Cette déco longtemps moquée revient en 2025 : pourquoi les pros la jugent indispensable mais dangereuse

Criarde, chargée, presque ringarde : la déco maximaliste qu’on croyait enterrée envahit à nouveau salons, catalogues et réseaux cet hiver 2025. Pourquoi les pros la jugent-ils désormais incontournable, tout en appelant à la manier avec prudence ?
Cette déco longtemps moquée revient en 2025 : pourquoi les pros la jugent indispensable mais dangereuse

Longtemps moquée pour son côté chargé, criard, presque tape à l’œil, la déco maximaliste fait un retour spectaculaire dans nos intérieurs. À l’heure où les salons tout blancs fatiguent et où l’hiver raccourcit les journées, couleurs franches, bibelots rétro et motifs XXL reprennent la main, assumés cette fois comme un vrai choix de style plutôt qu’un faux pas.

Dans cette vague, un détail ne passe pas inaperçu : le maximalisme kitsch s’affiche partout, des catalogues de fin d’année aux Reels Instagram, souvent saupoudré d’un jaune chartreuse ultra vif. Une esthétique que les spécialistes décrivent comme incontournable pour réchauffer l’hiver, tout en alertant sur ses excès, visuels comme sanitaires. De quoi changer la façon de l’adopter chez soi.

Déco maximaliste kitsch : pourquoi ce style décrié revient en force

Après des années d’intérieurs épurés, sages, baignés de blanc et de beige, beaucoup de foyers cherchent autre chose qu’un salon de magazine. Les décorateurs décrivent un besoin de cocon chaleureux, rempli d’objets qui racontent une histoire : tapis à franges, vaisselle bariolée, affiches rétro, coussins multicolores. Le style, autrefois jugé “trop chargé”, est désormais vu comme une arme anti-morosité, assumant le principe du “more is more” pour remettre de la vie dans les pièces de vie.

Les couleurs suivent la même logique vitaminée. Orange paprika, jaune safran, bleu électrique ou vert menthe se mélangent à des motifs graphiques XXL, des fleurs stylisées aux damiers. Dans les boutiques grand public, les grandes enseignes multiplient les collections hivernales qui mixent velours, laine bouclée, rotin et céramiques brutes, avec des touches flash comme le jaune chartreuse pour créer des salons-refuges très instagrammables.

Jaune chartreuse et déco maximaliste : quand l’effet waouh inquiète les spécialistes

Ce jaune légèrement verdoyant, entre citron et anis, est devenu la signature d’une certaine tendance déco 2025. Un simple plaid, quelques coussins ou un pan de mur dans cette teinte suffisent à transformer un salon. Pour obtenir un rendu aussi éclatant, les fabricants recourent souvent à des pigments synthétiques qui peuvent, selon les spécialistes, libérer des composés organiques volatils, les COV, dans l’air intérieur. Fenêtres fermées et chauffage allumé, ces substances s’accumulent plus facilement en hiver.

Des professionnels de la santé évoquent, en cas d’exposition répétée et de mauvaise aération, des maux de tête, une sensation de malaise, des irritations des yeux ou du nez, voire des difficultés respiratoires et des réactions allergiques chez les personnes sensibles. Quand un logement peu ventilé cumule peintures très saturées, textiles synthétiques bas de gamme et objets neufs en série, l’impression d’étouffement vient autant de l’air trop chargé que de la fatigue visuelle liée à des couleurs très agressives, largement amplifiées à l’écran par les filtres et effets des applications.

Adopter la déco maximaliste sans risques : les réflexes des pros

Les décorateurs ne tournent pas le dos au jaune chartreuse ni au kitsch, mais encouragent à les apprivoiser. Pour profiter de l’énergie de ces teintes sans alourdir l’air, ils recommandent de privilégier des textiles et objets certifiés Oeko-Tex ou Ecolabel, et des peintures à base aqueuse, à faible émission de COV. Les pièces vintage ou chinées en brocante, déjà “dégazées” depuis longtemps, permettent aussi d’ancrer un intérieur maximaliste dans une démarche plus responsable. Quelques gestes simples complètent le tableau :

  • aérer chaque jour quelques minutes, même en plein hiver, pour renouveler l’air ambiant ;
  • faire une place aux plantes dépolluantes, comme le spathiphyllum ou la fougère de Boston ;
  • limiter l’accumulation d’objets neufs en matériaux synthétiques sur une courte période ;
  • nettoyer et dépoussiérer régulièrement textiles et bibelots très colorés.

Beaucoup de spécialistes conseillent aussi de doser la déco maximaliste par zones plutôt que d’engloutir tout le logement. Un mur de cadres éclectiques dans le salon, un tapis graphique dans l’entrée, une enfilade vintage chargée de bibelots dans le couloir créent un impact fort sans saturer la chambre, où les couleurs très vives restent jugées trop stimulantes. Les accessoires amovibles, comme les housses, nappes, chemins de table ou lampes à abat-jour coloré, permettent d’ajuster facilement le curseur.

Pour ceux que le jaune chartreuse intimide, d’autres palettes hivernales très présentes dans les collections de fin d’année offrent des options plus feutrées : burgundy profond sur le linge de table, vert matcha pour une ambiance naturelle, marron “Espresso Martini” façon chocolat chaud ou rouge classique en touches sur le sapin. Un ou deux objets chartreuse glissés dans ce décor suffisent alors à rappeler la tendance sans dominer tout l’espace. La déco longtemps critiquée trouve ainsi une nouvelle place, entre audace assumée et confort du quotidien.