Ces chaussures doudou de l’hiver 2025 cartonnent dans la rue : le twist qui rend les stylistes fous

Chaussons en ville, fluffy shoes, pantoufles de rue : en 2025, cette mode douillette envahit les trottoirs et affole les stylistes. Comment le confort a pris sa revanche sans perdre (trop) en style ?
Ces chaussures doudou de l’hiver 2025 cartonnent dans la rue : le twist qui rend les stylistes fous

Sur un trottoir glacé de décembre, une silhouette emmitouflée surgit : manteau XXL parfaitement coupé, sac de créateur… et énormes chaussons en fausse fourrure aux pieds. Au premier regard, la scène surprend presque autant qu’un pyjama en pleine réunion. Pourtant, dans de nombreux quartiers branchés, ce genre d’apparition ne fait plus vraiment tourner les têtes, sauf celles de quelques stylistes qui voient dans cette déferlante pelucheuse une provocation de plus.

Derrière ces chaussons en ville, beaucoup lisent une vraie revanche du confort après des saisons de talons vertigineux et de bottines rigides. D’autres y voient un simple caprice viralisé par TikTok et Instagram, où les "fluffy shoes" s’affichent à toute heure du jour. Le résultat est le même : la tendance des "ugly fluffy shoes" bouscule l’esthétique hivernale et n’a pas l’air pressée de rentrer à la maison.

Des chaussons en ville, ou comment la pantoufle a quitté la chambre

Longtemps cantonnés au salon, les chaussons moelleux se sont invités sur les trottoirs, jusqu’à devenir pour certains l’it-shoe de l’hiver 2025. Defiler en plein jour avec des pantoufles oversize, colorées ou ultra velues n’est plus perçu comme un faux pas, mais comme un manifeste. La frontière entre chaussures d’intérieur et chaussures de rue se brouille, et la silhouette classique talons plus manteau structuré cède la place à un duo manteau XXL plus semelles rembourrées.

Les réseaux sociaux ont servi d’accélérateur. Sur TikTok, Instagram ou Pinterest, des pieds emmitouflés dans des nuages de fausse fourrure, de maille bouclette ou de matières gélifiées pastel s’affichent sous le hashtag #FluffyShoes. En quelques reels, la "pantoufle de rue" se hisse au niveau des baskets les plus désirées. Dans le sillage de certaines célébrités aperçues en mules fluffy sur la Croisette ou dans les rues du Marais, la tendance s’installe, portée aussi par un héritage des confinements où le besoin de cocon et de dressing apaisant a pris le dessus.

Pourquoi cette vague fluffy hérisse les stylistes mais séduit la rue

Pour une partie des créateurs et stylistes, voir le chausson squatter l’asphalte relève presque du crime de lèse-élégance. Dans leur imaginaire, les vraies chaussures hivernales restent les bottes cavalières impeccables, les escarpins vernis ou les mocassins bien polis. À leurs yeux, remplacer la ligne affûtée d’une bottine en cuir par une silhouette qu’ils jugent pataude revient à niveler par le bas le chic à la française, comme une "insulte parfaite aux canons de l’élégance" telle qu’ils la conçoivent.

Ce débat fait ressurgir la sempiternelle question du bon goût et de la frontière avec le ridicule. Certains assimilent ces "ugly fluffy shoes" à un déguisement de carnaval, dans la lignée des dad shoes ou du retour du sabot qui avaient déjà fait grincer des dents. D’autres y voient au contraire une version moderne du pied de nez stylistique, une façon assumée de jouer avec les codes. La rue, elle, a tranché : des jeunes actives pressées aux étudiantes en quête de douceur, en passant par les fans de looks décalés, la pantoufle devient une chaussure caméléon que l’on porte aussi bien pour aller chercher la baguette que pour danser jusqu’au bout de la nuit.

Adopter la tendance des chaussons en ville sans renoncer au style

Si les fluffy shoes fascinent autant, c’est aussi parce qu’elles promettent un "hug" en pleine rue et une alternative aux injonctions à souffrir pour être belle. Bottines fourrées, mules XXL, charentaises revisitées ou sandales fluffy avec chaussettes à motifs, les déclinaisons se multiplient, des collections grand public aux capsules plus luxe. Pour apprivoiser ces pantoufles de ville, l’équilibre se joue dans les détails : une belle matière, une semelle assez épaisse pour affronter le bitume, des couleurs choisies qui dialoguent avec le manteau ou le jean plutôt que de tout écraser.

  • Pour les courses ou le quotidien, des mules pelucheuses portées avec un jean droit et un gros pull en maille gardent une allure détendue sans paraître négligée.
  • En soirée, des modèles à paillettes ou à fausse fourrure colorée dédramatisent une robe en velours ou un tailleur sombre.
  • Au travail, les versions les plus sobres - type charentaise minimaliste ou mocassin bordé de shearling - peuvent trouver leur place dans des bureaux au dress code plus cool.

Les marques ne s’y trompent pas et surfent sur cette vague moelleuse à coups de collaborations, fourrures synthétiques colorées, semelles plateformes et éditions limitées qui disparaissent parfois en quelques heures avant Noël. Pour certaines, la pantoufle de rue devient un accessoire-fétiche, censé protéger les pieds du froid tout en twistant la silhouette, un peu comme un nœud en velours rouge vient métamorphoser un sapin de Noël très classique. Reste à savoir si cette petite reine des trottoirs hivernaux gardera son trône au-delà de l’hiver 2025 ou si elle renaîtra sous une nouvelle forme, tout aussi doudou, au prochain tour de piste mode.