Voici comment un village des Côtes-d’Armor transforme les sapins de Noël en pellets en 2025 pour alléger la facture
Mis à jour le 19 novembre 2025Une benne près d’un stade attire les sapins défaits des fêtes. Leur destin, bien connu des habitants, surprend toujours.
À l’approche de l’hiver 2025-2026, le coût du chauffage revient hanter les budgets. Le marché du granulé a connu une forte tension en 2022, poussant nombre de foyers à revoir leurs habitudes pour passer les mois froids sans mauvaise surprise. Dans les Côtes-d’Armor, une initiative locale remet la question du combustible au centre, avec une idée très simple et très concrète.
À Plélan-le-Petit, un paysagiste, Arnaud Charlot, s’est attelé à transformer les sapins déposés après les fêtes en combustible. La mairie a installé une benne près du stade pour canaliser ces arbres qui, d’ordinaire, finissent en déchets verts. L’objectif de la démarche : réduire la facture d’hiver tout en limitant ce qui part à l’incinération.
Pellets trop chers cet hiver, la réponse locale de Plélan-le-Petit
Depuis cinq ans, Arnaud Charlot chauffe sa maison aux pellets. Longtemps, ce choix a permis de contenir ses dépenses. Puis la hausse marquée de 2022 a tout rebattu, avec des factures qui ont grimpé plus vite que prévu. Et là, il a changé d’échelle.
Le professionnel a investi dans une machine capable de fabriquer des granulés de bois à partir de copeaux et de branches broyées. Montant annoncé: environ 4 000 euros. Il estime pouvoir amortir l’achat en un an, tant l’usage quotidien du granulé pèse dans le budget quand l’hiver s’installe. Son calcul tient aussi à sa propre activité, qui génère de la matière première disponible tout au long de l’année.
En utilisant ses résidus de taille et les sapins de Noël récupérés localement, il diminue sa dépendance au marché et réduit sa facture de chauffage. Le geste paraît modeste, mais il crée une boucle très courte entre l’arbre qui a décoré le salon en décembre et la chaleur qui réchauffe la maison en janvier. Et ça change tout, surtout quand les prix se tendent.
Collecte près du stade, ce que la mairie demande aux habitants
La municipalité de Plélan-le-Petit, dans les Côtes-d’Armor, met à disposition une benne de collecte près du stade. Les consignes sont simples: déposer le sapin sans neige artificielle, sans floquage, sans décorations. Une fois réunis, les arbres sont repris et transformés pour entrer dans la chaîne de fabrication des granulés.
Pour la commune, l’intérêt est double. Moins de volume à traiter dans la filière des déchets, donc une économie logistique au moment où les trottoirs se chargent d’arbres, juste après les fêtes. Pour les habitants, c’est un geste utile et local, à deux pas de chez eux. Le dispositif à déjà convaincu bien au-delà du quartier du stade.
Cette organisation, très basique, rend les choses faciles. On ne cherche pas un point de dépôt lointain, on ne multiplie pas les démarches. On dépose l’arbre, et l’histoire continue à quelques centaines de mètres, dans un atelier où la matière est aussitôt valorisée.
Vers une ressource locale pour se chauffer, et d’autres pistes inattendues
Pour le moment, Arnaud Charlot produit ses granulés pour son propre usage. Il n’exclut pas de les proposer aux habitants si la quantité le permet et, à terme, d’afficher un prix inférieur à celui des grandes surfaces. Le contexte énergétique reste sensible cette saison, et toute solution locale qui stabilise les coûts parle immédiatement aux foyers. L’idée avance au rythme des volumes récupérés.
Cette filière du sapin ne se limite pas aux pellets. Dans d’autres communes, certains éleveurs récupèrent les arbres après les fêtes pour nourrir leurs chèvres, en complément hivernal, à condition qu’ils soient exempts de décorations et d’artifices. L’arbre de Noël ne devient plus un déchet, mais une ressource qui rend service sur le territoire, de la chaleur au fourrage.
Dernier point, loin d’être anecdotique: transformer localement ce qui était destiné à la déchetterie réduit les transports et l’usage de ressources importées. En clair, le sapin qui parfumait le salon en décembre peut encore jouer un rôle utile en plein cœur de l’hiver. Et pourtant, il suffisait d’une benne, d’une machine et d’un peu d’organisation pour que l’idée prenne.