Pneus neige : ce changement qui s’applique dès le 1er novembre 2025 dans 34 départements pourrait surprendre plus d’un automobiliste
Mis à jour le 6 novembre 2025Ça commence dès maintenant en montagne: une obligation s’invite sur vos pneus, avec des contrôles et une amende salée.
L’hiver approche et, avec lui, des règles qui verrouillent la circulation en altitude. A partir du 1er novembre, les conducteurs qui vivent ou traversent des zones exposées au froid doivent s’équiper sans attendre. La mesure vise un objectif simple: éviter les blocages dès les premières chutes et sécuriser les trajets quotidiens comme les départs au ski.
Ce cadrage, lancé par la Loi Montagne II depuis 2021, revient chaque saison. En 2025-2026, il s’applique du 1er novembre 2025 au 31 mars dans des secteurs bien identifiés. Et oui, la liste est longue.
Pneus neige et Loi Montagne II : ce qui change dès le 1er novembre 2025
Concrètement, la réglementation impose d’avoir des pneus hiver ou un équipement antidérapant à portée de main. Le but n’est pas symbolique: limiter carambolages, embouteillages et sorties de route quand la chaussée blanchit ou gèle. Et comme chaque année, les contrôles peuvent tomber sans prévenir, surtout en période de perturbations météo.
Le texte laisse un choix clair aux automobilistes. Les pneus marqués 3PMSF (le pictogramme montagne à trois pics avec flocon) répondent au standard exigé pour la saison froide. Sinon, il faut pouvoir installer des dispositifs antidérapants sur les roues motrices en cas d’épisode neigeux. Sauf que les pneus marqués "M+S" ne suffisent plus depuis 2024: sans 3PMSF, vous devez emporter des chaînes ou une alternative équivalente.
- Équiper son véhicule en pneus hiver homologués 3PMSF, adaptés au froid, à la neige tassée et au verglas.
- Garder dans le coffre des dispositifs antidérapants amovibles: chaînes métalliques, chaussettes textiles ou modèles hybrides acceptés.
- Pour les poids lourds avec remorque: même équipés en pneus hiver, pouvoir monter des chaînes sur au moins deux roues motrices.
Petite nuance qui compte au moment d’acheter: les pneus "M+S" ne couvrent plus l’obligation. Ils restent tolérés s’ils sont complétés par des chaînes prêtes à l’emploi. Et sur routes froides mais sèches, l’intérêt des pneus hiver se confirme par leur gomme et leurs lamelles, efficaces en dessous de 7 °C.
34 départements, 4 200 communes : où l’obligation s’applique et l’équipement exact à avoir
Le périmètre ne se limite pas à quelques cols isolés. L’obligation couvre 34 départements de montagne, avec plus de 4 200 communes listées par arrêté préfectoral. Les secteurs concernés se situent dans les massifs des Alpes, des Pyrénées, du Jura, du Massif central, des Vosges et en Corse. Les cartes sont consultables en ligne, mises à jour par la Sécurité routière.
Dans les faits, la règle vise tous les usagers qui résident sur place ou qui traversent ces zones, qu’ils partent en week-end, en vacances ou pour le travail. Le libellé ne change pas: du 1er novembre 2025 au 31 mars, il faut être équipé, même si la route paraît dégagée au départ. Car la météo, en montagne, se retourne vite.
Et pourtant, beaucoup s’équipent encore trop tard, parfois au premier épisode neigeux. Cette saison, les signaux montrent un léger virage. "Les automobilistes anticipent davantage leur équipement. Dès le mois de septembre, nous avons assisté, chez Allopneus, à un pic des ventes de pneus hiver de plus de 50% par rapport à l'année dernière", souligne à Notre Temps, Coralie Masselot, directrice communication de l’enseigne. Une tendance qui allège les files devant les ateliers et sécurise la route avant les vacances de Noël.
Amende de 135 euros, contrôles tout l’hiver : ces chiffres qui font vraiment réfléchir
La note peut vite refroidir. En cas de non-respect, l’amende s’élève à 135 euros. Elle peut s’accompagner d’une immobilisation du véhicule si l’équipement fait défaut et que la circulation devient risquée pour vous ou pour les autres. Comme les saisons précédentes, les forces de l’ordre entament par la pédagogie en novembre. Mais les sanctions restent possibles à tout moment jusqu’au 31 mars 2026.
Pourquoi ces exigences reviennent chaque année? Les données parlent d’elles-mêmes. D’après la Sécurité routière, les équipements hivernaux réduisent de 30 % les distances de freinage sur route enneigée et évitent des pertes de contrôle dans près de 60 % des cas lorsqu’ils sont correctement utilisés. Ce n’est pas du zèle administratif, c’est une réponse aux contraintes physiques d’une chaussée froide ou verglacée.
Les pouvoirs publics renforcent aussi la signalisation. Le ministère des Transports indique avoir déployé plus de 18 000 nouveaux panneaux routiers pour prévenir l’entrée dans les zones où l’équipement devient obligatoire, en parallèle d’une campagne nationale sur les réseaux depuis la mi-octobre. De quoi rappeler la règle avant le péage ou au pied d’un col.
Dernier élément qui pèse dans la balance, et pas qu’un peu: selon le CEREMA, des équipements neige correctement montés permettent de diviser par trois le risque d’accident sur chaussée glissante. Pour un trajet domicile-travail comme pour une montée en station, mieux vaut s’y prendre tôt que d’improviser sur un parking enneigé. Et quand la route blanchit en fin d’après-midi, être prêt change tout.