Chauffage : voici la température à atteindre chez vous avant de rallumer les radiateurs, 19 °C selon l’ADEME, et le seuil d’humidité à surveiller

Le froid pique au réveil, la douceur revient l’après-midi. Alors, faut-il relancer le chauffage ou patienter encore un peu ?

Partout en France, l’automne 2025 remet la question sur la table. Entre la météo qui joue au yo-yo, le confort qui baisse le soir et l’envie d’éviter une facture trop salée, on hésite souvent à tourner le bouton des radiateurs. Dans les copropriétés, la chaudière collective repart parfois autour du 15 octobre, mais ce repère ne suffit pas toujours.

Car l’Ademe l’assure, le bon réflexe se joue à l’intérieur du logement, pas à la fenêtre. D’où l’intérêt de s’appuyer sur des repères concrets, et de corriger quelques détails qui changent tout. Vous allez voir, la réponse n’est pas si binaire.

La règle des 19 °C à la maison, et ces écarts qui comptent vraiment

Impossible de s’en tenir à une date calée au calendrier. "Il n'y a pas vraiment de moment précis où on va se dire qu'il faut rallumer son chauffage.", rappelle Florence Clément, coordinatrice à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Elle insiste sur une évidence trop souvent oubliée: "Vous devez vous adapter selon les conditions météorologiques et la température de votre logement, qui varie également en fonction de votre isolation. Les besoins des foyers ne sont vraiment pas les mêmes."

Un repère revient tout de même: 19 degrés. "Lorsque la température à l'intérieur de votre logement est de 19 degrés, vous pouvez rallumer votre chauffage. Surtout si vous êtes souvent assis, en télétravail, ou pour les personnes âgées." Et pour celles et ceux qui bougent davantage, la consigne est plus souple: "si vous êtes plutôt actifs, vous pouvez supporter 18 degrés." La nuit, baissez encore: "s'il fait 16–17 degrés dans la pièce, vous n'avez pas besoin de redémarrer votre chauffage et vous aurez un meilleur sommeil. Il vaut mieux être couvert. En dessous, par contre, c'est vraiment frais."

Au fond, ce qui doit guider votre décision se résume en une phrase. "Une seule chose doit déterminer l’allumage du chauffage ou non, c’est la température chez soi." Un thermomètre fiable dans la pièce de vie devient alors votre meilleur allié. Oui, mais pas seul.

Humidité, isolation, infiltrations : ce détail méconnu qui plombe le ressenti

Beaucoup de foyers s’y fient peu, et pourtant… L’humidité intérieure fausse le ressenti thermique. "En hiver surtout, le ressenti de froid va être plus fort s’il y a beaucoup d’humidité chez soi." Un hygromètre l’indique en quelques secondes: au-dessus de 60 %, l’air est trop humide; en dessous de 40 %, il devient trop sec. Et là, mauvaise surprise possible: "Si vous dépassez les 60 % et que votre logement est à 19 °, vous allez avoir un ressenti autour de 17 °."

Avant de monter le thermostat, regardez les sources de déperdition: infiltrations d’air autour des fenêtres, portes menant au garage ou au sous-sol, trappes de cheminée. Un simple rideau épais, un joint posé proprement, une plaque isolante peuvent suffire. Et la piste low cost existe: "Une plaque isolante sur une porte ou un rideau thermique, cela ne vaut pas très cher."

Le message vaut pour toute la saison froide. "Les infiltrations d’air et l’humidité sont les deux raisons pour lesquelles le ressenti peut être beaucoup plus bas que la température indiquée dans une pièce.", martèle Florence Clément. Autrement dit, corriger le bâti d’abord. Chauffer ensuite.

Thermostat programmable et entretien : ce geste simple qui change la facture

Rallumer n’implique pas de surchauffer. L’installation d’un thermostat programmable aide à piloter la température pièce par pièce et selon vos horaires. "Cela fait gagner en moyenne 15 % d’économies sur le chauffage." C’est concret, sans effort au quotidien, et compatible avec la sobriété recherchée par beaucoup de ménages en 2025.

Avant les premiers froids continus, un rapide check-up s’impose. L’Ademe rappelle ces incontournables qui évitent les pannes et les surconsommations inutiles:

  • L’entretien annuel est obligatoire pour les chaudières à gaz ou fioul.
  • Les pompes à chaleur nécessitent aussi un contrôle régulier.
  • Les radiateurs d’un chauffage central doivent être purgés.
  • Le conduit de cheminée doit être fermé s’il n’est pas utilisé.

Dernier point, souvent oublié par réflexe: vérifier que vous n’alimentez pas un logement déjà performant. "Le fait de ne pas chauffer un logement qui n'en a pas besoin sera forcément bénéfique pour votre consommation d'énergie." Oui, on peut vouloir vous assurez un meilleur confort et, en réalité, gaspiller. Sauf que quelques réglages, une purge, une porte colmatée, et la sensation de froid chute sans rallumer plus tôt.

Au fil des semaines, affinez votre routine: 19 °C en journée quand on reste assis, 18 °C si l’on bouge, 16–17 °C la nuit; humidité suivie à l’hygromètre; fenêtres étanches; conduit fermé. Rien d’exotique. Juste des gestes précis, adaptés à votre logement et à la météo. Et une règle simple à garder en tête: priorité au confort réel mesuré, pas au calendrier.