Tapis berbère : ce classique qu'on croyait ringard revient en force, à condition d'éviter cette erreur dans votre salon
Pendant quelques années, on a cru que le tapis berbère avait perdu sa magie. Le fameux Beni Ouarain noir et blanc s'affichait dans tous les salons Instagram, au point de lasser même les amateurs de déco les plus fidèles. Dans les boutiques, kilims graphiques et tapis vintage prenaient la place sous les canapés, donnant l'impression que ce classique venu du Maroc allait disparaître discrètement des intérieurs français.
Puis l'hiver est revenu, avec son envie de matières épaisses, de teintes veloutées et de salons bien dessinés. Dans les derniers salons spécialisés de la décoration à Paris, comme dans les collections de fin d'année, les tapis aux motifs travaillés se multiplient, des kilims d'Orient aux pièces vintage européennes. Une chose frappe pourtant : et si le tapis berbère, loin d'être fini, revenait simplement plus audacieux que jamais ?
Le tapis berbère, lassitude générale puis retour spectaculaire
Longtemps, le tapis berbère a incarné le chic décontracté dans les salons français, avec ses fonds écrus et ses losanges noirs. Depuis l'automne, l'essor de kilims graphiques et de tapis aux accents vintage, venus d'Orient ou d'Europe de l'Est, rafraîchit les intérieurs trop sages. En décembre, ces modèles chargés d'histoire créent une atmosphère feutrée idéale pour les fêtes et les longues soirées cocooning.
Dans cette vague, le classique marocain ne disparaît pas, il se transforme. Les boutiques spécialisées rassemblent Beni Ouarain bicolores, tapis Azilal très colorés, Boucherouite en tissus de récupération ou Beni M'Guild plus denses, souvent proposés en pièces uniques ou sur mesure. "Je pense que le tapis berbère c’est définitivement le petit quelque chose qui humanise une ambiance brute ou harmonise un intérieur contemporain", a expliqué Nadia, fondatrice de Rock the Kilim, au magazine Elle. Un retour en grâce qui joue à fond la carte de la personnalité.
Où et comment installer un tapis berbère nouvelle génération
Dans un salon contemporain, ce retour canon se joue en contraste. Les photos d'intérieurs montrent que le tapis berbère réveille aussi bien un mobilier vintage années 50 qu'un canapé scandinave sobre. "Nous apprécions mixer nos tapis, pour contrebalancer leur côté très coloré, avec du mobilier assez minimal et du bois clair, par exemple notre buffet Kyoto", conseille Yann Poncelet, à la tête de la boutique Colonel. Autre idée récurrente : installer le tapis le long d'une cheminée, dans un couloir ou entre salon et salle à manger pour structurer l'espace.
Pour adopter cette nouvelle génération de tapis sans surcharger la pièce, les décorateurs misent sur quelques règles simples. Les modèles à motifs forts deviennent la seule vraie pièce maîtresse au sol, tandis que le reste reste apaisant : rideaux unis, luminaires épurés, canapés sobres. Une palette commune de couleurs profondes - bordeaux, vert forêt, marine ou terracotta - suffit souvent à tout lier visuellement.
- Choisir un tapis assez grand pour dépasser largement sous canapé et fauteuils.
- Contraster les textures en mariant laine épaisse, velours, lin lavé et bois recyclé.
- Éclairer le tapis avec des lampes d'appoint ou des guirlandes lumineuses en hiver.
Entretenir son tapis berbère sans l'abîmer
Reste une question cruciale pour ce come-back explosif : comment entretenir un tapis en laine sans le massacrer. Les spécialistes déconseillent de le passer en machine, même sur un cycle délicat, car les couleurs s'affadissent, les fibres se tassent et le risque de feutrage ou de rétrécissement est réel, surtout pour un tapis naturel. Mieux vaut miser sur une aspiration régulière avec embout doux, en insistant sur les coutures, puis sur une aération de quelques heures à la fenêtre pour chasser poussières, poils et odeurs. Un coup de vapeur léger complète ce rituel et prolonge la durée de vie du tapis, sans eau ni lessive en excès.