Haies : pourquoi tant de jardiniers vont arracher leurs thuyas en 2026 pour cet arbuste persistant bien plus malin
En plein hiver, quand le jardin se fige, les regards se tournent vers les haies qui dessinent encore le paysage. Longtemps, le rideau uniforme de thuyas a dominé, promesse de verdure rapide et de vis à vis masqué à moindre frais. Depuis quelques saisons pourtant, un autre arbuste persistant s’installe discrètement en jardinerie et chez les paysagistes, porté par la montée des sécheresses et la fatigue des haies malades.
Entre restrictions d’arrosage répétées, sols appauvris par des années de conifères et envie de jardins plus vivants, beaucoup de propriétaires de haie cherchent une solution plus simple. C’est dans ce contexte que le laurier-tin, ou Viburnum tinus, quitte son rôle discret d’arbuste de bordure pour devenir la nouvelle référence des haies persistantes. Reste à comprendre pourquoi tant de jardiniers envisagent de tourner la page des thuyas en 2026.
Pourquoi le thuya recule dans les jardins
Pendant des décennies, le thuya a été présenté comme la haie idéale : toujours verte, protectrice du vent et des regards, avec une croissance rapide quand il est planté dans un sol bien drainé et suffisamment riche. Les guides de jardin conseillent d’espacer les plants d’environ 80 cm et d’arroser copieusement à la plantation, quitte à creuser une large tranchée pour offrir une bonne réserve de terre et d’humidité.
Sur le terrain, le tableau est moins flatteur. Une haie entière de thuyas peut montrer un dessèchement généralisé du feuillage dès que l’arrosage manque, et les brunissements progressifs signalent souvent des attaques de champignons qui imposent l’usage d’un produit fongicide. La taille régulière pour contenir ce mur vert monolithique ajoute encore du travail, tandis que les déchets de coupe riches en terpènes restent délicats à valoriser au potager.
Laurier-tin : l’arbuste persistant qui simplifie la haie
Face à ces contraintes, le laurier-tin s’impose comme une alternative robuste. Originaire du pourtour méditerranéen, cet arbuste persistant forme rapidement une haie dense et lumineuse, qu’il soit planté en massif, en bosquet ou en bac sur une terrasse. Il tolère des sols variés, même caillouteux ou calcaires, supporte bien la sécheresse une fois installé et n’exige ni traitements répétés ni taille fréquente, souvent limitée à une intervention annuelle.
Son atout le plus visible reste sa floraison hivernale : au cœur de la saison froide, le laurier-tin se couvre de bouquets de petites fleurs blanches qui illuminent les haies quand le reste du jardin s’endort. Cette floraison longue attire naturellement abeilles et papillons et offre un refuge discret à la petite faune. De nombreux paysagistes y voient un écran naturel durable, compatible avec des jardins urbains, méditerranéens ou de campagne.
Remplacer une haie de thuya par du laurier-tin
Dans les projets récents, les professionnels privilégient souvent une transition en douceur plutôt qu’un arrachage brutal. Les pieds de thuyas affaiblis sont remplacés progressivement par des sujets jeunes de laurier-tin, parfois associés à d’autres persistants comme l’eleagnus, le pittosporum ou des lauriers décoratifs pour un rendu plus naturel et varié. Les chroniqueurs jardin rappellent aussi l’intérêt des arbustes à fleurs comme le photinia pour colorer ces nouvelles haies.
Pour ceux qui veulent se lancer dès l’hiver 2025‑2026, les conseils restent simples. Le laurier-tin se plante idéalement avant les fortes gelées, en décembre dans de nombreuses régions, en respectant environ 80 cm entre chaque plant pour obtenir une haie harmonieuse. Un arrosage régulier les premières semaines, puis plus espacé une fois l’enracinement assuré, suffit généralement, avant une taille légère après la floraison pour densifier le feuillage et stabiliser la hauteur choisie.