Comment empêcher Facebook d’analyser les photos de votre smartphone avec son IA : les réglages à modifier

Mis à jour le 29 octobre 2025
Une nouveauté discrète bouleverse les réglages photo du smartphone. L’assistant gagne du terrain et racle les images personnelles locales aussi.
Voici le réglage Facebook qui lit la pellicule du téléphone : en novembre, comment l’arrêter net

Meta déploie son assistant dans Facebook avec une option qui s’invite près de la galerie. Des suggestions plus “fines” apparaissent, mais le prix d’accès aux clichés grimpe d’un cran. Les bons réglages coupent l’aspirateur sans bloquer tout le reste.

Meta AI et la pellicule: ce que change l’option

Une porte vers les photos non publiées

La fonction « Suggestion de photos à partager » autorise Facebook à parcourir des images stockées sur l’appareil, y compris celles jamais postées. L’application ne se limite pas à l’aperçu. Elle lit les métadonnées des fichiers pour comprendre où et quand la photo a été prise, avec quel modèle de téléphone et parfois avec quelles personnes identifiables.

But officiel: proposer des publications toutes faites après un week-end, un repas ou une soirée. L’assistant génère une légende, suggère des amis à mentionner et indique un moment jugé opportun pour publier. Pour y parvenir, l’application revient régulièrement voir ce qui se trouve dans la pellicule.

Chez certains comptes, l’option arrive activée. Elle ouvre un accès élargi à la pellicule et à ses données, même pour des images qui ne devaient jamais quitter le téléphone.

Ces contenus servent aussi à entraîner des modèles d’IA. La matière récoltée affine la reconnaissance de scènes, d’objets, de lieux ou de visages, et améliore les textes proposés automatiquement.

Pourquoi des utilisateurs tirent le frein

Des indices sensibles dans chaque photo

  • Les métadonnées tracent des habitudes: domicile, lieu de travail, trajets, horaires, fréquentations.
  • La pellicule rassemble tout: enfants, dossiers administratifs, ordonnances, QR codes, billets.
  • La fréquence d’accès et la durée de conservation restent floues pour la plupart des comptes.
  • Le rapprochement avec les contacts stockés peut cartographier des cercles relationnels.

Dans l’Union européenne, les règles exigent un fondement clair, une finalité précise et un droit d’opposition. Une activation discrète, combinée à des écrans d’information peu visibles, crée des consentements fragiles. Les utilisateurs se retrouvent à partager plus qu’ils ne l’imaginaient.

Une aide au partage peut, sans vigilance, se transformer en collecte large et continue sur un objet aussi intime que la pellicule.

Désactiver les suggestions liées à la pellicule

Le chemin dans l’application Facebook

Le réglage se trouve dans les paramètres du compte sur mobile. Quelques gestes coupent les recommandations basées sur les images locales et calment l’analyse de la galerie.

  • Ouvrir Facebook puis toucher le menu à trois lignes.
  • Aller dans Paramètres.
  • Rechercher « Suggestions de partage depuis la pellicule ».
  • Désactiver « Suggestions de partage personnalisées à partir de votre pellicule ».
  • Désactiver « Obtenir des suggestions de la pellicule quand vous naviguez sur Facebook ».

Itinéraire express: menu > Paramètres > Suggestions de partage depuis la pellicule, puis couper les deux interrupteurs.

Couper l’accès aux images au niveau du téléphone

Le blocage système ajoute une barrière utile. L’idée: n’accorder l’accès que quand c’est nécessaire, ou seulement à des photos choisies.

Appareil Où aller Réglage conseillé
Android Paramètres > Confidentialité > Autorisations > Photos et vidéos > Facebook Refuser ou « Autoriser seulement des éléments sélectionnés »
iPhone Réglages > Confidentialité et sécurité > Photos > Facebook « Aucune » ou « Photos sélectionnées »

Sur iOS, « Photos sélectionnées » permet de choisir précisément les clichés visibles par l’app. Sur Android récent, une demande ponctuelle à l’ouverture évite l’accès continu en arrière-plan.

Ce que Facebook peut déduire des images locales

Un calendrier de prises de vues dit beaucoup. L’heure et le lieu répétés dessinent une routine. Une boîte de médicaments, un badge d’entreprise, une carte d’embarquement, un ticket de transport: chaque photo contient des indices. Même sans publication, ces éléments nourrissent le ciblage publicitaire, la recommandation de contenus et l’entraînement des modèles qui génèrent légendes et résumés.

Réduire la surface d’exposition, sans perdre la main

  • Désactiver l’enregistrement de la géolocalisation dans l’appareil photo.
  • Supprimer les métadonnées EXIF lors de l’export ou via un outil de retouche.
  • Créer un dossier séparé pour documents sensibles, hors pellicule par défaut.
  • Refuser l’accès « permanent » aux photos pour les apps qui n’en ont pas besoin en continu.
  • Auditer les autorisations de Facebook et des autres réseaux une fois par trimestre.

Données déjà utilisées: quels leviers dans l’UE

Meta propose un formulaire d’opposition pour limiter l’usage de certaines informations à l’entraînement des modèles, quand la base légale choisie le permet. Les personnes peuvent exercer leurs droits d’accès, de rectification et d’effacement. Ce geste ne vide pas instantanément les ensembles déjà agrégés, mais il trace une objection formelle et restreint des usages futurs.

Dans Facebook, un passage par les paramètres de confidentialité aide à réduire la personnalisation: préférences publicitaires plus strictes, gestion minimale de l’activité en dehors de Facebook, contrôle des identifications sur les photos. Chaque réglage réduit la quantité de signaux associée au compte.

Garder des idées de posts sans ouvrir toute la galerie

Un compromis fonctionne bien: donner accès uniquement à une sélection de photos, puis ajouter manuellement les clichés utiles à la création d’un post. L’assistant suggère des textes sur ce sous-ensemble et n’examine pas le reste de l’album. Deux secondes de plus à chaque publication, pour une exposition beaucoup plus faible de la vie quotidienne.

Précautions complémentaires utiles

Limiter les traces invisibles au quotidien

  • Désactiver l’actualisation en arrière-plan de Facebook pour freiner les scans silencieux.
  • Nettoyer la pellicule des captures sensibles: ordonnances, factures, billets, codes-barres, QR codes.
  • Utiliser un coffre-fort local ou un dossier verrouillé pour archiver les documents plutôt que la galerie standard.

Les autres applications du groupe Meta suivent la même trajectoire. WhatsApp et Instagram adoptent aussi des fonctions propulsées par Meta AI. Un contrôle périodique des réglages de chaque service évite l’extension silencieuse des autorisations d’accès aux photos.

Certains téléphones Android proposent un tableau de bord de confidentialité qui liste les accès récents aux capteurs et aux fichiers. Cet outil met en évidence les apps trop curieuses. Pour les appareils partagés, séparer les profils ou activer un espace sécurisé réduit les risques autour des clichés d’enfants et des documents sensibles.

Trois réflexes protègent durablement: accès limité aux photos, vérification régulière des autorisations et suppression des métadonnées à la source.