Cette habitude sportive adorée des français pourrait abîmer vos genoux : comment savoir si vous êtes concerné

Un Français sur trois court régulièrement, persuadé de protéger sa santé. Mais quand la course à pied s’intensifie, cette routine peut commencer à fragiliser genoux, énergie et moral.
Cette habitude sportive adorée des français pourrait abîmer vos genoux : comment savoir si vous êtes concerné

Chaque hiver, au lendemain des repas de fête, les trottoirs se remplissent de silhouettes emmitouflées, montre au poignet et baskets bien serrées. La **course à pied** est devenue l’habitude sportive préférée des Français : près d’un sur trois déclare courir régulièrement. Facile, gratuite, efficace pour “se remettre en forme”, elle coche toutes les cases en apparence.

Mais à mesure que les kilomètres s’additionnent, une question dérangeante s’invite : à partir de quand cette routine si rassurante commence-t-elle à user le corps, et en particulier les genoux, au lieu de les renforcer ?

Course à pied : quand la bonne habitude des Français dérape

Le running attire parce qu’il donne un sentiment de liberté. On part quand on veut, où l’on veut, pour évacuer le stress ou faire baisser l’aiguille de la balance. Beaucoup ont transformé cette pratique en défi permanent : record personnel à battre, dénivelé à augmenter, chrono à afficher fièrement sur les réseaux sociaux. Les applications de suivi créent un fil rouge quotidien qu’on n’ose plus couper.

À force, certains basculent dans le **surentraînement** sans s’en rendre compte. Douleurs sous le genou (syndrome de l’essuie-glace), tension dans le tendon d’Achille, contractures qui reviennent à chaque sortie, mais aussi fatigue persistante, moral en berne, sommeil perturbé ou perte d’appétit : autant de signaux que la machine tourne trop vite.

Courir abîme-t-il vraiment les genoux ? Ce que montre la science

Contrairement à une idée tenace, les études récentes ne concluent pas que **courir abîme les genoux** dès qu’on enfile une paire de runnings. Chez les coureurs amateurs, la proportion d’arthrose du genou ou de la hanche tourne autour de 3,5 %, contre plus de 10 % chez les personnes sédentaires. La course modérée stimule le cartilage, renforce l’os et entretient les muscles qui stabilisent l’articulation.

Le problème apparaît quand la dose explose. Au-delà d’un certain volume - par exemple des semaines rapprochées au-delà d’environ 50 km avec des séances intenses répétées - les blessures de fatigue se multiplient. Les données convergent vers une zone plutôt protectrice autour de 15 à 30 km hebdomadaires, avec des journées de **repos** insérées entre les sorties. Ignorer ces temps de récupération place l’organisme dans un stress permanent, qui finit par toucher aussi le sommeil, l’humeur et l’immunité.

Les signes que votre running vous abîme et comment lever le pied

Quelques repères aident à savoir si votre habitude commence à dérailler. Les voyants passent à l’orange quand les douleurs s’installent au-delà de dix jours, quand les jambes restent lourdes d’une séance à l’autre ou que le plaisir de sortir courir disparaît, remplacé par la peur de “perdre le niveau”. Les montres connectées n’y voient rien, mais votre corps, lui, parle clairement.

  • Vous courez presque tous les jours, sans jour vraiment OFF.
  • Une douleur au genou, au tendon ou au dos revient à chaque sortie.
  • Votre sommeil se dégrade et la fatigue ne passe pas.
  • Vous courez surtout pour “remplir” l’application ou garder une série.

Si vous vous reconnaissez, ralentir n’est pas un échec mais une stratégie. Réduire progressivement le volume (pas plus de 10 % de moins ou de plus par semaine), garder au moins un à deux jours sans course, alterner surfaces plus souples et allures très tranquilles, ajouter un peu de renforcement musculaire et, en cas de douleur persistante, consulter : autant de gestes simples pour que votre **course à pied** reste un allié, et non un piège pour vos articulations.