Poêle, cheminée : ce réflexe avec votre sapin de noël après les fêtes peut mettre votre maison et vos proches en danger
Quand les guirlandes sont rangées, il reste souvent au milieu du salon un invité encombrant : le sapin de Noël déjà tout sec. Beaucoup regardent alors leur cheminée ou leur poêle à bois en se disant que ce tronc ferait un dernier feu bienvenu.
Sur le papier, l’idée semble parfaite : se débarrasser du sapin tout en profitant d’une flambée gratuite. Ce réflexe de fin d’année occulte pourtant des enjeux de sécurité, de qualité de l’air et même de jardinage. La manière dont brûle un sapin n’a rien d’un feu classique.
Brûler son sapin de Noël dans la cheminée : une fausse bonne idée
Brûler son sapin dans un foyer intérieur reste une fausse bonne idée. Sec et chargé de résine, l’arbre peut s’embraser d’un seul coup dès qu’il touche une flamme, avec des flammes hautes et une gerbe d’étincelles. Dans une cheminée ou un poêle fermé, cette flambée violente devient difficile à maîtriser, surtout si l’on ajoute plusieurs branches. Les services de secours observent chaque hiver une nette hausse des incendies domestiques liés à des combustibles inadaptés comme le sapin de Noël.
Au-delà du spectacle, la résine fond en brûlant et libère une fumée très chargée en particules grasses. Ces fumées favorisent un dépôt épais de suie et de créosote sur les parois du conduit, même bien entretenu, avec à la clé un risque réel de feu de cheminée ou de retour de flammes. En quelques feux de sapin, le ramonage devient plus fréquent, le tirage se dégrade et le rendement du chauffage baisse.
Sapin de Noël, poêle à bois : quels risques pour la maison et la santé ?
La combustion d’un sapin libère aussi dans l’air des particules fines, du monoxyde de carbone et d’autres composés irritants. En plein hiver, fenêtres fermées, la fumée reste piégée dans la maison et la qualité de l’air se dégrade vite pour tous les occupants, jeunes ou moins jeunes. Intoxication, irritation des voies respiratoires et odeurs tenaces font partie des effets redoutés quand on transforme son sapin en combustible.
Selon la société canadienne Ellipsos, "l’arbre artificiel dont la durée de vie moyenne est de 6 ans, contribuerait trois fois plus aux changements climatiques et à l’épuisement des ressources que l’arbre naturel. Les impacts négatifs du sapin artificiel sur le changement climatique se produisent essentiellement à l’étape de sa production. Réutilisable pendant plusieurs années, il faudrait toutefois le conserver 20 ans pour que son impact sur la planète soit plus favorable que le naturel". Cette analyse, relayée par Mon Jardin Ma Maison, rappelle qu’un sapin naturel doit être recyclé plutôt que brûlé. Les sapins floqués ou recouverts de neige artificielle restent en revanche exclus des bennes à végétaux.
Que faire de son sapin de Noël au lieu de le brûler ?
Pour se débarrasser de l’arbre en toute sécurité, les filières officielles restent la voie royale. De nombreuses communes organisent des collectes de sapins ou mettent des bennes à déchets verts à disposition, et les déchèteries acceptent les sapins naturels pour les broyer puis les transformer en paillage ou en compost pour les espaces verts. Abandonner son sapin sur un trottoir hors période de collecte ou dans un bois reste en revanche un dépôt sauvage passible d’une amende.