Plus de 2 millions de foyers risquent une amende Linky cet hiver, voici pourquoi
 
 
        
                    La fin du déploiement des compteurs communicants arrive, et avec elle une pression tarifaire sur les derniers retards. Le sujet touche directement la manière dont l’électricité est mesurée, facturée et pilotée sur le réseau.
Qui risque de payer et pourquoi
Le signal vise les foyers dont l’index ne remonte pas automatiquement. Cela recouvre plusieurs situations: compteur ancien jamais remplacé, refus de pose, accès difficile au coffret ou relevés impossibles depuis des mois. Dans ces cas, le gestionnaire doit organiser des tournées manuelles, ce qui renchérit le service.
- Refus répété de la pose après plusieurs propositions de rendez-vous.
- Compteur non communicant à l’intérieur du logement, accès verrouillé ou encombré.
- Aucune transmission fiable d’index depuis longtemps, entraînant des estimations successives.
- Immeubles avec locaux techniques fermés, copropriétés mal coordonnées, zones rurales dispersées.
Ce n’est pas une contravention d’État: il s’agit d’un surcoût encadré par la CRE, facturé par Enedis pour couvrir les relevés manuels et accélérer la modernisation.
D’après les estimations du secteur, un peu plus de 2 millions de foyers restent concernés. Les lignes de facturation arrivent par vagues, au rythme des campagnes de relève et des échéances fournisseurs.
Ce que la facture peut ajouter dès l’hiver
Le montant dépend des barèmes et de la situation. L’ordre de grandeur évoqué converge vers des frais récurrents annuels de quelques dizaines d’euros, en général lissés mois par mois. À cela s’ajoutent, si besoin, des déplacements ponctuels facturés lorsqu’un agent doit venir constater ou relever sur place.
- Frais de non-communication: souvent 50 à 70 € par an, intégrés aux mensualités.
- Visites spécifiques: quelques dizaines d’euros si un relevé exceptionnel est nécessaire.
- Risque connexe: estimations fréquentes et régularisations en fin d’année si la consommation réelle diverge.
La bascule s’intensifie cet hiver, période où les fournisseurs clôturent les relevés annuels et activent les nouvelles lignes. La mention peut apparaître sous l’intitulé frais de relève ou non-communication.
Où les retards se concentrent
Les retards se constatent surtout là où l’accès complique les interventions: maisons anciennes avec coffrets intérieurs, résidences où les locaux techniques restent fermés, secteurs ruraux étendus. Plus l’accès est contraint, plus le risque de frais augmente.
Pourquoi cette pression maintenant
Le compteur Linky ne sert pas qu’à facturer. Il alimente la conduite du réseau, aide à lisser les pointes et facilite l’intégration des énergies renouvelables. Tant que des compteurs non communicants subsistent, des tournées restent nécessaires, ce qui pèse sur les coûts du système électrique.
La CRE a validé un tarif de non-communication pour internaliser les coûts de relève manuelle et clore la coexistence anciens/nouveaux compteurs.
Comment éviter ou réduire la pénalité
La voie la plus directe consiste à faire poser Linky. L’intervention reste gratuite dans le cadre du programme national et se planifie rapidement via le gestionnaire de réseau ou le fournisseur d’électricité. Quelques gestes pratiques limitent aussi les frais.
- Fixer un rendez-vous de pose: opération courte avec micro-coupure.
- Débarrasser et faciliter l’accès au coffret; prévoir badge ou présence si nécessaire.
- Communiquer un index fiable avant la pose pour éviter des rattrapages lourds.
- Mettre à jour e-mail et téléphone afin de recevoir convocations et rappels.
- En copropriété, coordonner avec le syndic l’ouverture du local technique aux dates d’intervention.
Sans consentement explicite, aucune courbe de charge détaillée n’est transmise: seul l’index utile à la facturation circule par défaut.
Si l’installation reste refusée
Un refus n’entraîne pas, à lui seul, une coupure. En revanche, il expose à des frais récurrents, à des relevés spéciaux facturés et à des régularisations si les estimations s’éloignent de la consommation réelle. En cas de litige, la médiation peut être saisie, mais elle n’écarte pas un barème validé par la régulation si le compteur reste non communicant.
Données et vie privée: les réglages possibles
La CNIL rappelle que la collecte de données détaillées requiert un accord clair et réversible. Les particuliers peuvent choisir le niveau de précision et la fréquence d’envoi depuis l’espace client réseau ou via le fournisseur, et modifier ces paramètres à tout moment.
- Index mensuel: suffisant pour la facturation classique.
- Courbe quotidienne ou horaire: uniquement sur consentement, utile pour suivre les usages et décaler des consommations.
- Révocation du consentement: possible sans motif, avec effet pour les envois futurs.
Ce que Linky change au quotidien
Le suivi de consommation aide à repérer les appareils énergivores, à utiliser pleinement les heures creuses et à programmer la recharge d’un véhicule la nuit. Pour les foyers équipés de panneaux solaires, l’autoconsommation se mesure plus finement et la vente du surplus se simplifie.
| Situation fréquente | Impact sur la facture | Action conseillée | 
|---|---|---|
| Compteur non communicant, aucun rendez-vous planifié | Frais récurrents de non-communication (environ 50–70 €/an) | Programmer la pose et confirmer la disponibilité | 
| Coffret intérieur, accès compliqué | Déplacements ponctuels facturés, estimations répétées | Garantir l’accès; envisager un déplacement du coffret | 
| Linky posé, consentement non donné pour la courbe | Pas de frais liés aux relevés; facturation sur index | Garder l’index seul si la confidentialité prime | 
Des leviers pour amortir la hausse
- Options tarifaires Heures Creuses, Tempo ou week-end: déplacer chauffe-eau, lave-linge ou recharge vers les heures moins chères.
- Suivi via Linky: viser 15 à 20 % de kWh en période creuse peut compenser un surcoût annuel de non-communication.
- Puissance souscrite: ajuster au besoin réel pour limiter les coûts fixes et éviter les disjonctions répétées.
Infos pratiques avant le rendez-vous
Lors de la prise de rendez-vous, demander au technicien de confirmer l’emplacement du disjoncteur principal et la marche à suivre pour lire l’index en cas de panne internet. En location, l’installation relève du gestionnaire de réseau; prévenir le propriétaire et le syndic accélère l’accès aux locaux communs.
Trois réflexes aident à stabiliser la facture: couper les veilles d’appareils chauffants, caler les cycles énergivores en heures creuses, et surveiller les dépassements de puissance via l’afficheur du compteur. Sur une année, ces optimisations dépassent souvent les coûts évités des relevés manuels.
Questions pratiques que beaucoup se posent
- Combien de temps dure la pose? Généralement moins d’une heure, avec une coupure brève.
- Et si le compteur est inaccessible en journée? Demander un créneau élargi ou laisser un moyen d’accès sécurisé.
- Un déplacement de coffret est-il possible? Oui, sur devis; utile si l’accès pose problème de façon récurrente.
- Que faire si l’index estimé s’écarte de la réalité? Transmettre un relevé daté et photographié pour corriger la prochaine facture.
Agir sur trois fronts — pose, accessibilité, réglages de données — limite le risque de frais et redonne la main sur la facture d’hiver.
Pour affiner le pilotage, simuler différents scénarios aide à choisir la bonne option tarifaire: comparer la part de kWh déplaçable en heures creuses, estimer l’effet d’un ballon d’eau chaude programmable ou d’une charge de véhicule reportée la nuit. Un test sur deux semaines, avec relevés d’index quotidiens, donne une base solide avant de changer d’option.
Enfin, garder une trace régulière de l’index — photo avec date visible — sécurise le dossier en cas de désaccord. Ce simple réflexe limite les régularisations lourdes et facilite toute médiation si un litige surgit plus tard.
 
				