Sapin naturel ou artificiel : ce calcul sur leur empreinte carbone risque de bouleverser votre choix cette année
Dans beaucoup de foyers, la discussion commence dès que les guirlandes ressortent des cartons : faut-il un sapin naturel qui parfume le salon ou un sapin artificiel qui se range au grenier une fois Noël passé ? Derrière ce choix apparemment anodin se mêlent attachement aux traditions, contraintes de budget et inquiétude climatique.
En France, cette hésitation concerne tout de même 18,5 % des ménages, soit 5,5 millions de sapins achetés l’an dernier, dont 4,9 millions d’arbres naturels. Sauf que le duel sapin naturel ou artificiel ne se joue plus seulement sur l’odeur des aiguilles : l’ombre du bilan carbone fait basculer le match dans une direction inattendue.
Sapin naturel : un marché solide, mais sous tension
"Pour l’instant, nous n’avons pas de signaux d’alerte", observe Thomas Le Rudulier, délégué général de la Fédération des jardineries et animaleries de France, cité par Le Figaro. Florent Moreau, président de Valhor, confirme que "Les ventes sont conformes aux attentes" et que "Globalement, le marché se porte bien". L’étude Kantar note pourtant "une tendance baissière sur le long terme", évolution que la Fédération des jardineries juge "liée à l’essor des sapins artificiels". Le prix moyen est passé de 28 euros en 2019 à 32,70 euros en 2024 ; "Cette évolution reflète l’inflation des coûts de production et de transport mais aussi les ventes de sapin Label rouge", détaille encore la fédération. Près de 80 % des sapins, surtout des Nordmann, sont français, et à propos de l’IGP Sapin du Morvan, Florent Moreau espère qu’elle "il est en bonne voie d’achèvement, et l’année 2026 sera la bonne".
Sapin naturel ou artificiel : quand le cycle de vie change tout
Un sapin naturel ne vient pas d’une forêt primaire, mais de plantations dédiées, souvent en France. Ces alignements de conifères restent des monocultures pauvres en biodiversité, traitées aux engrais, pesticides et herbicides. Entre culture, transport et collecte après les fêtes, un sapin naturel français représente environ 3 à 4 kg de CO2 sur tout son cycle de vie.
Face à lui, le sapin artificiel concentre l’essentiel de son impact dès la fabrication : plastique et métal issus du pétrole, production lointaine, souvent en Asie, puis long transport. Son empreinte atteint 30 à 40 kg de CO2 la première année. Il ne devient vraiment compétitif qu’à partir d’environ dix ans d’utilisation sans remplacement prématuré.
Durée d'utilisation, budget : comment trancher entre sapin naturel ou artificiel
À Paris, Laurent et Claire cherchent chaque année le sapin idéal pour leurs trois enfants dans le XVIe arrondissement. Chez leur fleuriste, un Nordmann démarre à 19 euros et peut monter à 129 euros pour un grand modèle. "C’est vraiment une tradition, c’est la magie de Noël qui commence quelques semaines avant", raconte Laurent au Parisien, avant de concéder que "C’est toujours assez cher".
La clé du combat entre sapin naturel ou artificiel se joue donc dans les habitudes : acheter chaque année un arbre coupé, ou amortir un modèle synthétique pendant de longues années. Certains gardent leur sapin artificiel depuis des décennies ; d’autres misent sur un sapin naturel français collecté en déchetterie, un sapin en pot à replanter ou des créations faites maison en bois ou en carton.