Ces punaises dites diaboliques envahissent les maisons en France cet automne : que faire ?

Elles s’alignent sur les façades, s’abritent derrière les volets, se faufilent dans les encadrements de fenêtres. Impossible de ne pas les voir revenir quand les soirées fraîchissent : les punaises diaboliques occupent le terrain, et pas seulement au jardin. Leur surnom interroge, leurs habitudes intriguent, et leur arrivée massive fait grimacer plus d’un foyer.
Qui sont-elles, pourquoi maintenant, et que faire quand elles franchissent le pas de la porte ? Entre inquiétude et curiosité, un constat s’impose : leur présence s’accélère en France à l’automne, et ce n’est pas un hasard. Reste à savoir si l’on doit s’en méfier… ou simplement apprendre à vivre avec, un temps.
Punaises diaboliques en France entrent dans les maisons à l’automne
"Souvent, les gens peuvent stresser un peu parce qu’à l’âge adulte, elles vont se réfugier dans les maisons, un peu comme les coccinelles", décrit Ennaloël Mateo‑Espada, entomologiste à l’OPIE, selon Actu.fr. De leur nom scientifique Halyomorpha halys, aussi appelées punaise marbrée, ces insectes bruns à la forme de bouclier se repèrent à leurs antennes marquées de blanc. Classées espèce envahissante par l’INRAE, elles cherchent un abri sec et tiède pour passer l’hiver, d’où ces grappes visibles sur les façades bien exposées.
Leur progression est nette : détectées pour la première fois en 2012, elles colonisent désormais plus de la moitié des départements. Et pourtant. "Quand elles trouvent un endroit qu'elles aiment bien, elles arrivent à plusieurs et cela peut être très gênant. Il y a des maisons qu'elles préfèrent, on ne sait pas pourquoi", observe Jean‑Claude Streito, à l’INRAE. "On ne sait pas expliquer pourquoi certaines maisons sont envahies, celle d'à côté n'en a pas beaucoup, voire pas du tout. Elles ressortent du domicile dès qu'il refait chaud, sans s'être reproduites."
Punaise marbrée Halyomorpha halys est‑elle dangereuse pour l’humain ?
"En fait, elle a été surnommée comme ça en rapport avec les dégâts qu’elle fait aux cultures. Ça ne va pas plus loin : elle nous dérange, donc elle est diabolique", relativise Ennaloël Mateo‑Espada. "Pas de danger pour l’humain ni pour les animaux domestiques ou même les animaux tout court", confirme la scientifique. "Il est important de noter qu’en France, il n’y a aucune punaise qui transmet des maladies et qui est dangereuse pour l’humain". Un détail qui change tout.
En réalité, l’insecte ne pique pas, ne transmet aucune maladie et se nourrit de végétaux en prélevant la sève. Polyphage, il peut exploiter jusqu’à 120 plantes, notamment des arbres fruitiers. "Cette punaise ne pose problème que quand elle est présente en grand nombre", tempère l’experte. "S’il y en a quelques-unes, elles vont juste prélever leur petite part dans les cultures. Mais à partir de plusieurs dizaines, elles peuvent faire des dégâts." Et là encore, l’appel au calme revient : "ne pas devenir paranoïaques et ne pas chercher à exterminer à tout-va".
Que faire à la maison sans produits quand elles s’invitent
Premier réflexe : éviter de les écraser. "Il faut prendre un verre ou une feuille et juste la mettre dehors", recommande Ennaloël Mateo‑Espada. "Si vous ne voulez pas vivre avec". Car au fond, l’odeur n’apparaît qu’en cas d’agression : "Elle n’est pas forcément dérangeante… Au contraire, c’est quand on l’écrase que l’on crée un dérangement !" Et si l’accumulation est trop importante, une méthode simple existe : "Les aspirer et congeler le sac d'aspirateur pour les tuer avant de s'en débarrasser", propose Jean‑Claude Streito. On peut aussi "vider le contenu de l'aspirateur dans un sac papier avant de le mettre aux ordures ménagères si elles sont incinérées".
Et les remèdes de grand‑mère ? L’ail revient souvent. Certains posent une gousse près des ouvertures, d’autres préparent un mélange de 400 ml d’eau avec trois cuillères d’ail en poudre, ou des gousses mixées à vaporiser sur les rebords. Mais là encore, pas de miracle garanti : "Je ne sais pas trop ce que ça donne", admet l’entomologiste. "En tout cas, il n’y a aucun risque", insiste‑t‑elle ailleurs, les punaises quittant d’elles‑mêmes les logements quand la douceur revient. Une cohabitation saisonnière, plus bruyante que dangereuse, qui se gère surtout avec des gestes simples et réguliers.