Hiver : ces habitudes qui rendent l’air de votre maison bien plus toxique que dehors (et comment réagir)

En fermant les fenêtres et en rallumant le chauffage, la pollution de l’air intérieur en hiver explose sans qu’on le voie. Quelles habitudes changer pour mieux respirer ?
Hiver : ces habitudes qui rendent l’air de votre maison bien plus toxique que dehors (et comment réagir)

Quand le froid arrive, on ferme les fenêtres, on rallume le chauffage, on sort les bougies et les plaids. L’impression de cocon est immédiate. Ce réflexe hivernal semble logique pour garder la chaleur, mais il modifie en profondeur ce qui circule dans l’air du salon, souvent sans que personne ne s’en aperçoive.

Or l’hiver, chacun passe encore plus de temps à l’intérieur ; certaines estimations parlent de près de 80 % de notre journée entre quatre murs. L’air des logements peut alors être 4 à 5 fois plus pollué que dehors. Résultat : irritations, maux de tête, fatigue… Ce paradoxe hivernal a pourtant des causes bien identifiées.

Pourquoi l’air intérieur se dégrade autant en hiver

Fenêtres closes pour garder les calories, aération réduite au minimum : les polluants n’ont plus d’issue. Les appareils à combustion comme chaudière, poêle à bois, cheminée décorative ou cuisinière au gaz émettent particules fines, monoxyde de carbone et oxydes d’azote. Les peintures, meubles, colles et produits ménagers rejettent en continu des composés organiques volatils, dont le formaldéhyde.

Les habitudes de saison accentuent encore cette pollution de l’air intérieur en hiver : cuisine grasse, plats au four, fritures et grillades dégagent beaucoup de fumée et de particules, qui peuvent rester en suspension plusieurs heures. Ajoutons bougies parfumées, encens, sprays d’ambiance ; l’ensemble crée un mélange d’irritants que l’on respire longuement dans des pièces peu ventilées.

Air trop sec, air trop humide : l’équilibre fragile du logement chauffé

Le chauffage continu fait souvent chuter l’humidité relative sous les 40 %. La zone de confort se situe plutôt entre 40 et 60 %, avec 40 à 50 % visés en hiver. En dessous, muqueuses et peau se dessèchent, la gorge pique, le nez saigne plus facilement et certains virus respiratoires se transmettent plus aisément.

L’inverse existe aussi : douches chaudes, lessives qui sèchent à l’intérieur, casseroles qui bouillent sans hotte ni fenêtre ouverte. Dans des pièces peu aérées, la vapeur se condense sur les murs froids, nourrit moisissures et acariens, provoque traces noires, odeur de renfermé, toux ou crises chez les personnes allergiques ou asthmatiques.

Les bons gestes pour respirer mieux chez soi en hiver

Premier réflexe : renouveler l’air, même quand il fait froid. Ouvrir largement les fenêtres au moins deux fois par jour pendant une dizaine de minutes, idéalement en créant un courant d’air, permet d’évacuer une grande partie des polluants sans refroidir durablement le logement. Les bouches de VMC et entrées d’air ne doivent jamais être bouchées.

Ensuite, réduire les sources de pollution et ajuster l’humidité fait une vraie différence. Quelques repères simples pour l’hiver :

  • Entretenir chaudières et poêles, allumer la hotte en cuisinant, réduire bougies et parfums d’intérieur.
  • Viser 40 à 50 % d’humidité avec un hygromètre, ouvrir largement après douche ou cuisson.
  • Si l’air est trop sec, coupelles d’eau, quelques plantes d’intérieur, linge humide sur radiateur ou humidificateur bien entretenu.
  • En complément, un purificateur d’air avec filtre HEPA H13 retient 99,95 % des particules, sans remplacer l’aération.