Jardin sec : ne jetez plus ce déchet de papier, sous le paillage il métamorphose le sol en une nuit
Au premier abord, glisser quelques feuilles de vieux journaux sous le paillage du potager ressemble à une lubie de bricoleur. Le ton un peu moqueur revient souvent chez les jardiniers : pourquoi mettre du papier au jardin alors qu’on parle déjà de réduire les déchets ? Le site Trucmania résume bien cette incrédulité : "Cette idée paraît ridicule, jusqu’à ce que vous observiez par vous-même ce que le papier journal est capable de faire sous un paillage (et c’est bluffant)", écrit la rédaction d’Ouest-France.
Un jardinier amateur, intrigué par cette astuce, a tenté l’expérience en plein hiver sur une parcelle de légumes assoiffés. Sol dur, croûte sèche, gelées matinales : tout indiquait un terrain en souffrance. Il a tout de même étalé plusieurs couches de papier, recouvertes de feuilles mortes et de tontes séchées. Le lendemain, face au résultat, son premier réflexe aurait pu être : "J’ai cru à une idée débile", résume le site Peaches. Car ce qu’il découvre en soulevant le paillis change complètement la donne.
Papier journal sous paillage : une expérience qui retourne un sol sec
Sous la couche de paillage, la terre n’a plus rien à voir avec celle de la veille. Elle est devenue plus souple, se délite facilement entre les doigts, et garde une fraîcheur étonnante alors qu’aucun arrosage supplémentaire n’a été réalisé. Le papier journal sous paillage a agi comme une couche intermédiaire qui freine l’évaporation et garde l’humidité au contact immédiat des racines.
Autre constat frappant : la petite faune du sol semble s’être donnée rendez-vous. Vers de terre, insectes et coléoptères s’activent déjà entre la terre et les feuilles froissées. Ce paillage au journal offre un abri sombre, stable en température, qui encourage l’activité des organismes du sol même en plein mois de décembre. En quelques heures, le jardin paraît moins inerte, presque "réveillé" par cette couverture improvisée.
Pourquoi ce paillage au journal hydrate et protège les plantes
Le secret vient de l’effet éponge du papier. En couches multiples, il absorbe l’eau des pluies ou de l’arrosage puis la restitue lentement, au lieu de la laisser filer au moindre vent sec. La surface du sol ne se dessèche plus aussi vite, les racines subissent moins d’écarts brutaux de température, ce qui réduit nettement le stress des végétaux, du potager aux massifs ornementaux.
Pour les jardiniers, les bénéfices se voient très vite :
- sol moins croûté et plus facile à travailler ;
- économie d’eau grâce à des arrosages plus espacés ;
- mauvaises herbes freinées par la barrière de papier ;
- plus de vers de terre et de micro-organismes, donc un sol plus vivant.
Le journal finit par se décomposer et nourrit lui-même cette vie souterraine. Des fiches horticoles rappellent qu’en Europe, les journaux récents sont imprimés avec des encres dites alimentaires, biodégradables. À condition de choisir un papier non glacé, la faune du sol ne montre pas de signe de toxicité particulière.
Comment pailler avec du papier journal sans mauvaises surprises
La méthode reste simple. Sur un sol désherbé et légèrement humide, on retire toutes les agrafes, on évite les magazines brillants, puis on étale trois à quatre feuilles de journal en les faisant se chevaucher. Par-dessus, on remet un paillage organique classique : feuilles mortes bien sèches, tontes préalablement séchées, paille ou bois raméal fragmenté. Ce duo forme un paillage écologique qui remplace avantageusement les bâches plastiques, tout en laissant l’air et l’eau circuler.
Quelques précautions s’imposent tout de même. Sur des plantes sensibles à l’excès d’humidité comme les fraisiers, une ambiance trop confinée peut encourager la pourriture grise : mieux vaut garder un paillage aéré, dégager le collet des plants et surveiller après de fortes pluies. Dans les sols déjà très humides ou lourds, on limite l’épaisseur de papier pour éviter la stagnation d’eau et l’arrivée massive de limaces. L’astuce gagne alors à être testée d’abord sur une petite zone, le temps de voir comment réagit le jardin.