Mercure dans le thon en conserve, voici la limite réelle et ce que changent les décisions de sept villes françaises depuis septembre
Des cantines aux cuisines, le thon fait débat. Jusqu’où aller sans risquer l’excès de mercure ?
Depuis septembre, le sujet s’est invité à table. Sept villes françaises, dont Paris et Lyon, ont retiré le thon des menus scolaires, invoquant un doute sur la protection offerte aux enfants par la réglementation européenne. Dans le même temps, les industriels rappellent que leurs produits respectent les seuils en vigueur, et beaucoup de familles s’interrogent face à des infos qui se contredisent parfois.
Car le thon n’est pas un poisson comme les autres dans l’imaginaire collectif. Pratique, protéiné, facile à glisser dans une salade ou des pâtes, il accompagne autant les repas pressés que les pique-niques. Et pourtant, on parle ici d’un risque bien identifié, celui du mercure, qui exige un peu de nuance. La question est simple, la réponse l’est moins.
Mercure et thon en conserve, ce que rappellent les seuils européens
Au cœur du débat, on trouve une règle précise: les produits vendus doivent rester sous un milligramme par kilo. C’est le repère mis en avant par la Fédération des industries de l’alimentation en conserve, qui assure que les conserves sur le marché français s’y conforment. Ce rappel n’a pas calmé toutes les inquiétudes, car le rapport entre plaisir de manger et vigilance sanitaire reste sensible.
Dans les restaurants scolaires, le signal envoyé par les municipalités vise la prudence. Quand on parle d’enfants, le curseur se déplace naturellement. Pour les foyers, la question se pose autrement, au quotidien, avec une conserve ouverte le midi ou le soir, souvent sans y penser.
Espèces de grande taille, le détail qui change tout dans l’assiette
Un point clé revient chez les spécialistes: tous les thons ne présentent pas la même exposition. Les espèces de grande taille concentrent davantage le métal, avec le thon rouge comme exemple emblématique. À l’inverse, le thon clair, celui qu’on trouve le plus dans les boîtes, montre des niveaux plus faibles.
En clair, ce qui compte, c’est l’espèce, mais aussi la fréquence de consommation. Le raisonnement n’est pas binaire, il repose sur des repères et des profils. Pour quelqu’un qui varie ses menus, le risque chute. Sauf que l’on a parfois des habitudes bien ancrées.
Femmes enceintes et enfants, les limites à ne pas dépasser
Les recommandations se durcissent pour les publics sensibles. Les femmes enceintes, allaitantes ou qui envisagent une grossesse sont invitées à éviter les espèces les plus exposées. Les enfants de moins de 10 ans entrent dans la même logique de prudence.
Entre 10 et 14 ans, une limite existe pour ces poissons à risque: 120 grammes par mois. Ces repères sont pensés pour garder une marge de sécurité confortable. Pour le reste des adultes, la consommation peut rester sereine, en gardant un œil sur la variété dans l’assiette.
Combien de boîtes de thon par semaine, la réponse chiffrée qui rassure
Le chiffre qui a fait réagir vient d’un spécialiste de l’alimentation. Miguel Ángel Lurueña, docteur en sciences et technologie des aliments, l’a expliqué à Telecinco: il faudrait atteindre sept boîtes par semaine pour dépasser le seuil jugé sûr. Dans la vraie vie, la plupart des foyers ouvrent à peine une conserve sur la semaine, parfois moins.
Ce repère replace le débat dans son contexte. Pour la vaste majorité des adultes, le thon en conserve peut rester une option pratique, à condition de garder une consommation variée. On peut alterner avec d’autres poissons maigres, et intégrer davantage de protéines végétales au fil des repas. L’objectif de ces repères : rester du bon côté du risque.
- Publics sensibles: éviter les espèces les plus exposées pendant la grossesse et avant 10 ans.
- Entre 10 et 14 ans: maximum 120 grammes par mois pour les espèces à risque.
- Adultes: seuil théorique au-delà de sept boîtes par semaine, bien au-dessus des usages courants.
- Espèce: privilégier le thon clair plutôt que les espèces de très grande taille.
Reste le signal politique envoyé par les grandes villes et leurs cantines. En retirant le thon des assiettes, elles poussent à un surcroît de prudence, en attendant que le débat scientifique et réglementaire se stabilise. Dans les placards, le produit peut rester à sa place, sans crispation, avec des gestes simples et du bon sens.
Au fond, ce sujet nous ramène à notre façon de manger. Varier les sources de protéines, regarder l’espèce quand on achète, limiter les répétitions d’un même produit sur la semaine. Rien d’extraordinaire, mais des habitudes qui comptent. Et si on se pose encore la question, on se souvient de ce repère chiffré qui calme le jeu.
À l’échelle familiale, ces repères sont faciles à suivre, même dans une période chargée où l’on cherche des solutions rapides. Une salade de riz au thon un jour, autre chose les jours suivants, et on garde l’équilibre. Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà beaucoup. On peut etre rassuré sans fermer la porte au plaisir.