Si vous parlez à vos plantes, pourquoi vous auriez tort d’arrêter selon plusieurs études scientifiques

Un tiers des Français avoue parler à ses plantes, entre superstition et petit rituel du matin. Que perçoivent vraiment vos monstera et salades d’intérieur lorsque vous leur parlez ?
Si vous parlez à vos plantes, pourquoi vous auriez tort d’arrêter selon plusieurs études scientifiques

Tout le monde connaît quelqu’un qui chuchote à sa monstera ou qui s’excuse auprès de son basilic en l’arrosant trop tard. Longtemps, cette habitude a été rangée dans la case des petites manies attendrissantes, à mi-chemin entre superstition et jeu. Est-ce vraiment sérieux de parler à ses plantes pour les aider à pousser, ou s’agit-il simplement d’une façon de se rassurer soi-même ?

En réalité, cette conversation discrète traverse les siècles, des potagers de monastères aux salons urbains où les plantes d’intérieur sont devenues de vraies colocataires. Des enquêtes citées par la presse montrent qu’environ 33 % des Français parlent à leurs plantes et qu’une partie leur donne même un prénom. Derrière ce geste apparemment anodin, les biologistes commencent à décrypter des mécanismes bien réels, parfois surprenants.

Parler à ses plantes, un vieux réflexe qui intrigue encore

En décembre, quand la lumière diminue et que les salades d’hiver ou les aromatiques végètent sous serre ou sur un rebord de fenêtre, la tentation est grande de les abandonner jusqu’au printemps. Certains jardiniers font l’inverse : ils passent, observent, soufflent dessus, racontent leur journée. Chaque mot prononcé près des feuilles charge l’air en dioxyde de carbone, ressource clé pour fabriquer de l’énergie grâce à la photosynthèse.

Parler aux plantes s’inscrit dans la même famille de pratiques que jardiner avec la lune, autre tradition très ancienne. Une revue scientifique publiée en 2019 a conclu que les preuves d’un lien direct entre cycles lunaires et croissance des végétaux restaient faibles, même si ce calendrier aide à structurer le travail au jardin. Pour la voix humaine, la situation est différente : les plantes perçoivent bel et bien quelque chose.

Ce que vos plantes perçoivent quand vous leur parlez

Les végétaux n’ont ni oreilles ni cerveau, pourtant ils captent très finement leur environnement. À chaque phrase, la voix crée des vibrations sonores qui font bouger, de façon minuscule, les tiges, les feuilles et parfois les racines. Des études sur d’autres signaux physiques vont dans le même sens. Chez certaines cycadées, par exemple, les cônes se réchauffent pour guider les insectes pollinisateurs : "La chaleur agit comme un véritable signal directionnel, qui guide les insectes d’un cône à l’autre", explique la biologiste Marjorie Lienard à France Culture.

Ce langage par la chaleur montre que les plantes réagissent aux signaux du milieu, qu’ils soient thermiques, chimiques ou mécaniques. Quand vous discutez avec vos salades d’intérieur, votre souffle enrichit localement l’air en CO₂, ce qui peut donner un léger avantage en conditions de lumière faible, surtout en hiver dans une pièce peu ventilée. Des travaux évoquent aussi des fréquences sonores capables de soutenir la croissance et les défenses naturelles de certains végétaux.

Est-ce que parler à ses plantes les aide à pousser ?

Les scientifiques restent prudents : comme pour la lune, les expériences contrôlées sont encore rares et les effets difficiles à isoler d’autres facteurs comme l’arrosage ou la qualité du sol. Ce que montrent en revanche les témoignages de jardiniers, c’est qu’en parlant à leurs plantes, ils les regardent davantage, repèrent plus vite une feuille qui jaunit, un terreau trop sec. Et pour eux-mêmes, ce rituel diminue souvent le stress et crée un rendez-vous apaisant avec le vivant.

Pour tirer parti de cette relation, nul besoin de discours compliqués. Quelques gestes simples suffisent au quotidien :

  • Choisir un moment calme, le matin ou le soir, pour saluer vos plantes d’intérieur.
  • Vous placer près des feuilles en arrosant et formuler un souhait de "belle croissance".
  • Lire à voix haute une recette ou laisser jouer une musique douce à proximité.
  • Profiter de ces instants pour toucher légèrement les feuilles et vérifier l’humidité de la terre.
  • Répéter ces attentions régulièrement, en gardant le plaisir du moment partagé.