Chauffage : ce geste la nuit qui fait grimper la facture, et le chiffre de l’ADEME qui change tout (7 % économisés par degré)

Couper, réduire ou laisser tourner ? La nuit, le bon réglage du chauffage n’est pas si évident… et peut coûter très cher.

L’hiver s’installe, les thermostats repartent à la hausse et l’angoisse de la facture d’énergie revient dans les conversations. Entre inflation énergétique et volonté de consommer moins, beaucoup de foyers ajustent leurs habitudes pour préserver le confort sans plomber le budget. Parmi les réflexes les plus répandus, certains coupent le chauffage la nuit, persuadés d’alléger la note au petit matin.

Sauf que le sujet est plus subtil qu’il n’y paraît. Comme le rappelle le magazine Marie France, ce réflexe peut se retourner contre vous selon l’équipement et l’état du logement. Et parfois, l’économie espérée s’évapore au réveil.

Ce détail nocturne qui alourdit la facture d’énergie

Éteindre totalement le chauffage pendant la nuit semble logique. Moins d’heures de chauffe, moins d’euros dépensés, non ? En réalité, tout dépend du système. Avec un radiateur électrique, la remise en température au matin s’effectue vite et sans pic démesuré. En revanche, un radiateur en fonte relié à une chaudière doit relancer un circuit entier pour retrouver la chaleur voulue. Résultat, la consommation peut bondir à la reprise et annuler l’effet des heures d’arrêt.

Autre piège souvent sous-estimé : les déperditions. Courants d’air, joints fatigués, fenêtres mal réglées, prises murales non étanches… Ces petites fuites refroidissent les pièces et forcent les appareils à travailler davantage. On a beau viser la sobriété, si l’air froid entre partout, la chaudière rattrape sans cesse la perte et la note grimpe. Quelques repérages simples changent déjà la donne.

Le contexte n’aide pas. Selon le baromètre du Médiateur national de l’énergie, près de sept personnes sur dix ont vu leur électricité augmenter récemment. Un Français sur trois a même eu froid chez lui durant l’hiver précédent. Le compromis entre confort et économies devient donc un vrai sujet de quotidien.

Radiateurs, chaudières, thermostat : ce qu’il faut vraiment faire la nuit

L’ADEME recommande une température nocturne située entre 16 et 17 °C pour un bon sommeil. L’organisme rappelle aussi un ordre de grandeur précieux: abaisser le thermostat d’un degré permet d’économiser environ 7 %. Sur une saison entière, le delta compte. Et ce geste s’applique sans priver totalement de chaleur.

Faut-il pour autant tout couper ? Là encore, l’équipement change le calcul. Selon les conseils relayés par Marie France, arrêter la chaleur la nuit peut se montrer rentable avec une chaudière au fioul ou au gaz. En pratique, beaucoup de foyers obtiennent un meilleur équilibre en réduisant simplement de quelques degrés, au lieu d’éteindre. On conserve une température d’inertie, on limite les à-coups au redémarrage, et le confort au réveil s’en ressent.

  • Baisser le thermostat de 1 °C la nuit = environ 7 % d’économie sur la consommation de chauffage.

Gardez en tête ce principe très concret: viser une température stable fait souvent gagner autant, voire plus, qu’un arrêt complet suivi d’une remise à niveau énergivore. Et si vous possédez des radiateurs en fonte alimentés par une chaudière, une baisse programmée peut s’avérer plus cohérente que l’extinction totale. Mieux vaut tester, mesurer, puis ajuster plutôt que d’éteindre systématiquement.

Isolation et réglages : les bons réflexes qui paient dès cet hiver

Avant de changer d’appareil, commencez par traquer les fuites de chaleur. Les causes reviennent souvent: microfissures, joints de fenêtres usés, bas de porte à revoir, coffres de volets mal étanches, prises et interrupteurs laissant passer l’air. Chaque faille fait chuter la température de quelques dixièmes, mais mises bout à bout, elles pèsent lourd sur la facture d’énergie. Une bougie, un ruban fumigène ou même la main suffisent à détecter un courant d’air.

Quand l’air cesse de s’échapper, vos réglages deviennent enfin efficaces. La nuit, maintenez la consigne dans la fourchette recommandée par l’ADEME, entre 16 et 17 °C, puis remontez progressivement le matin. Avec des radiateurs électriques, le retour en température reste rapide. Avec une chaudière au gaz ou au fioul, une baisse bien paramétrée limite les redémarrages brutaux. Et pour les pièces peu utilisées, abaissez davantage, mais sans descendre sous le seuil de confort minimal.

Ces choix finissent par se voir sur le compte en banque. Rappelez-vous: près de sept ménages sur dix ont observé une hausse d’électricité, et un sur trois a eu froid. L’équation n’est pas insoluble. Entre isolation ciblée, réduction nocturne maîtrisée et programmation fine, on gagne en confort sans subir d’à-coups. Quitte à perde un degré dans la chambre, votre sommeil y gagne souvent… et le porte-monnaie aussi.

Enfin, gardez une approche simple. Évitez les gestes extrêmes, préférez des réglages cohérents et stables, et corrigez les fuites avant tout. Ce sont ces détails très concrets qui font la différence quand les températures plongent et que le budget chauffage s’étire.