Ce geste de grand-mère avec une simple eau de cuisson a transformé mon potager d'hiver, et je ne la jette plus jamais
Quand ma grand-mère m’a conseillé de garder l’eau de cuisson des pâtes pour l’emmener au potager, j’ai d’abord cru à une plaisanterie. Dans ma cuisine, cette eau trouble finissait toujours dans l’évier, pendant qu’au jardin j’alignais engrais compliqués et produits “spécial hiver”. Entre deux averses de décembre, elle répétait que cette casserole tiède valait mieux qu’un sac d’engrais. J’ai haussé les épaules, persuadé que ce vieux truc ne servirait à rien.
Quelques semaines plus tard, alors que le potager semblait en pause sous le froid, l’idée a fini par me trotter dans la tête. J’essayais déjà de limiter le gaspillage et de jardiner plus naturellement ; pourquoi ne pas tester ce geste si simple, au lieu de laisser filer cette eau “inutile” dans les canalisations ? Un soir, j’ai rempli l’arrosoir avec la casserole refroidie et je l’ai réservée à un petit coin de salades et de jeunes pousses. La suite m’a franchement surpris.
Eau de cuisson des pâtes : ce que j’ai découvert
Dans cette fameuse casserole, il n’y avait pourtant rien de mystérieux, seulement de l’amidon libéré par les pâtes nature ou le riz. Ce glucide se compose d’amylose et d’amylopectine, une réserve d’énergie pour le blé à l’origine, qui se retrouve en partie dissoute dans l’eau de cuisson. Une fois versée au pied des plantes, cette solution ne nourrit pas directement les feuilles, mais la vie cachée du sol : bactéries et champignons utiles s’en régalent et transforment ces sucres en nutriments assimilables.
Pour que cet engrais naturel reste un atout, j’ai appliqué la règle des anciens : eau non salée, sans beurre ni huile, laissée à refroidir complètement. Je la dilue ensuite moitié-moitié avec de l’eau claire, un litre d’eau de cuisson des pâtes pour un litre d’eau, avant d’arroser le potager toutes les deux ou trois semaines en hiver. En pot, je passe à une part d’eau amidonnée pour quatre d’eau claire pour épargner les racines. Une eau salée ou trop concentrée brûlerait les plantes et agit plutôt comme un désherbant.
Des résultats visibles au jardin en plein hiver
Au bout de deux arrosages seulement, même la lumière timide de décembre ne suffisait pas à expliquer la différence. Les salades ont pris un vert plus soutenu, les feuilles se sont épaissies, moins flétries au moindre coup de gel. Sous abri, les rangs d’épinards et de persil ont levé de façon plus régulière. Le sol paraissait plus souple, moins croûté en surface, comme s’il avait retrouvé un peu d’énergie.
Les semaines suivantes, j’ai aussi remarqué moins de taches suspectes sur les feuilles et moins de fonte des semis. L’amidon nourrit la microfaune, qui prend l’avantage sur certains champignons pathogènes et forme une sorte de bouclier biologique autour des racines. Pour les légumes très gourmands comme les choux ou les tomates, j’ajoute parfois une pincée de poudre de coquille d’œuf ou un peu de marc de café filtré dans l’eau amidonnée, histoire d’enrichir encore ce cocktail maison.
Deux autres astuces qui paraissaient absurdes
Cette expérience m’a rendu plus attentif à d’autres gestes que je prenais pour des lubies. Pour mes hortensias, je garde désormais le marc de café et les aiguilles de pin. En automne et en début d’hiver, j’en épands un peu au pied des arbustes, en paillis fin. Leur décomposition acidifie le sol et aide la plante à capter l’aluminium qui donne ces hortensias bleus si recherchés. Près du bassin, je laisse flotter une balle de tennis, comme le conseille la RSPCA, pour éviter que la surface ne gèle complètement et que oiseaux ou hérissons manquent d’eau.