Ce cap des 19 °C que l’Ademe conseille: allumer le chauffage trop tôt peut coûter cher et alourdir la facture d’énergie

Faut-il céder au réflexe de tourner le bouton dès les premières fraîcheurs ? Les experts rappellent un seuil simple à retenir.

Le froid s’installe et, dès les soirées qui piquent, la tentation revient. On rallume, on se rassure… et on redoute ensuite la facture. A l’orée de l’hiver 2025, la question de l’énergie reste centrale dans les foyers, avec des hausses ressenties sur le long cours.

Les Français ont connu des années plus calmes, avec des augmentations annuelles plutôt contenues. Sauf que la dynamique a nettement changé et chacun traque désormais la meilleure façon de garder la maison confortable sans dépenser trop. Une règle simple s’impose.

Allumer le chauffage: ce seuil de 19 °C que l’Ademe demande de surveiller

Avant, on se fiait à une date. On attendait mi-octobre, ou on patientait jusqu’aux premières gelées. L’Ademe recommande aujourd’hui une approche bien plus fiable: regarder la température à l’intérieur, pas dehors. L’agence rappelle que les logements français restent très hétérogènes en isolation, et que la bonne décision dépend de ce qui se passe pièce par pièce.

Le conseil est clair: ne pas laisser la température intérieure tomber sous 19 °C. Ce repère s’applique au quotidien, que vous viviez en maison bien isolée ou en appartement ancien. Il permet d’éviter les à-coups, qui coûtent cher, et de garder un confort stable sans chauffer pour rien.

Concrètement, installez un ou plusieurs thermomètres dans les pièces de vie. Surveillez la valeur, surtout au lever et en soirée. Dès que l’aiguille passe sous le seuil, vous pouvez allumer le chauffage progressivement, par tranches courtes, et vérifier l’évolution. Et si la température remonte au-dessus du cap, coupez. Cela à un coût, vous le savez.

Facture d’énergie: ce détail méconnu sur l’humidité qui accentue le froid

Un logement humide paraît plus froid à température égale. Ce n’est pas une impression. Une pièce qui affiche 19 °C mais un taux d’humidité élevé donne cette sensation de froid qui vous pousse à monter le thermostat inutilement. Résultat: on consomme sans gagner réellement en confort.

Pour limiter ce piège, choisissez des thermomètres qui mesurent aussi l’hygrométrie. La zone de confort se situe entre 40 et 60 %. Au-delà, on a froid plus vite, et en dessous, l’air devient trop sec. Aérez court et souvent pour renouveler l’air, vérifiez les entrées d’air et la ventilation, et traquez les points d’infiltration dans la salle de bains ou la cuisine.

Le contexte compte aussi. Selon le Ministère du Logement, plus de 17 % des logements sont des passoires thermiques. Ces biens perdent la chaleur à toute vitesse, ce qui pousse à chauffer plus pour le même résultat. Dans ce cas, chaque degré gagné par des gestes simples (baisser les fuites d’air, calfeutrer les ouvrants) pèse sur la facture d’énergie.

Thermostat, isolation, gestes malins: ce qui évite d’allumer trop tôt

L’historique des tarifs a changé la donne. Longtemps, les hausses annuelles tournaient autour de 2 à 5 %. Ces dernières années, elles ont pu atteindre 15 % par an. Ce glissement force à piloter plus finement. Un thermostat d’ambiance, même basique, suffit à stabiliser la température autour de 19 °C et à déclencher le chauffage uniquement quand c’est utile.

L’idée n’est pas de vivre dans le froid. L’idée consiste à activer, mesurer, puis ajuster. Programmez des plages courtes au réveil et le soir, observez la stabilité sur deux ou trois jours, et affinez. La plupart des régulateurs permettent des pas d’un demi-degré, largement suffisants pour éviter les surchauffes. La nuit, vous pouvez laissez le réglage en mode réduit et viser un cran en dessous dans les chambres, tout en veillant à ne pas laisser la température plonger trop bas au petit matin.

Reste la question de l’isolation. Sans travaux lourds, quelques corrections changent déjà la donne: joints de fenêtres, bas de portes, rideaux épais, radiateurs purgés, circulation d’air libérée autour des émetteurs de chaleur. On s’assure aussi que la ventilation fonctionne et que les bouches ne sont pas obstruées. Avec ça, le confort grimpe pour un effort mesuré.

Dernier point, le calendrier. Personne n’impose un jour officiel pour allumer le chauffage. On s’en tient à la température intérieure, au 19 °C comme repère, et au ressenti lié à l’humidité. En cas de chute brutale du thermomètre, on chauffe juste ce qu’il faut, puis on revient au pilotage fin. Cette méthode, portée par l’Ademe, permet de traverser l’hiver sans renoncer au confort ni tendre la facture d’énergie.