Hiver : cette erreur avec votre chauffage vous fait tomber malade à répétition, et ce n’est pas le froid
À la veille de Noël, les vitrines brillent, mais dans les poches, ce sont surtout les mouchoirs qui s'accumulent. Rhumes en série, toux qui s'éternise, gastro qui tombe au mauvais moment : l’hiver donne l'impression de ne jamais nous laisser en paix. On se couvre, on remonte les écharpes, en pensant que ce serait ce fameux "coup de froid" qui nous mettrait à terre.
Inutile pourtant de désigner le thermomètre comme seul responsable. Les études montrent que le froid seul ne déclenche pas les infections ; ce sont les virus qui rendent malade. En réalité, un invité discret profite de la saison : l’air sec de nos intérieurs chauffés, qui abîme le nez et la gorge et laisse les agents infectieux s'infiltrer. C'est là que l'histoire bascule.
Pourquoi on tombe plus souvent malade en hiver : la faute à l'air sec
Quand arrivent les journées courtes, nous fermons les fenêtres et montons les radiateurs. Résultat : la température grimpe, mais l'humidité chute. Dans de nombreux foyers français, l’humidité relative descend en dessous de 30 % en janvier, alors qu'un taux entre 40 et 60 % reste plus confortable pour les voies respiratoires. Plus l'air est chauffé, plus il se dessèche, jusqu'à transformer le salon en climat de désert.
Or ce manque d'eau dans l'air touche directement nos muqueuses respiratoires. Le nez, la gorge et les bronches sont tapissés d'une couche humide qui piège virus et bactéries avant qu'ils n'atteignent l'organisme. Quand l'air devient trop sec, cette barrière se craquelle : les sécrétions diminuent, la surface s'irrite, de minuscules fissures apparaissent et laissent passer bien plus facilement tout ce qui circule.
Muqueuses affaiblies : un boulevard pour les virus de l'hiver
L’Institut Pasteur rappelle que, dans l’hémisphère Nord, plusieurs virus respiratoires hivernaux se sont adaptés aux conditions de la saison froide et circulent surtout en hiver. C’est le cas des virus de la grippe saisonnière, des agents des rhumes et bronchites, mais aussi du virus respiratoire syncytial qui provoque de nombreuses bronchiolites chez les nourrissons, et des coronavirus responsables de simples rhinites ou d’infections plus graves.
Chaque hiver en France, la grippe touche entre 2 et 6 millions de personnes, avec autour de 10 000 décès supplémentaires, surtout chez les plus fragiles. La bronchiolite atteint près de 30 % des enfants de moins de 2 ans et, dans 60 à 90 % des cas, le virus respiratoire syncytial est en cause. Quand l’air sec a déjà affaibli le nez et la gorge, ces virus trouvent un terrain idéal, renforcé par la promiscuité des écoles, transports et bureaux fermés.
Réhumidifier son hiver : des gestes simples pour tomber moins malade
Limiter l’air sec chez soi commence par un réflexe : éviter de surchauffer et aérer quelques minutes chaque jour, même quand il fait froid. Un taux d’humidité compris entre 40 et 60 % reste plus confortable ; bols d’eau sur les radiateurs, plantes vertes ou humidificateur aident à s’en approcher. Reste ensuite à prendre soin des muqueuses pour qu’elles retrouvent leur rôle de bouclier.
- Boire eau, tisanes ou bouillons pour garder nez et gorge hydratés.
- Rincer le nez à l’eau de mer, éviter la fumée, se laver souvent les mains.