Ce piège d’arnaque au bois de chauffage refait surface en 2025 : 70 000 euros envolés, 40 victimes et un réseau venu du Bénin
L’arnaque au bois de chauffage revient au premier froid. Derrière les offres alléchantes, un réseau bien huilé piège des foyers.
À mesure que les températures chutent, les Français rallument poêles et cheminées. Les commandes de bûches, granulés et stères repartent sur internet, là où les prix se comparent vite. Sauf que, chaque automne, la même mécanique réapparaît: des sites vitrines séduisent avec des tarifs imbattables, encaissent, puis s’évanouissent. L’alerte remonte encore en tête d’affiche en 2025.
Planet.fr met en lumière un dispositif rodé, quasi professionnel, qui cible les ménages pressés de se réchauffer. Un “pirate éthique” qui se fait appeler Sandoz dit avoir infiltré ce marché parallèle et documenté un réseau basé au Bénin. D’après ses observations, un seul site aurait déjà fait plus de quarante victimes, pour un préjudice estimé à 70 000 euros, et il aurait repéré une vingtaine de plateformes liées. Sa chaîne YouTube rassemble plus de 600 000 abonnés. Le mode opératoire surprend.
Bois de chauffage : la filière parallèle qui siphonne des milliers d’euros
Le schéma décrit par Planet.fr est limpide. Des sites au design soigné, parfois copiés sur de vrais marchands, promettent du bois de chauffage livré rapidement, avec des promotions agressives. Les paiements partent, les confirmations tombent, puis plus rien. Pas de livraison, pas de service client, pas de remboursement. Et pourtant, la page d’accueil rassure: mentions légales sommaires, logos de transporteurs, numéros de téléphone qui sonnent dans le vide.
L’argent, lui, circule. Selon les éléments remontés par Sandoz, les administrateurs engrangent des sommes à cinq chiffres sur un seul hiver. Ce ne sont pas des bricoleurs isolés, mais une organisation qui réactive ou recrée des domaines dès qu’un nom est signalé. Chaque automne, la manœuvre repart. Facile de comprendre pourquoi: la demande grimpe, les stocks se tendent, les ménages cherchent une bonne affaire.
Ce commerce parallèle prospère sur une promesse: payer moins cher et se faire livrer vite. Il joue aussi sur l’urgence, avec des compteurs de stock et des bandeaux “dernières pièces”. Dans les faits, Planet.fr rappelle que ces sites ne livrent pas. Ils encaissent, puis disparaissent, parfois après quelques échanges par mail pour gagner du temps. Les pertes s’accumulent, et l’arnaque se fond dans le décor saisonnier.
Acheter en ligne : ces signaux d’alerte à vérifier avant de payer
La première vérification reste basique mais redoutable: regarder l’âge du domaine. Un nom de site fraîchement créé, ouvert depuis quelques semaines, doit déclencher une méfiance immédiate. Des outils gratuits comme Whois, ScamDoc ou ScamAdviser donnent ces informations en quelques clics. Dans un exemple cité par Planet.fr, la fiche d’analyse pointe un détail pas anodin: "le propriétaire du site Web utilise un service pour masquer son entité", indique ScamAdviser. Quand l’identité se cache, la prudence s’impose.
L’adresse postale affichée sur le site mérite aussi un contrôle. Un coup d’œil aux Pages Jaunes suffit souvent à confirmer si le lieu existe, s’il correspond à un entrepôt ou, au contraire, à un appartement sans rapport. Autre drapeau rouge: des prix très en dessous du marché. Le bois de chauffage coûte cher à produire, sécher, transporter. Quand un stère ou une palette de granulés s’affiche à un tarif dérisoire, la belle affaire vire rarement bien.
Le faux vendeur cultive l’illusion d’un pro local: photos de bûches, pictos qualité, avis enjoliveurs. Et pourtant, quelques minutes d’enquête suffisent souvent à faire tomber le vernis. Tapez le nom exact de la boutique dans un moteur de recherche, lisez les retours d’expérience, regardez si les avis se répètent mot pour mot. Si le doute persiste, passez votre chemin: un hiver sans souci vaut mieux qu’une économie introuvable.
Paiement, avis, adresse : ce triple contrôle qui évite la mauvaise surprise
Le meilleur réflexe reste de croiser les informations. Sur un nom de domaine, collectez l’âge du site, l’identité de l’exploitant, les coordonnées. Comparez avec les retours d’autres clients, y compris sur des forums ou des pages locales. Quand des témoignages de victimes s’accumulent, la tendance ne trompe pas. Et s’il manque un numéro fixe ou une adresse cohérente, c’est souvent le signe d’un rideau de fumée.
Planet.fr relaie l’enquête de Sandoz: une vingtaine de plateformes liées à une même équipe, des dizaines de victimes, et des sommes qui s’évaporent. Le tableau colle avec la chronologie de l’automne 2025, période où la demande explose. Les fraudeurs misent sur la précipitation: on veut se chauffer vite, on clique sans vérifier. Vous pouvez évitez le pire en ralentissant d’une minute.
- Avant de payer, cherchez le nom du site + arnaque sur un moteur de recherche et vérifiez la date de création du domaine avec Whois.
Un dernier point fait gagner du temps: confronter l’adresse et le prix. Une entreprise sans trace locale, avec des tarifs trop bas, cumule deux avertissements majeurs. Ajoutez à cela un site né hier et des mentions légales opaques, et la décision devient simple. Mieux vaut s’orienter vers un marchand connu, recommandé par le bouche-à-oreille, même si la facture grimpe un peu.
Le constat reste le même depuis des années, mais l’actualité de 2025 le confirme: l’arnaque au bois de chauffage ne faiblit pas quand le thermomètre descend. Elle se réinvente, change de nom de domaine, multiplie les vitrines. En face, quelques gestes posés, une vérification sur ScamDoc ou ScamAdviser, et un passage par les Pages Jaunes peuvent suffire à préserver votre budget… et votre feu de soirée.