Poinsettia, étoile de Noël : toxique ou pas ? ce que vous risquez vraiment pour enfants et animaux
Dans beaucoup de salons, il suffit de voir surgir de grandes bractées rouges pour savoir que Noël approche. Cette plante star, l’éclatante étoile de Noël, s’invite sur les tables et les rebords de fenêtre. En coulisse pourtant, une rumeur persiste : le poinsettia serait dangereux pour les enfants et les animaux.
Ce réflexe de méfiance vient du fait que certaines plantes décoratives sont réellement agressives. À La Réunion, l’agave d’Amérique (Agave americana), le pignon d’Inde (Jatropha curcas) ou la fleur de corail (Jatropha podagrica) peuvent provoquer brûlures, diarrhées sévères ou atteintes oculaires, au point que l’Agence nationale de sécurité sanitaire recommande d’encadrer leur vente. Le poinsettia joue-t-il dans la même cour ?
Poinsettia toxique ou pas : le verdict pour l’être humain
Le poinsettia, ou Euphorbia pulcherrima, appartient bien à la famille des euphorbes, connues pour leur sève laiteuse irritante. Les études rassemblées par les spécialistes convergent toutefois : il ne s’agit pas d’un poinsettia toxique au sens de plante mortelle pour l’être humain. Une feuille avalée par erreur entraîne au plus une irritation de la bouche ou un léger trouble digestif, pas une intoxication grave.
Nettement plus gênante, la sève blanche qui perle quand une tige casse peut irriter peau et yeux. Chez les personnes sensibles, un contact prolongé provoque rougeurs, démangeaisons ou petites cloques, comme observé pour d’autres euphorbes. Si du latex atteint l’œil, un rinçage abondant à l’eau claire s’impose, avec consultation médicale si la douleur ou la gêne persistent.
Enfants, chiens, chats : quels risques réels avec le poinsettia ?
Pour les jeunes enfants, les centres antipoison rapportent surtout des accidents bénins après mise à la bouche d’un fragment de feuille. La saveur amère limite de toute façon les quantités avalées. En cas de contact ou de petite ingestion, les conseils restent simples : rincer la bouche ou les mains, enlever les morceaux visibles, surveiller vomissements, douleurs abdominales ou rougeurs, puis appeler un médecin ou le centre antipoison en cas de doute.
Les vétérinaires classent le poinsettia parmi les plantes à toxicité faible à modérée pour les animaux de compagnie. Un chien ou un chat qui mâchouille plusieurs feuilles peut présenter salivation excessive, vomissements ou diarrhée, en général transitoires. Si l’animal est très jeune, fragilisé, ou si les symptômes durent, un appel au vétérinaire ou à un centre antipoison vétérinaire permet d’évaluer la conduite à tenir.
Poinsettia et autres plantes de Noël : bien choisir, bien placer
Pour situer le niveau de danger, les spécialistes rappellent que d’autres plantes de fêtes posent bien plus de problèmes. Le houx et le gui, aux baies brillantes, sont nettement plus redoutés, tout comme certaines fleurs de saison telles que l’amaryllis ou l’hellébore. Hors période de Noël, l’agave d’Amérique, le pignon d’Inde ou la fleur de corail sont intégralement toxiques, avec brûlures et diarrhées parfois sévères observées chez l’enfant. À côté d’elles, le poinsettia apparaît comme une plante à manier avec bon sens, pas comme une menace majeure.
Dans un intérieur normalement chauffé, le froid ne transforme pas soudain le poinsettia en poison, même si certaines plantes comme le spathiphyllum réagissent mal au gel en modifiant leur sève. Pour garder l’étoile de Noël au cœur de la déco sans stress, quelques réflexes suffisent.
- Placer le pot hors de portée des tout-petits et des animaux.
- Éviter de casser les tiges et essuyer aussitôt la sève.
- Porter des gants si l’on a la peau facilement irritable.
- Rincer bouche, mains ou yeux en cas de contact, puis appeler médecin, centre antipoison ou vétérinaire si un malaise apparaît : ces gestes suffisent à garder le poinsettia dans le registre de la décoration.