Ce chauffage au bois très utilisé lié à 43 % de risque en plus de cancer du poumon chez les femmes selon la science

Mis à jour le 31 octobre 2025
Un geste simple pour se réchauffer à la maison cache un coût invisible. Et pas celui que l’on croit, vraiment.
Ce chauffage au bois très utilisé lié à 43 % de risque en plus de cancer du poumon chez les femmes selon la science

À l’heure où l’hiver 2025 s’installe et où les factures énergétiques continuent de peser, le retour au feu de cheminée séduit de nombreux foyers. En France, près de 7 millions de ménages misent sur le bois pour son côté local, supposément écolo et peu coûteux. Sauf que le confort du crépitement masque une réalité sanitaire beaucoup moins rassurante.

Une étude américaine de grande ampleur vient éclairer le sujet sous un jour nouveau. Elle établit un lien net entre l’usage domestique du bois comme combustible et le cancer du poumon, avec un risque plus marqué chez les femmes. Et les chiffres donnent à réfléchir. La note est lourde.

Chauffage au bois et cancer du poumon: ce détail qui change tout pour les Françaises

Le chauffage au bois a tout pour lui, sur le papier. Il rassure, il sent bon, il donne une impression d’autonomie. Et pourtant, côté pollution, le tableau se gâte. Selon Santé publique France, le chauffage résidentiel au bois constitue le premier émetteur de particules fines dans l’Hexagone, avec une contribution estimée à 43 % des PM2,5. Ces particules pénètrent en profondeur dans l’arbre respiratoire. Chaque année, la pollution de l’air, à laquelle ces émissions participent, est associée à 40 000 décès dans le pays.

Le risque n’est pas qu’extérieur. Dans les logements, la combustion de biomasse dégage des polluants cancérigènes connus, dont les hydrocarbures aromatiques polycycliques, le benzène et le 1,3-butadiène. L’OMS classe d’ailleurs la pollution de l’air intérieur parmi les dix principales causes de décès dans le monde. Autrement dit, la fumée qui s’échappe du foyer ne s’évapore pas sans conséquence: elle s’installe, elle stagne, elle s’accumule.

Et les femmes? Les données font apparaître une vulnérabilité accrue. Les chercheurs avancent plusieurs pistes: une exposition domestique plus fréquente, des voies respiratoires potentiellement plus étroites, et une sous-estimation ancienne de leur exposition dans les études. Rien d’anecdotique donc, surtout lorsque l’usage dépasse l’occasionnel.

43 % de risque en plus: les chiffres de l’étude qui bousculent nos habitudes

Menée auprès d’environ 50 000 femmes aux États-Unis, la Sister Study a examiné leurs habitudes de chauffage, du type d’appareil à la fréquence d’utilisation. Publiée dans la revue Environment International, elle met en évidence un signal sans ambiguïté: l’utilisation régulière d’un poêle ou d’une cheminée alimentés au bois est associée à 43 % de risque supplémentaire de développer un cancer du poumon chez les femmes.

Le seuil d’usage change aussi la donne. Lorsque l’équipement est utilisé plus de 30 jours par an, le risque grimpe à 68 %. Autre point troublant: même une utilisation dite occasionnelle, quelques jours dans l’année, n’est pas neutre. Les polluants ne disparaissent pas dès que la braise s’éteint. Ils persistent dans l’air intérieur, ils s’ajoutent les uns aux autres, et finissent par compter.

Pour les foyers français qui s’appuient sur le bois en appoint ou au quotidien, le message est clair: réduire l’exposition devient une priorité de santé. Et ce d’autant plus que ces pratiques s’intensifient lors des vagues de froid. Oui, on peut aimer la flamme et revoir ses réflexes.

Se chauffer sans se nuire: les bons gestes et les aides à activer en 2025

Limiter l’impact du poêle à bois ou de la cheminée ne veut pas dire renoncer à tout confort. Il s’agit d’ajuster ses usages pour vous protégez au quotidien, et de choisir des équipements moins émetteurs quand on en a la possibilité.

  • Aérer régulièrement le logement, même en hiver: 10 minutes, deux fois par jour suffisent à renouveler l’air intérieur.
  • Entretenir son poêle ou sa cheminée: un ramonage effectué deux fois par an réduit les émissions et diminue les risques d’incendie.
  • Choisir un équipement labellisé Flamme Verte, plus performant et moins émetteur de PM2,5.
  • Privilégier un combustible de qualité: bois sec, non traité, avec un taux d’humidité inférieur à 20 %.
  • Limiter la fréquence d’utilisation en combinant avec d’autres sources de chaleur quand c’est possible.

Pour celles et ceux qui envisagent une alternative, l’Anah propose des aides financières destinées au remplacement des appareils les plus polluants par des solutions plus propres, comme les pompes à chaleur ou les poêles à granulés. Le coup de pouce n’est pas anodin et peut accélérer la décision, surtout lorsque l’on habite une zone où la qualité de l’air se dégrade vite.

Reste l’essentiel: garder le plaisir du foyer tout en réduisant l’exposition. Ajuster la fréquence, améliorer l’équipement, et ventiler à bon escient. De petits gestes, et un bénéfice immédiat pour la santé respiratoire, en particulier pour les femmes.