Voici l’astuce de ces consommateurs du Haut-Doubs pour payer les pellets moins chers en 2025, grâce à 800 tonnes commandées ensemble

Une poignée d’habitants a contourné la flambée des granulés avec un système simple et légal, né il y a vingt ans.

Alors que la saison de chauffe 2025-2026 s’installe en France, la question du budget bois revient sur la table. Les consommateurs se souviennent de ce grand écart de prix, quand le sac de 15 kilos se trouvait à 4 € en 2021, avant d’atteindre parfois 15 € pour la même quantité. L’aide au chauffage au bois votée par les députés a soulagé une partie des ménages. Mais beaucoup cherchent encore une solution durable.

Dans le Haut-Doubs, une association de terrain a posé les bases d’une méthode redoutablement efficace dès 2005. Une idée portée par des bénévoles, devenue un réflexe pour plus de deux cents foyers et des acteurs locaux. Et ça change tout.

Achats groupés de pellets : ce réseau local qui change la facture dans le Haut-Doubs

Tout est parti de Jacques Blot, qui a créé en 2005 l’Association des consommateurs de granulés bois du Haut-Doubs. Son but: sécuriser l’accès à des pellets de qualité et lisser les coûts pour les habitants. L’initiative couvre un périmètre très concret autour de Pontarlier, Mouthe, Morteau, le Mont d’Or et jusque dans le Jura, au plus près des besoins du territoire.

L’association, entièrement animée par des bénévoles, fédère plus de 200 membres. Elle s’adresse aux particuliers, mais pas uniquement. Elle fournit aussi des collectivités, des hébergements touristiques et des coopératives laitières de la région, preuve que la demande ne se limite pas aux seuls foyers.

Le fonctionnement reste simple et transparent. Les achats sont mutualisés, puis livrés sur le secteur pour réduire les délais et les allers-retours. Résultat: des achats groupés qui pèsent lourd face aux fournisseurs, et une logistique mieux maîtrisée pour tout le monde.

Adhésion à 5 € et paiements étalés : le détail qui fait toute la difference

L’accès au dispositif coûte 5 € par an. Une somme symbolique au regard des volumes négociés. Cette cotisation ouvre la porte aux commandes massifiées, mais aussi à un coup de pouce très concret pour le budget: la possibilité de paiement en plusieurs fois.

Pourquoi c’est possible ? Parce que l’association porte la commande au nom de ses membres. Elle règle au fournisseur, puis redistribue les quantités à chacun. Pour beaucoup de foyers, c’est le moyen d’éviter l’avance de trésorerie au pire moment de l’année. On peut étaler et respirer un peu, au lieu d’avoir tout débourser d’un coup.

Le président actuel, Eloi Marçot, résume l’esprit maison avec une phrase nette: "l’association assure bénévolement l’organisation, le groupement et la livraison des commandes." Une manière de rappeler que l’économie réalisée tient aussi au temps offert par les adhérents.

800 tonnes, appel d’offre et contrôle Socor : comment la qualité et le prix sont verrouillés

Chaque année, l’association passe une commande d’environ 800 tonnes de granulés en vrac. Ce volume enclenche un véritable appel d’offre local, où le meilleur rapport qualité-prix l’emporte. Et ça ne se joue pas au hasard. Les pellets des entreprises en lice sont passés au crible, avec un contrôle par la Socor, organisme habilité à la certification normes et qualité.

Ce processus donne deux garanties clés pour les membres: une traçabilité claire et une performance régulière dans les poêles et chaudières. Le choix de producteurs locaux limite aussi les aléas logistiques et les délais de livraison. Et l’hiver venu, ça compte.

• Ce que les membres y gagnent concrètement: un prix négocié, une qualité contrôlée, des livraisons plus rapides sur le secteur.

L’association ne s’arrête pas aux commandes. Elle oriente ses adhérents vers du matériel adapté, recommande des installateurs de proximité et des réparateurs connus du terrain. Autant d’informations qui évitent les mauvaises surprises au moment d’équiper ou d’entretenir son installation.

Calendrier de commande et entraide : ce fonctionnement qui séduit familles et collectivités

Le calendrier, lui aussi, fait partie de la méthode. Les commandes s’étalent de mars à décembre, période où les tarifs restent plus lisibles et les plannings de livraison plus souples. En janvier et février, les prix ne sont jamais garantis. Mieux vaut anticiper pour éviter les files d’attente et les ruptures.

Au-delà des chiffres, le dispositif crée du lien. Lors des livraisons, chacun met la main à la pâte, on s’entraide pour décharger et stocker. Ce côté collectif rassure, surtout pour les foyers isolés ou les petites structures, qui n’ont ni le temps ni les bras pour gérer seuls des palettes entières.

À noter enfin: l’association du Haut-Doubs s’adresse aux habitants du secteur. On en trouve possiblement d’autres ailleurs, sur le même modèle. Et si l’idée a germé ici il y a vingt ans, elle répond toujours aux attentes des ménages qui chauffent au pellets à l’automne comme en plein cœur de l’hiver.