Je dormais souvent maquillée : ce que subissait ma peau chaque nuit m’a fait tout arrêter net
Un soir sur deux ou presque, la même petite phrase intérieure revient : tant pis, le démaquillage attendra demain. Entre les journées à rallonge, les transports, les enfants à coucher et le plaid qui appelle, ne pas se démaquiller le soir ressemble à un compromis raisonnable. Beaucoup s'endorment encore avec fond de teint, mascara et rouge à lèvres en se disant que ce n'est "pas si dramatique" pour la peau.
La réalité cutanée est pourtant moins indulgente. La nuit, l'épiderme se régénère, élimine les toxines de la journée et répare les micro-agressions liées au froid, à la pollution et au soleil. Quand des couches de pigment, de sébum oxydé et de particules urbaines restent collées au visage, cette mécanique se grippe : pores bouchés, inflammation, teint terne au réveil même après huit heures de sommeil. La peau, elle, n'oublie rien.
Ne pas se démaquiller le soir : ce que subit vraiment la peau
Quand on laisse le fond de teint sur le visage toute la nuit, c'est un peu comme dormir maquillée sous un couvercle qui empêche sueur et sébum de s'évacuer normalement. Les impuretés s'accumulent, les pores se bouchent et la peau devient un terrain idéal pour comédons, petits boutons récalcitrants et microkystes. Avec l'oxydation des pigments au contact de l'air et de la chaleur du corps, des radicaux libres se forment et accélèrent la grisaille du teint. À force d'oublis, les traits se marquent plus vite et l'éclat disparaît.
La zone du regard paie ces écarts. Mascara et crayon accumulés sur les cils les rendent cassants, favorisent leur chute et irritent le bord des paupières ; au réveil, rougeurs, yeux gonflés et picotements donnent un air fatigué même après une bonne nuit. Pour retirer ce maquillage sans abîmer la peau fine, l'expert Julien Michelet résume : "On gagne plus de temps en posant deux cotons imbibés de démaquillant sur chaque œil quelques secondes (ce qui permet au produit de tout dissoudre) qu'en frottant énergiquement", détaille Julien Michelet, responsable de formation Clinique, cité par Madame Figaro.
Dormir maquillée : les zones sensibles qu'on oublie
Les lèvres aussi souffrent quand on garde son rouge plusieurs nuits de suite. Les pigments longue tenue se logent dans les plis, dessèchent la surface et accentuent gerçures et petites peaux. "On parle souvent des yeux comme étant la zone la plus fragile, mais le contour des lèvres et les lèvres elles-mêmes le sont tout autant", rappelle Julien Michelet. Il conseille d'utiliser son démaquillant pour les yeux sur la bouche, de laisser le coton imbibé quelques instants puis de retirer en douceur, sans frotter ni faire rougir la zone.
Le cou, lui, reste souvent maquillé jusqu'au petit matin alors qu'il reçoit volontiers fond de teint et poudre pour éviter les démarcations. Sa peau fine et peu protégée marque vite le manque de nettoyage : tiraillements, rougeurs, plis plus visibles. Julien Michelet le rappelle sans détour : "Dans un monde idéal, aucun maquillage n'est autorisé avant d'aller dormir. Comme la peau du cou est fine et fragile, en plus de la nettoyer, il faut également l'hydrater ensuite à 360°." Oublier cette zone, soir après soir, revient à accélérer le vieillissement d'une partie déjà fragile.
Routine démaquillage express pour ne plus jamais l'esquiver
Pour que la routine de démaquillage devienne automatique même les soirs de grande fatigue, la clé reste de simplifier. Un seul produit efficace, posé en évidence près du lavabo ou sur la table de nuit, change tout. "Le bon produit doit être capable de retirer le maquillage efficacement et en douceur. Si on utilise une tonne de coton ou qu'on frotte la peau, il faut changer !", alerte Julien Michelet. Huiles démaquillantes, laits confortables ou eaux micellaires se choisissent en fonction de la sensibilité de la peau et de l'intensité du maquillage porté.