Chauffage au bois en 2026 : voici ce que l’UE prépare vraiment avec la norme Ecodesign, selon Effy, et ce chiffre qui inquiète les Français
Rumeur d’interdiction, nouvelles règles européennes et foyers ouverts dans le viseur : l’hiver approche, et les questions se multiplient.
Depuis des mois, la rumeur enfle : le chauffage au bois serait interdit dès 2026 en Union européenne. De quoi alimenter l’inquiétude, surtout quand un sondage du fabricant HASE montre qu’une large partie des Français s’y perd. Entre urgence climatique, qualité de l’air et facture de chauffage, le sujet touche au quotidien.
Que va-t-il vraiment se passer cet hiver et l’an prochain ? Les réponses tiennent à une norme européenne, Ecodesign, et à des appareils ciblés pour leurs émissions. Et là, surprise.
Ecodesign en 2026 : ce que l’UE prépare vraiment pour le chauffage au bois
À l’automne 2025, le message se clarifie. Dans une interview au Figaro immobilier, Audrey Zermati, directrice stratégie chez Effy, a rappelé que "la rumeur vient d’un vrai risque dû à un règlement Ecodesign mais qui, comme de nombreux textes en ce moment côté UE, a été repoussé. L’alerte est donc moins vive qu’il y a quelques semaines". Autrement dit, pas d’interdiction générale de vente des appareils au bois en 2026.
Le renforcement d’Ecodesign vise uniquement les conditions de commercialisation des appareils neufs en Europe. L’objectif est simple à comprendre: des rendements minimums et des plafonds d’émissions plus sévères, proches des exigences du label Flamme verte. Le consommateur pourra toujours acheter un poêle ou une chaudière au bois, mais pas n’importe lequel.
- Ce qui change: des critères plus stricts sur la performance énergétique et les émissions pour les appareils neufs, alignés sur Flamme verte.
- Ce qui est visé: les modèles les moins efficaces et les plus émetteurs, retirés du marché à mesure que les seuils s’appliquent.
- Ce qui ne change pas: pas d’interdiction générale du chauffage au bois en 2026, ni de bannissement des foyers déjà installés.
Le cadre réglementaire a gagné en lisibilité, même si le calendrier a bougé et à rassuré une partie du secteur. Pour les particuliers, l’enjeu est surtout de s’orienter vers des appareils performants, compatibles avec les nouvelles attentes européennes.
Foyers ouverts : ce détail méconnu qui plombe le rendement et les émissions
On l’ignore parfois, mais les foyers ouverts coûtent cher… en chaleur perdue. Selon Franceabris, environ 60 % de la chaleur produite se repend dans l’atmosphère au lieu de chauffer la pièce. Un chiffre qui suffit à montrer pourquoi ces installations figurent parmi les premières dans le collimateur des autorités.
Le ministère de la Transition écologique le rappelle aussi: ces foyers ouverts représentent 21 % des émissions totales liées au chauffage au bois. Le constat est clair. Même si le bois garde un bilan carbone globalement favorable sur le cycle de vie, sa combustion à l’air libre émet beaucoup. Et pas seulement en CO2.
Dans les faits, Ecodesign ne bannit pas formellement le foyer ouvert chez vous. Sauf que, côté marché, leur avenir s’assombrit: rendement trop faible, émissions trop élevées, et aucune amélioration technique possible sans passer à un insert fermé. La norme, elle, s’applique au moment de la vente et pousse clairement vers des équipements fermés, plus efficaces et moins polluants.
Qualité de l’air cet hiver : ces chiffres qui changent le débat
Réalisme oblige: le bois reste une source majeure de polluants atmosphériques en France, notamment de particules fines et ultrafines. Et là, des données régionales éclairent ce que l’on respire les soirs d’hiver. Dans une lettre ouverte, Atmo France écrivait: "Sur les régions Hauts-de-France et Normandie, lors de l’hiver 2021, un quart des concentrations de PM10 mesurées étaient attribuables à la combustion de biomasse". Le terme biomasse désigne ici, très largement, la combustion du bois domestique.
Ce rappel n’est pas anodin. Car la tension du débat tient à cette équation: garder des maisons chaudes sans alourdir la pollution de fond. Les associations de surveillance de la qualité de l’air demandent plus de vigilance sur les usages et sur le renouvellement des équipements. Et pourtant, sur le terrain, beaucoup de ménages chauffent au bois pour contenir leurs dépenses.
La bonne nouvelle, c’est que les futurs seuils, proches de Flamme verte, trient le marché et tirent la performance vers le haut. La moins bonne, c’est que les foyers ouverts restent populaires dans certaines régions. Résultat: ce sont eux qui concentrent désormais l’attention des pouvoirs publics, à la fois pour leur faible rendement et leur contribution aux émissions hivernales.
Le virage à prendre n’est donc pas l’interdiction, mais le choix d’appareils plus propres et plus efficaces à l’achat. Ce qui s’annonce pour 2026 ne change pas la possibilité de se chauffer au bois, il oriente les foyers vers des solutions respectant des seuils d’émissions plus serrés. Et ça, pour passer l’hiver au chaud sans faire grimper les particules, ça compte.