Ces chaussures d’hiver ultra-confort que toutes les femmes portent ruinent les genoux et les articulations en silence
Le froid arrive, les manteaux ressortent et, sans réfléchir, les femmes enfilent leurs bottes fourrées pour traverser la ville. Chaleur, style, sensation de sécurité sur les pavés mouillés. Le soir pourtant, les genoux tirent et les jambes semblent avoir porté des talons toute la journée.
Le réflexe paraît sain : abandonner les escarpins pour des bottes plates rassure. Mais une partie des chaussures d’hiver les plus cosy - bottes fourrées, bottines molles à semelles épaisses - manque de maintien et finit par malmener les articulations. Le problème commence dans la voûte plantaire.
Bottes plates d’hiver : le piège des semelles trop souples
Dans beaucoup de modèles tendance, la tige en microfibre très souple et la semelle épaisse façon coussin laissent le pied flotter. Les orteils agrippent pour se stabiliser. Le podologue Otto Lam rappelle que certains modèles "peuvent nous forcer à agripper la chaussure, à mettre nos orteils en griffe pour ne pas la perdre", explique-t-il dans un article de National Geographic. Cette crispation tend la voûte plantaire et la douleur se propage vers l’intérieur du genou.
Ajoutons que ces bottes sont souvent totalement plates. A chaque pas, la voûte plantaire s’affaisse, le talon roule vers l’intérieur, le genou suit. Miguel Cunha l’explique ainsi : "Nous sommes tous en pronation quand nous marchons, quand notre voûte s’effondre. Mais si l’on est en surpronation, alors on va forcément avoir plus d’usure sur l’intérieur de la chaussure et au niveau du talon." Cette mécanique augmente la pression sur la face interne du genou.
Ce qui se passe dans vos genoux après une journée en bottes
Sur un sol dur, l’onde de choc remonte de la plante du pied jusqu’au genou à chaque foulée. Quand la semelle est trop molle ou déjà tassée, elle n’absorbe presque plus rien. Certaines études montrent même qu’elles peuvent augmenter d’environ 14 % la charge dynamique sur le genou par rapport à la marche pieds nus. Sur une journée entière de bureau ou de courses, le genou encaisse ces micro-traumatismes en boucle.
Une paire déjà fatiguée complique encore les choses. Quand une botte serre plus qu’une autre, la marche se déséquilibre sans que l’on s’en aperçoive. Otto Lam décrit ce scénario : "Je vais devoir écouter ma foulée et mettre plus de poids sur mon autre jambe. Ce côté-là de mon corps, le genou, la hanche et le bas de mon dos, seront sous plus grande pression." Genoux douloureux en fin de journée, semelles affaissées, chaussures qui penchent vers l’intérieur sont autant de signaux d’alerte.
Protéger ses genoux sans renoncer aux bottes d’hiver
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas nécessaire de bannir les bottes. Il s’agit surtout de choisir des modèles plus structurés : semelle ferme qui plie seulement à l’avant-pied, léger talon, bon maintien du talon et de la voûte. Pour compléter, Miguel Cunha rappelle : "Même si vous n’avez pas de problèmes de pieds, si vous avez des problèmes de dos, je recommanderais de porter des semelles orthopédiques sur mesure". En magasin, les essayer en fin de journée, quand les pieds sont gonflés, aide à vérifier que les deux se sentent bien et que les genoux restent tranquilles une fois dehors.