Ce rituel aux cassis de grand-mère: une boisson maison qui parfume la cuisine 4 jours, avec 1,5 kg de fruits et du gingembre

Un geste transmis en famille, des baies sombres, une cuisine qui embaume. Et une méthode douce qui fait toute la différence.

En 2025, les recettes de famille reprennent place sur le plan de travail. On cherche des boissons simples, peu sucrées, capables d’apporter autant de fraîcheur que de réconfort. Dans ce registre, la boisson aux cassis de grand-mère a tout d’un rituel: une couleur rubis, un parfum subtil et une façon de faire qui se respecte presque religieusement.

Transmise de génération en génération, parfois appelée "Ribena dans l’eau" en clin d’œil à une boisson bien connue outre-Manche, cette préparation repose sur une infusion lente et précise. Elle ne promet pas seulement un goût. Elle installe une ambiance. Et pas qu’un peu.

Ce rituel caribéen-britannique qui explique le succès de cette boisson aux cassis

La tradition remonte aux foyers caribéens et britanniques, où les cassis noirs étaient prisés pour leurs propriétés naturellement antioxydantes. Dans nombre de familles, le geste a survécu aux époques de pénurie grâce à une astuce: tirer le meilleur des baies par la patience, pas par la force. Le gingembre s’y est ajouté pour ses vertus digestives et sa chaleur aromatique, qui équilibre la vivacité du fruit.

Dans le récit transmis, la grand-mère tenait la recette de sa propre mère, une adaptation née des années difficiles où l’on apprenait à faire beaucoup avec peu. On retrouve la même philosophie dans d’autres infusions domestiques, comme l’eau parfumée à la cannelle pour assainir l’air ou les disques d’argile glissés parmi les épices pour conserver leur fraîcheur. La boisson aux cassis s’inscrit dans ce patrimoine discret, pensé pour le quotidien.

Et si le parfum embaume la cuisine, c’est parce que la méthode agit autant sur l’odeur que sur le goût. Sans forcer, tout se joue sur la durée.

Les étapes et quantités à suivre pour une infusion de cassis qui tient 3 à 4 jours

La recette repose sur des gestes simples, mais précis. Les proportions et les temps font la différence. Voici les quantités utilisées dans la version transmise en famille:

  • 1,5 kg de cassis frais (ou 250 g de cassis séchés)
  • 1 morceau de gingembre frais d’environ 3 cm
  • 1,5 à 2 litres d’eau filtrée
  • 1 citron vert (ou 1 c. à café d’acide citrique)
  • Sucre roux ou miel selon votre goût
  • Grande casserole, passoire fine, bocaux en verre

Étape par étape, la préparation suit un fil logique. D’abord, on lave et on gratte délicatement le gingembre. L’eau monte à ébullition avec le gingembre pour 5 minutes exactement. On retire ensuite le gingembre. Les cassis entrent en scène quand l’eau est encore chaude, mais pas brûlante. On couvre hermétiquement et l’on laisse reposer 8 à 12 heures à température ambiante.

Le lendemain, les baies sont écrasées délicatement, à la main ou à la cuillère en bois. Pas besoin d’insister: presser trop fort libère l’amertume des pépins. On filtre à la passoire fine, voire dans un linge propre, en pressant juste ce qu’il faut. Viennent ensuite le jus de citron vert ou l’acide citrique, puis le sucre ou le miel, ajoutés progressivement en goûtant. Pour une version plus concentrée, on peut réduire l’eau à 1,2 litre.

Conservation: la boisson tient 3 à 4 jours au réfrigérateur, de préférence en bocaux en verre. Servie très fraîche, elle se prête bien à un allongement à l’eau pétillante pour une touche festive. Et c’est là que la magie opère: la bouche se remplit d’une douceur de cassis, avec la chaleur du gingembre et une pointe acidulée qui réveille les papilles.

Le détail d’expert qui évite l’amertume et préserve les arômes des cassis

Deux gestes changent tout. D’abord, la température. Quand on ajoute les cassis, l’eau ne doit pas dépasser 80°C. On teste au doigt: elle doit être chaude mais supportable. Cette précaution évite de dégrader ce que l’on cherche à garder, notamment les vitamines, et elle favorise une diffusion lente des arômes. Ensuite, la pression exercée au moment d’écraser: à ne pas trop pressé, pour ne pas extraire l’amertume des pépins.

"Le secret, ma petite, c’est de ne jamais presser trop fort les baies. Laisse-les livrer leurs secrets en douceur, comme un bon thé qui infuse." - Grand-mère Marguerite

On retrouve cette logique dans le choix des ingrédients. Des cassis bien mûrs, un gingembre ferme et de l’eau filtrée donnent une base nette. Le citron vert arrive à la fin pour ajuster l’équilibre. Pas avant. Pourquoi? Parce que l’acidité agit comme un révélateur. Si elle intervient trop tôt, elle peut étouffer la rondeur du fruit. On sucre en dernier, en petites touches, pour ajuster le profil gustatif plus finement.

Autre point utile: couvrir la casserole pendant l’infusion initiale. Non seulement cela limite l’oxydation, mais cela garde les arômes volatils au cœur du liquide. La patience paie: entre 8 et 12 heures, le fruit a le temps de livrer son caractère, sans se délaver. Rien à voir avec un jus pressé à la hâte.

Et si l’on veut un parfum plus marqué dans la cuisine, on prépare deux bocaux: l’un à boire tout de suite, l’autre à laisser reposer encore quelques heures. Le premier donnera la fraîcheur, le second une intensité plus profonde. Cette boisson n’a pas besoin d’artifices. Elle vit avec le temps, tout simplement.