Mal de gorge : ce remède de grand-mère acide très répandu peut empirer vos douleurs sans prévenir
Quand la gorge gratte en plein hiver et que chaque gorgée brûle, on pense aux remèdes qui ont bercé l’enfance. Dans beaucoup de familles, un flacon posé près du sel et de l’huile revient systématiquement sur la table : le vinaigre. On le dilue dans un verre d’eau, on se racle la gorge, persuadé de la “désinfecter”.
Ce geste a tout pour rassurer : il est simple, peu coûteux, transmis par les anciens et présenté comme plus “naturel” qu’un comprimé. Pourtant, derrière cette image rassurante de remède de grand-mère se cache un effet inattendu. Loin d’apaiser un mal de gorge déjà enflammé, le gargarisme au vinaigre peut au contraire l’aggraver en silence.
Pourquoi le gargarisme au vinaigre est si populaire contre le mal de gorge
En France, le vinaigre de cidre ou de vin fait partie du paysage culinaire et des remèdes maison. On l’utilise pour les vinaigrettes, alors l’idée de s’en servir pour “assainir” la gorge paraît logique. L’hiver, avec le froid et les premières infections virales, ce réflexe s’est inscrit dans la mémoire collective comme un automatisme.
Le vinaigre doit sa réputation à son principal composant actif, l’acide acétique, reconnu pour ses propriétés antibactériennes. Sauf que la muqueuse de la gorge n’a rien d’un plan de travail de cuisine. Cette paroi fine sert de barrière contre les microbes ; l’exposer à un liquide très acide la fragilise encore plus quand elle est déjà irritée.
Une action corrosive qui peut déclencher un vrai cercle vicieux
Au contact d’une muqueuse enflammée, l’acidité du vinaigre peut provoquer une sensation de brûlure, des quintes de toux et une douleur qui s’installe. Le revêtement naturel de la gorge s’amincit, avec des micro-lésions invisibles à l’œil nu ; l’inflammation augmente et le risque de surinfection aussi.
Plus la gorge fait mal, plus certains multiplient les gargarismes au vinaigre en pensant bien faire. Chaque passage accentue l’agression, rallonge la durée des symptômes et peut transformer une simple irritation en problème persistant. Les enfants, les personnes âgées ou déjà fragilisées sont encore plus exposés, leur muqueuse étant plus fine et sensible.
Que faire à la place du vinaigre quand la gorge vous fait souffrir
Pour apaiser la gorge, les recommandations médicales privilégient des gestes doux. Le miel, une cuillère à café à laisser fondre plusieurs fois par jour, forme un film protecteur. Des infusions de thym ou de sauge, 150 ml d’eau pour une cuillère à café de plante séchée, se boivent tièdes. Un bain de bouche salé reste plus sûr que le vinaigre : une cuillère à café de sel fin dans 250 ml d’eau tiède ou une demi-cuillère de sel marin dans 200 ml.
Le reste tient au bon sens : hydratation régulière, boissons non brûlantes, aliments peu épicés, absence de fumée et de cris. Si le mal de gorge dure plus de 48 heures, s’accompagne de fièvre élevée ou dépasse 38,5 °C, ou si avaler ou respirer devient difficile, un avis médical rapide est nécessaire. Le paracétamol reste le traitement de première intention pour la fièvre, tandis que les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène ou l’aspirine sont déconseillés en cas d’infection respiratoire sans avis de médecin.