparent du mouvement, les clientes soufflent, et la mode suit. Le résultat surprend.
Le phénomène “grey blending” s’installe
La tendance qui buzze s’appelle **grey blending**. L’idée est simple et futée : au lieu de dissimuler les cheveux gris, on les intègre au mélange avec des reflets calibrés. Les matières se répondent, la couleur gagne en profondeur, la repousse devient presque invisible.
Sur TikTok, le hashtag #grayblending cumule plus de 120 millions de vues (consulté en octobre 2024). Des médias beauté comme Allure et Glamour ont consacré des articles à cette technique citée parmi les plus demandées en salon (Allure, 2023 ; Glamour UK, 2022). Les avant/après séduisent parce qu’ils semblent… plausibles, même sans éclairages de studio.
Pourquoi ça marche ? Parce que cette méthode suit le sens du cheveu, au lieu de le contrarier. Elle conserve la profondeur aux racines, ajoute des lumières très fines là où la matière grise affleure, et évite l’effet “bloc” d’un brun ou d’un blond uniforme. Résultat : moins d’entretien, moins de stress, et une couleur qui vit bien entre deux rendez-vous.
Comment ça fonctionne, concrètement
En salon, le protocole type combine micro-mèches (“babylights”) et contre-mèches plus foncées (“lowlights”), puis un “root smudge” qui floute la racine. Vient ensuite un gloss demi-permanent pour harmoniser le tout, souvent dans des tonalités beige, cendré ou irisé pour neutraliser les reflets chauds. Le coloriste cible la raie, les tempes et le dessus de tête, là où le gris se voit d’abord.
Ce qui change la donne : la proportion. On tisse plus serré autour des zones argentées et on garde des sections plus larges ailleurs pour préserver de la profondeur. Le temps de pose reste modéré, la fibre respire. On a tous déjà vécu ce moment où le premier cheveu gris ferré dans le miroir donne envie de tout recouvrir : ici, on choisit la nuance, pas la fuite.
À la maison, l’entretien se joue sur la tonalité. Un shampooing violet une fois par semaine suffit à garder les reflets nets. Un glaze brillant toutes les 4 à 6 semaines redonne du lustre sans alourdir. Soyons honnêtes : personne ne fait vraiment ça tous les jours. L’important, c’est la régularité tranquille, pas la perfection militaire.
Astuces, pièges à éviter et plan B
Le geste pro qui change tout : doser les basses lumières un ton à peine plus profond que la base, pas trois. Les mèches grises y gagnent en contraste, sans virer au zébré. Le “root smudge” doit rester translucide pour que la transition racine/couleur disparaisse à l’œil nu. Une ou deux zones de lumière autour du visage et la coupe s’illumine.
Erreurs fréquentes : vouloir tout neutraliser en une fois, avec un cendré trop froid qui grise le teint. Ou appliquer une coloration permanente sur toute la tête, alors que le cheveu gris est souvent plus sec et poreux. Mieux vaut des demi-permanents, des volumes d’oxydant faibles, et des durées de pose mesurées. *Le cheveu raconte la vérité si on lui parle doucement.*
Côté budget et organisation, la maintenance se cale tous les 8 à 12 semaines. En grandes villes, une séance complète de **grey blending** se situe souvent entre 120 et 250 € selon longueur et épaisseur. Pour un plan B maison, les masques repigmentants et les gloss ton sur ton donnent un rendu propre temporaire, sans saturer la fibre. Demander en salon des mots-clés comme **“root smudge”** ou “mèches herringbone” aide à cadrer l’attente.
Et maintenant, on fait quoi de ses gris ?
Cette méthode ne promet pas la disparition du gris, elle propose mieux : le rendre désirable. On parle d’une couleur qui accepte le temps, qui scintille sous la lumière, et qui n’exige pas de renoncer à soi toutes les trois semaines. Les réseaux n’ont pas seulement popularisé un geste technique, ils ont offert un regard neuf sur la transition.
Reste une question, intime et collective : jusqu’où veut-on laisser les gris participer au tableau ? Certains préféreront un mélange à peine perceptible, d’autres un contraste assumé, presque graphique. Dans un monde saturé d’images lisses, voir des cheveux qui vivent, qui nuancent et qui respirent, ça a quelque chose de rassurant. Peut-être que la vraie modernité est là.