Gui, houx, poinsettia : ces plantes de Noël chez vous cachent des légendes insoupçonnées que vous ignorez
Branches de houx piqués dans une couronne, bouquet de gui suspendu au-dessus d’une porte, pot de poinsettia rouge vif posé près du sapin : chaque hiver, ces plantes envahissent salons et vitrines sans que l’on y pense vraiment. On les choisit pour leurs couleurs, pour le côté "tradition", rarement pour ce qu’elles racontent.
Derrière ces silhouettes très familières se cachent pourtant des histoires venues du Mexique, des rituels celtiques et de la mythologie nordique. Entre miracle de Noël, promesse de paix et protection contre les mauvais esprits, votre déco végétale porte un vrai roman d’hiver… Difficile de regarder ces plantes de la même manière après coup.
Le poinsettia, étoile de Noël aux miracles mexicains
Originaire du Mexique, le poinsettia, surnommé "étoile de Noël", aurait été utilisé dans les célébrations chrétiennes dès le XVIe siècle. Une première légende aztèque raconte qu’"une déesse en plein chagrin d’amour saigna du cœur et les gouttes de sang colorèrent la plante". Une autre, mexicaine, met en scène "une petite fille" trop pauvre pour offrir un cadeau qui dépose de simples feuilles devant la crèche : "les feuilles se parèrent miraculeusement de ce rouge vif". Ces récits font de la plante un symbole de générosité et d’espoir silencieux.
Pour qu’il tienne tout le mois de décembre, ce tropical aime une température comprise entre 15 et 22 °C, une lumière vive mais sans soleil direct, et une terre juste humide, sans eau stagnante dans la soucoupe. Après les fêtes, il peut refleurir : à partir de septembre, limiter la lumière à environ dix heures par jour favorise la coloration des bractées. Dans beaucoup de foyers, ce rouge éclatant reste associé à la paix du foyer et à la prospérité souhaitée pour l’année qui arrive.
Gui de Noël : du rite celte au baiser porte-bonheur
Suspendu dans l’embrasure d’une porte, le gui est devenu le prétexte idéal au fameux baiser de minuit. Longtemps avant cela, les peuples celtes le considéraient comme une plante sacrée : ses baies blanches représentaient la pureté et son feuillage persistant, l’immortalité au cœur de l’hiver. Dans les récits nordiques, le gui est aussi lié à la paix, car les ennemis qui se retrouvaient dessous devaient déposer les armes et accepter une trêve.
Botaniquement, le gui est une plante semi-parasite qui pousse sur certains arbres, comme les pommiers ou les peupliers. Pour tenter de l’installer, il faut prélever des graines dans les baies et les glisser dans l’écorce d’un arbre en bonne santé, en acceptant d’attendre parfois plusieurs années avant de voir les premières touffes. Pour Noël, la plupart des familles se contentent de rameaux fraîchement coupés, qui se conservent bien dans une pièce assez fraîche et gardent tout leur pouvoir décoratif… et leurs souhaits de chance.
Houx rouge et vert : protection d’hiver et déco facile
Avec ses feuilles vert foncé très brillantes et ses baies rouges, le houx s’est imposé comme l’un des emblèmes visuels de Noël. Dans l’Antiquité, on l’utilisait déjà pour protéger les foyers contre les mauvais esprits. La tradition chrétienne y a ensuite vu un rappel de la Passion du Christ : les feuilles piquantes évoquent la couronne d’épines et les baies rouges son sang. Placé en bouquets ou en couronnes, il joue à la fois le rôle de talisman et de vedette de table.
Au jardin, le houx est un arbuste rustique qui apprécie les climats tempérés, un sol légèrement acide et bien drainé, ainsi qu’une exposition mi-ombre. Une fois installé, il demande peu d’attention, hormis une taille au printemps après la floraison pour garder une jolie forme. Pour profiter de ses baies décoratives, il faut toutefois un pied mâle et un pied femelle à proximité. Réunis avec le gui et le poinsettia, ces symboles de protection, de paix et d’amour composent un décor de Noël chargé d’histoires à partager autour de la table.