Voici les insectes utiles à protéger en novembre 2025, ce trio discret qui sauve vos récoltes sans produits dans le jardin
On les chasse souvent, à tort. À l’automne, leur présence signe pourtant un potager en forme et sans dégâts.
Toiles sur les rosiers, pince-oreilles tapis sous le paillis, petites mouches rayées sur les chrysanthèmes… L’automne en France remet ces silhouettes au cœur du jardin, pile au moment où les dernières salades, choux et vivaces réclament un peu de vigilance. On dégaine vite le spray ou la tapette, persuadé d’éradiquer des envahisseurs. Sauf que, derrière ces réflexes, on les a souvent confondu avec de vrais ravageurs.
Ce trio, que l’on accuse à tort, protège en réalité nos récoltes quand le froid arrive et que les pucerons cherchent encore à s’installer. Leur action est discrète, quotidienne, redoutablement ciblée. La promesse est simple : un potager plus serein sans pulvériser. Et quand on observe mieux, tout s’éclaire.
Araignées au jardin, ces prédatrices silencieuses évitent les invasions
Redoutées pour leur allure, les araignées font pourtant le ménage la nuit. Elles capturent des dizaines d’indésirables dans leurs toiles: mouches, moustiques, moucherons, pucerons et même de jeunes chenilles prêtes à croquer les salades d’hiver. On les voit souvent au petit matin, la rosée révélant leurs œuvres entre deux branches ou à l’entrée de la serre.
Et ce n’est pas un hasard si elles s’installent aussi sur les balcons et potagers urbains, près des bacs d’aromates. Là où on les laisse faire, leur efficacité saute aux yeux. Un jardin riche en biodiversité abrite un bon contingent d’araignées, signe que les équilibres se maintiennent et que les dégâts restent limités sans intervention musclée.
Perce-oreilles en automne, l’auxiliaire vorace qui sécurise fruits et légumes
Victime d’un vieux mythe, le perce-oreilles n’a aucune intention de visiter nos oreilles. Nocturne, il parcourt les feuilles et traque ce qui affaiblit les cultures: œufs de papillons ravageurs, psylles, larves indésirables et bien sûr les pucerons. À l’automne, il protège efficacement les dahlias tardifs, les petits fruits et les légumes d’arrière-saison.
Envie de l’aider à s’installer près des zones sensibles? Un pot de fleurs garni de paille, retourné sur un tuteur, lui sert d’hôtel idéal dès la fin octobre. On le retrouve aussi sous le paillis et entre les pierres, prêt à intervenir lors des redoux de novembre. Plus on facilite sa présence, moins on a besoin de traitements chimiques.
- Fabriquer un abri à perce-oreilles avec un pot en terre cuite rempli de paille, retourné sur un tuteur placé au cœur des massifs.
Syrphes ou guêpes, ce détail qui change tout contre les pucerons
Ces petites mouches jaunes et noires qu’on confond avec des guêpes sont des syrphes. Les adultes butinent, mais leurs larves, elles, dévorent les pucerons par centaines au fil d’une saison. Résultat, une pression nettement moindre sur les rosiers d’automne, asters, choux et salades tardives.
On peut les attirer facilement avec des ombellifères comme la carotte, l’aneth ou la coriandre, mais aussi des soucis, des asters et même des pissenlits. Ces floraisons tardives d’octobre-novembre prolongent leur présence près des cultures. Et là, on s’en rend compte: la lutte biologique commence souvent par une simple association de plantes au bon moment.
Jardin plus vivant sans traitements, les gestes simples à adopter dès novembre
Quand on cesse de traquer chaque insecte, le cercle vertueux s’installe. Moins de traitements chimiques, plus d’auxiliaires durables qui s’implantent et font le job à notre place. Laisser quelques feuilles mortes dans les massifs, arrêter les pulvérisations inutiles, varier les floraisons et créer des refuges suffisent déjà à transformer l’ambiance du jardin.
Et pourtant… le changement de regard prend du temps. La peur de l’inconnu, les légendes familiales, les réflexes hérités freinent la confiance. Beaucoup de jardiniers qui ont sauté le pas racontent la même chose: moins de pucerons, des laitues intactes, des paniers plus généreux. Il suffit parfois d’un seul automne pour apaiser les appréhensions et voir la nature reprendre sa place.
Ouvrir la porte à ces insectes utiles, c’est accepter une présence discrète mais efficace. À l’automne 2025, le timing joue en leur faveur, car l’activité des ravageurs ne s’arrête pas net dès octobre. On prépare alors le terrain pour le printemps, tout en profitant de cultures d’hiver plus sereines. Et, au passage, on redécouvre le plaisir d’observer… sans intervenir à tout bout de champ.