Chien du voisin qui aboie en novembre 2025 : ce que vous risquez vraiment entre 135 et 450 € et quand la police peut intervenir
En plein automne, les aboiements se multiplient dans les cages d’escalier. Entre tolérance et sanctions, la frontière surprend.
Appels au télétravail, fenêtres fermées, nuits qui s’allongent… En novembre, le moindre bruit s’entend davantage. Quand le chien du voisin aboie de façon répétée, le quotidien se tend et la question des recours revient vite sur la table. Le droit encadre précisément ces situations et prévoit des réponses graduées, y compris lorsque le propriétaire n’est pas là.
Reste à distinguer la gêne ponctuelle du trouble anormal de voisinage. Car la police peut se déplacer, dresser une contravention et exiger des actions correctives. Et parfois, oui, l’amende tombe.
Aboiements répétés et tapage nocturne, ce que dit le Code de la santé publique
Les aboiements ne constituent pas une infraction par nature. Ils deviennent problématiques quand ils sont longs, fréquents ou très intenses. Le texte de référence, l’article R1336-5 du Code de la santé publique, interdit tout bruit qui, par sa durée, sa répétition ou sa puissance, porte atteinte à la tranquillité d’autrui, de jour comme de nuit. Le propriétaire reste responsable des nuisances causées par son animal, même en son absence.
La nuit, les bruits sont examinés plus sévèrement. Le tapage nocturne vise tout bruit gênant, audible d’un logement à l’autre, en général entre 22 h et 7 h. Le jour, l’appréciation dépend du contexte, de la régularité et de l’intensité des aboiements. Dans tous les cas, les forces de l’ordre n’ont pas à mesurer des décibels pour intervenir.
Côté sanctions, l’échelle est claire: une amende forfaitaire peut aller de 68 à 135 €, et grimper jusqu’à 450 € en cas de récidive ou de persistance du trouble. Mieux vaut anticiper avant que la situation ne s’enkyle.
Les premiers réflexes qui évitent l’amende et apaisent le palier
Le dialogue reste souvent la voie la plus rapide. Beaucoup de maîtres ignorent ce qui se passe quand ils s’absentent. Une discussion posée, quelques exemples précis, des solutions concrètes… Et parfois, tout se débloque. Le but de cette démarche : faire cesser le trouble sans envenimer le voisinage.
- Tenir un journal des nuisances avec dates, heures, durée et contexte, et y noter si fenêtres et volets étaient fermés.
- Enregistrer brièvement les aboiements pour objectiver la gêne, sans filmer de personnes ni l’intérieur d’autrui.
- Envoyer un courrier simple, puis une lettre recommandée avec avis de réception si rien ne change.
- Proposer des pistes concrètes: promenades plus longues, jouets d’occupation, passage d’un pet-sitter, rendez-vous avec un éducateur canin.
Si le trouble persiste, le constat d’un commissaire de justice peut sceller la réalité des nuisances depuis votre logement et peser dans la suite des démarches. Votre garantie protection juridique, si elle figure à votre contrat d’habitation, peut aussi prendre en charge des courriers, une médiation et l’assistance devant un tribunal selon les plafonds prévus.
Quand et comment appeler la police ou la mairie en novembre
Vous pouvez contacter la police, la gendarmerie ou la mairie. Les agents vérifient d’abord si les aboiements sont audibles depuis chez vous, fenêtres fermées. Ils rappellent la loi, peuvent dresser une contravention et demander au propriétaire d’agir rapidement. En novembre, où l’on vit davantage portes closes, ce contrôle a souvent lieu en conditions réelles.
Le signalement a la mairie reste pertinent, car la commune veille à la tranquillité publique. Elle peut missionner les forces de l’ordre, proposer une médiation et suivre l’affaire si les nuisances se répètent. Si de nouveaux épisodes surviennent après un premier rappel, la sanction peut se durcir. Les attestations de voisins et les interventions successives renforcent votre dossier.
Cas particulier, lorsqu’il y a de très nombreux chiens sur un même site, l’autorité locale peut vérifier le respect de règles spécifiques, avec contrôles sur les distances et les contraintes acoustiques. C’est rare en copropriété, mais utile à savoir si un élevage ou un chenil jouxte des habitations.
Constituer un dossier solide si le vacarme persiste
Quand les échanges amiables échouent, rassemblez des preuves variées pour caractériser la gêne par sa durée, sa fréquence et ses effets concrets sur votre vie. Un journal des nuisances sur plusieurs semaines, des enregistrements sonores brefs, des témoignages signés de voisins, et si besoin un certificat médical en cas de sommeil altéré ou d’anxiété. Le constat d’un commissaire de justice apporte une preuve officielle depuis chez vous.
Une expertise menée par un acousticien peut s’envisager après plusieurs semaines de troubles, en planifiant des créneaux où les aboiements surviennent. Comptez en général quelques centaines d’euros selon la mission. Ce rapport technique aide à objectiver le problème quand un contentieux s’installe.
Après une mise en demeure adressée au propriétaire, la saisine d’un conciliateur de justice offre souvent un cadre apaisé. Si l’accord échoue, le tribunal judiciaire peut ordonner la cessation du trouble, imposer des travaux ou des mesures de garde, et accorder des dommages et intérêts. Et si vous êtes propriétaire du chien, sachez qu’augmenter les promenades, varier les parcours, laisser des jouets d’occupation ou recourir ponctuellement à une garderie réduit nettement les aboiements d’ennui ou de séparation.
En pratique, un fil conducteur rassure: commencer par le dialogue, documenter, prévenir la mairie, puis, si besoin, faire constater et agir avec l’appui des forces de l’ordre. Et pourtant, une simple visite d’éducateur canin résout parfois en une semaine ce qui gâche des mois de nuits hachées.