Ces herbes séchées que vous piétinez sans le savoir valent en réalité une petite fortune, un vrai trésor naturel dans le jardin
Mis à jour le 31 octobre 2025Sous les feuilles mortes, des herbes du jardin prennent une valeur insoupçonnée une fois séchées. Vous passez sûrement à côté, au sens propre.
L’automne s’installe, le potager se met en pause, et l’on croit que tout a déjà été récolté. Sauf que le sol cache encore des plantes dites banales, parfois traitées de mauvaises herbes, alors qu’elles concentrent leur parfum au moment où les températures baissent. Une fois séchées, leur intérêt culinaire et économique surprend, au point de rivaliser avec des ingrédients dits rares.
Cette redécouverte n’a rien d’un caprice de saison. Elle répond à une recherche de goût, de simplicité et d’autonomie, avec un petit plus bien concret: la valeur de ces herbes augmente sensiblement après séchage. Certaines atteignent jusqu’à 200 € le kilo, et un kilo de thym séché artisanalement se négocie entre 100 et 180 €. Intrigant, non.
Ces herbes du jardin qu’on pensait anodines valent très cher une fois séchées
Dans un coin de pelouse, au pied d’un vieux pommier ou en bord de potager, les herbes dites sauvages jouent les discrètes. Menthe, jeunes orties, origan, sauge, ciboulette ou thym sauvage: toutes peuvent devenir de vraies pépites après séchage. Leur parfum s’intensifie fin octobre, quand la plante ralentit, et le jardinier qui cueille au bon moment fait la différence en cuisine… et parfois au porte-monnaie.
Côté prix, les écarts étonnent. Un simple bocal d’origan ou de basilic séché du jardin, conditionné proprement, se vend en boutique spécialisée plusieurs euros les 20 grammes. Pour le thym, l’échelle parle d’elle-même: entre 100 et 180 € le kilo selon la qualité de la récolte et du séchage. Et certaines herbes montent jusqu’à 200 € le kilo. En France, le troc entre voisins comme la petite vente sur les marchés de quartier séduisent des familles urbaines en quête d’un coup de pouce de fin de mois.
Le secret n’est pas dans une variété rare, mais dans le soin apporté à la cueillette et au séchage. Oui, l’or se cache souvent sous les pas.
Octobre, la fenêtre à ne pas rater: cueillir au bon moment et éviter les faux pas
La toute fin d’octobre reste idéale pour prélever les dernières pousses avant les gelées. On vise les jours secs et doux, une fois la rosée dissipée. Coupez les tiges à quelques centimètres du sol, proprement, en laissant toujours de quoi assurer la repousse au printemps. Un sécateur nettoyé et des contenants qui laissent respirer les plantes font la différence. Oubliez les sacs plastiques.
La maturité, c’est le nerf de la guerre. Visez juste avant la floraison, ou dès les premières effluves bien marquées: les essences sont alors intactes, la saveur est maximale. En ce moment, l’origan, la sauge, la menthe et le thym sont prêts à être séchés. Et pourtant, on a tendance à attendre trop tard, quand le parfum a déjà commencé à filer.
- Repère simple: tiges souples, feuilles bien odorantes, pas encore fleuries.
- Gestes clés: coupe nette, brassage léger dans le panier, pas de tassage.
- Objectif saveur: rentrer les herbes dès la cueillette pour éviter l’humidité.
Ce sont des gestes modestes qui évitent les déceptions. Bien cueillir, c’est déjà la moitié du travail.
Séchage et conservation: les bons gestes qui gardent le parfum… et la valeur
Le séchage révèle tout. Pas besoin d’appareil sophistiqué: suspendez les bouquets tête en bas dans un lieu sec, aéré, à l’abri de la lumière directe. Un garage propre, une grange ou un placard font l’affaire. Par temps humide, le four traditionnel convient, mais gardez une température basse, sous 40 °C, pour ne pas cuire les feuilles. Au-delà, le parfum s’évanouit.
Pensez à l’espacement: étalez sur claies, retournez une fois par jour, et protégez du soleil, qui décolore et affadit. En moins de deux semaines, les feuilles doivent craquer sous les doigts. C’est le signal pour les froisser doucement et libérer leurs notes. Les faire sécher trop vite, c’est souvent perdre ce que l’on cherché à garder.
Dernière étape, le rangement malin. Glissez vos herbes dans des bocaux en verre propres et hermétiques, ou dans des pots recyclés en mode zéro déchet. Étiquetez avec le nom et la date: on évite les confusions et on profite d’un parfum optimal pendant plusieurs mois. Rangez à l’abri de la lumière et de l’humidité, sur une simple étagère de cuisine.
En cuisine, dosez en fin de cuisson. Une touche de menthe séchée dans une purée maison, une pincée d’origan sur un velouté de légumes, une poignée de thym dans une omelette, un nuage de sauge dans une sauce à l’ancienne, et même une infusion détox improvisée: le geste est simple, l’effet immédiat. C’est aussi pour cela que ces herbes séchées se vendent bien, parce qu’elles relèvent tout sans chichi.
Pour celles et ceux qui aiment partager, le cadre local a du sens. Beaucoup de foyers montent un petit troc entre voisins ou s’essaient aux marchés de quartier. Le kilo d’herbes n’est pas toujours l’objectif, mais un bocal bien rempli fait plaisir, allège un peu la note, et donne au jardin une nouvelle place à table.
 
				