Je ne pensais pas pouvoir dire adieu aux murs sales : ce revêtement minéral venu du Maroc remplace la chaux sans corvée
Entre les éclaboussures de cuisson, la buée de la douche et les traces de doigts des enfants, beaucoup ont l'impression de passer leur temps à frotter leurs murs. Peinture à la chaux qui marque, joints de carrelage qui noircissent, reprises à refaire tous les ans : la rénovation finit par rimer avec corvée. Pourtant, un revêtement minéral venu du Maroc s'impose peu à peu dans les intérieurs français et promet une tout autre expérience d'entretien.
Ce matériau, c'est le tadelakt, un revêtement minéral traditionnel de Marrakech, poli à la pierre et nourri au savon noir pour obtenir une surface douce, lisse et légèrement brillante. Longtemps réservé aux hammams et aux riads, il arrive aujourd'hui dans les cuisines, salles de bain et salons en quête de chaleur et de simplicité. Beaucoup de particuliers découvrent qu'il peut remplacer la chaux classique tout en rendant l'entretien des murs étonnamment léger.
Tadelakt : le revêtement minéral qui modernise la chaux
À l'origine, le tadelakt est un enduit de chaux traditionnel de Marrakech, appliqué en couche épaisse puis longuement serré au galet avant d'être imprégné de savon noir. Ce geste ancestral crée une peau minérale continue, presque satinée, qui résiste aux projections d'eau tout en laissant les murs respirer. Là où un simple badigeon à la chaux marque vite et s'écaille, cet enduit supporte mieux l'humidité, limite condensation, infiltrations et moisissures dans les pièces d'eau.
Face au carrelage, le contraste est tout aussi net. Les joints finissent par noircir et demander des heures de brosse à dents, quand le tadelakt offre une surface sans rupture, facile à essuyer. Un chiffon humide et un peu de savon noir ou de savon de Marseille suffisent pour enlever les traces du quotidien, sans produits abrasifs. Beaucoup y voient un moyen de garder des murs sobres, propres et durables sans sacrifier tous leurs week-ends au ménage.
Application du tadelakt : une méthode plus simple qu'il n'y paraît
Cette technique impressionne sur les photos d'artisans marocains, mais les versions modernes sont bien plus accessibles. Sur un mur sain, un peu rugueux et humidifié, on mélange la poudre à l'eau puis on étale à la taloche. En pratique, les grandes étapes sont les suivantes :
- Préparer le support sain, légèrement rugueux, puis l'humidifier.
- Étaler l'enduit en couche régulière, puis le lisser en passes croisées avec une taloche ou un galet.
- Polir avec un savon noir dilué pour renforcer brillance et imperméabilité.
Pour un premier essai, beaucoup misent sur un pan de mur, une crédence ou une petite salle de bain grâce aux kits prêts à l'emploi. Les professionnels recommandent de travailler par petites zones et de respecter les temps de séchage, surtout en hiver à température ambiante. Le rendu dépend d'un polissage patient à la pierre et d'un entretien doux au savon noir ou au savon de Marseille.
Des murs faciles à vivre, du salon à la salle de bain
Une fois la main prise, ce revêtement se prête à presque toutes les pièces. Salle de bain, douche à l'italienne, crédence de cuisine, cheminée ou niche décorative : le tadelakt crée une enveloppe continue qui réchauffe l'ambiance et reste facile à vivre. Le microciment séduit lui aussi pour ses surfaces unifiées : "C'est un matériau qui permet la continuité sur les murs, les sols et les plans de travail, en générant un effet d'amplitude et d'homogénéité très apprécié dans les espaces modernes et petits", expliquent des experts en design d'intérieur cités par OkDiario, mais le tadelakt garde une allure plus artisanale et chaleureuse.
Pour une façade fragilisée, un ravalement complet peut vite demander des dizaines d'heures de travail. "Entre le nettoyage de la façade, son traitement et la mise en peinture, ça représente 30 heures de boulot", conclut Elie Reinhard, façadier, cité par Habitatpresto.