Voici pourquoi vous allez croiser plus d’araignées d’ici novembre 2025 dans votre maison, et ce détail que les experts corrigent
Mis à jour le 21 novembre 2025Vous voyez plus d’araignées en ce moment chez vous? Les raisons n’ont rien à voir avec la météo.
Chaque automne, la même scène se répète dans les logements français. On croit que le froid pousse ces animaux à se réfugier chez nous, on ferme les fenêtres, on guette les plafonds, et on finit par en écraser une ou deux avant de dormir. Cette impression de prolifération, très nette en fin d’octobre et en novembre, a pourtant une explication bien différente.
D’après des spécialistes interrogés par actu.fr, la présence accrue d’araignées au cœur de l’automne ne s’explique pas par une invasion de l’extérieur, mais par leur cycle de vie. Et là, surprise.
Pourquoi ces araignées s’invitent plus souvent en novembre dans votre maison
Les araignées ne débarquent pas soudainement dans votre maison quand les températures chutent. Elles y sont déjà depuis des semaines. Elles pondent dans des zones discrètes de l’habitat, puis y hibernent, à l’abri des regards. Quand les jours raccourcissent, elles sortent davantage de leur cachette et deviennent visibles dans les couloirs, les recoins ou près des fenêtres.
La spécialiste Christine Rollard, aranéologue et enseignante-chercheuse au Muséum national d’Histoire naturelle, l’explique sans détour: "Elles n’entrent donc pas dans les maisons à la saison froide pour se mettre au chaud. Les araignées sont déjà présentes chez nous, mais elles se cachent." Autrement dit, ce que l’on observe en novembre, ce n’est pas une arrivée, c’est un moment du calendrier interne de ces animaux.
Le froid n’y est pour rien ce que disent les spécialistes du MNHN
On pense souvent que l’air vif de l’automne ferait fuir les araignées vers nos intérieurs douillets. Sauf que ce scénario ne colle pas à ce que rapportent les experts. Selon leurs observations, ces animaux vivent au plus près de nous depuis longtemps et se contentent de rythmer leur activité en silence, sans véritable lien avec le thermomètre. Le pic de visibilité correspond plutôt à une étape clé de leur développement.
Fin octobre et en novembre, elles bougent davantage d’une pièce à l’autre, empruntent les murs ou traversent le salon. À ce moment-là, on les remarque d'avantage parce qu’elles prennent de la place dans notre champ de vision. La perception change, pas l’effectif réel.
À l’automne des adultes plus visibles et une activité nocturne accrue
Si elles vous paraissent soudain plus nombreuses, c’est surtout qu’elles ont grandi. Le passage au stade adulte les rend plus imposantes et, donc, plus repérables. Claire Jacquet, présidente de l’Association française d’arachnologie, résume: "C’est la période où elles sont adultes, donc plus grosses, plus remarquables". Rien d’exceptionnel, donc, juste la saison où elles se montrent.
Beaucoup d’entre elles sont actives à la nuit tombée. Quand la maison s’apaise et que les lumières attirent une petite faune, leur ballet discret commence. L’automne correspond aussi au moment propice à la reproduction chez de nombreuses espèces: les mâles se mettent en quête d’une femelle, ce qui renforce l’impression de mouvement.
- Elles sont adultes et plus visibles, avec une taille qui attire l’œil.
- Leur activité est surtout nocturne, d’où des apparitions en soirée.
- Les mâles circulent davantage pour chercher une femelle en vue de la reproduction.
Sont-elles dangereuses pour l’humain ce que répondent les arachnologues
La peur grimpe vite quand on aperçoit une silhouette longiligne sur un mur blanc. On évite même parfois la pièce, par crainte de mauvaise rencontre. Pourtant, les spécialistes sont formels: ces animaux ne s’intéressent pas à nous. Ils ne visent ni la proximité, ni la confrontation. Leur présence a un autre objectif, tout simple, lié à leur cycle.
Christine Rollard rassure très clairement: "Nous ne sommes pas des proies potentielles et elles ne sont pas nos prédateurs. En résumé : elles ne nous calculent pas. En revanche, ce qui les fait réagir, c'est un changement d'environnement. Si quelque chose d'assez massif est ressenti par leurs soies sensorielles, ça va les faire réagir - et en général, fuir." Concrètement, elles évitent le contact et prennent la poudre d’escampette au moindre remous.
Le fait de les voir en novembre ne dit rien d’une éventuelle agressivité. Il reflète surtout une période où elles se déplacent un peu plus et où leur silhouette se distingue mieux. Chez vous, elles partagent l’espace sans chercher l’interaction. Et, la plupart du temps, elles se contentent de passer leur chemin.