Arbres fruitiers plantés en hiver : cette erreur d’arrosage que font tous les jardiniers ruine la reprise

Planté entre novembre et mars, un jeune arbre fruitier n’a pas les mêmes besoins en eau qu’en été. Arrosoir en main, faut-il vraiment intervenir ou laisser l’hiver faire son œuvre ?
Arbres fruitiers plantés en hiver : cette erreur d’arrosage que font tous les jardiniers ruine la reprise

Chaque hiver, au milieu des branches nues et des sols détrempés, beaucoup de jardiniers profitent de la saison calme pour installer un nouveau pommier ou un cerisier. Une fois l'arbre en terre, la même question revient pourtant : faut-il sortir l'arrosoir régulièrement ou laisser la pluie faire le travail pendant tout l'hiver ?

En réalité, arroser un arbre fruitier planté en hiver ne suit pas du tout les mêmes règles qu'en été. Entre le geste indispensable du jour de plantation et les arrosages à proscrire ensuite, la différence se joue à quelques litres près, mais peut décider de la survie du jeune arbre.

Arroser un arbre fruitier planté en hiver : l'effet de la saison froide

En France, la période de novembre à mars reste idéale pour planter les arbres fruitiers à racines nues. La sève est au repos, l'arbre ne dépense presque pas d'énergie dans ses feuilles et ses fleurs, ce qui lui permet de concentrer ses forces sur ses racines, tranquillement, sous un sol encore frais.

Les pluies fréquentes, l'évaporation très faible et parfois la neige maintiennent alors naturellement un sol humide en profondeur. Dans ces conditions, un jeune fruitier planté en pleine terre ne se dessèche pas comme en été : trop d'eau risque plutôt d'emplir les interstices du sol et d'étouffer les racines.

Le bon arrosage de plantation d'un arbre fruitier en hiver

Un geste reste pourtant non négociable : l'arrosage de plantation juste après avoir comblé le trou. Il s'agit de verser environ 20 à 30 litres d'eau, soit deux gros arrosoirs, dans une cuvette formée autour du tronc. L'eau chasse les poches d'air, tasse en douceur la terre et met chaque racine au contact du sol.

Une fois cet apport réalisé, la règle est simple pour l'hiver : on arrête l'arrosage. Répéter ce geste "par sécurité" crée les problèmes que l'on cherche justement à éviter. Dans un sol déjà humide, les excès d'eau entraînent vite :

  • asphyxie des racines privées d'oxygène ;
  • développement de pourritures et champignons au niveau du collet ;
  • gel plus profond d'une terre gorgée d'eau autour des jeunes racines.

Ré-arroser en hiver : seulement en cas de vraie sécheresse

Dans un hiver dit "normal", avec pluies régulières et températures basses, un fruitier fraîchement installé n'a plus besoin d'eau supplémentaire. Pour savoir si votre arbre fait partie des rares exceptions, mieux vaut observer le sol : enfoncez une bêche sur une bonne dizaine de centimètres et regardez ce qui se passe.

Si la terre ressort fraîche et qu'elle colle légèrement, n'arrosez pas. Si elle est sèche et friable en profondeur, que la météo n'annonce ni pluie ni gel, un arrosage de secours équivalent à un arrosoir suffit, en une seule fois. Un bon paillage organique autour du pied aide ensuite à garder l'humidité jusqu'au printemps, où l'arrosage redeviendra d'actualité.