Bois de chauffage gratuit à Pouancé : ce troc OSE transforme des palettes en chaleur contre un café, 2 tonnes valent 600 à 800 €

À Pouancé, un geste convivial change la donne. Un café contre de la chaleur, l’idée intrigue et fait déjà parler dans le Maine-et-Loire.

Entre le 15 octobre et le 15 avril, la France rallume ses chauffages, avec des écarts selon les régions. En cet hiver 2025, beaucoup guettent le thermomètre et le portefeuille. On conseille de relancer les radiateurs quand la température intérieure reste sous les 19 °C plusieurs jours de suite. Or la facture grimpe vite, et nombreux ménages n’activent le chauffage qu’en appoint pour tenir le budget sans se priver de confort.

Le bois séduit à nouveau, parce qu’il chauffe, rassemble et coûte moins que l’électricité ou le fioul. En 2021, plus d’un foyer sur dix s’en servait comme source principale. Et ce mouvement s’installe. Car oui, l’économie compte. Une maison de 100 m² avale environ 2 tonnes de granulés chaque année, soit un budget moyen estimé entre 600 et 800 €. Sauf que, à Pouancé, une alternative locale bouscule les habitudes. Et elle tient dans une simple tasse.

Ce troc solidaire à Pouancé qui allège la facture sans toucher au porte-monnaie

À Pouancé, l’association d’insertion Ombrée Services Environnement (OSE) a imaginé un échange qui fait sens: du bois de chauffage offert contre des gâteaux, du café, du thé ou des boissons sans alcool. Le principe est clair, convivial et accessible. On arrive, on dépose ces douceurs, et on repart avec le coffre rempli de bois. Pas d’euros qui circulent, mais une solidarité très concrète entre habitants.

Ce troc repose sur une idée simple: valoriser ce qui irait au rebut. L’équipe récupère les déchets de palettes et les transforme en combustible pour poêles ou foyers, évitant un gâchis annoncé. Sans cette filière locale, ces palettes finiraient à la benne. Là, elles deviennent chaleur pour des familles qui peinent à se chauffer comme elles voudraient.

Le geste n’a rien d’anecdotique. Les produits offerts sont destinés aux salariés en insertion d’OSE, pour leurs pauses-café. Une contrepartie symbolique, mais qui nourrit l’atelier et ses équipes. Et ça crée du lien. On discute, on se conseille, on repart avec des bûches et le sentiment d’avoir contribué. Pour récupéré du bois, il suffit de venir aux bons horaires, sans formalités lourdes ni inscription compliquée.

Ce système intéresse aussi les ménages qui réfléchissent à investir dans un poêle. Car l’équipement reste un coût de départ, souvent amorti en 3 à 5 ans selon la surface du logement et l’usage. En attendant, ce bois issu de palettes aide à passer les semaines froides. Et pourtant, l’idée semble tellement évidente qu’on se demande pourquoi elle n’a pas essaimé partout.

Ces palettes transformées en chaleur: où, quand et comment en profiter à Pouancé

OSE a installé le point de collecte et de distribution au cœur de la vie économique locale. Direction la zone industrielle de la Pidaie, à l’adresse suivante: 7, zone industrielle de la Pidaie, 49420 Ombrée d’Anjou. Ici, on trie, on débite et on prépare le bois issu des palettes pour alimenter poêles et cheminées.

Pour s’organiser, mieux vaut noter les créneaux. Les équipes accueillent le public du lundi au jeudi de 9 h à 12 h, puis de 13 h 30 à 16 h, et le vendredi de 9 h à 11 h. On vient avec de quoi partager un moment (café, thé, gâteaux, boissons sans alcool), on passe dire bonjour, et on repart avec une quantité de bois calibrée sur place. Pas besoin d’anticiper des semaines à l’avance: l’initiative vit au rythme des palettes récupérées.

  • Adresse et horaires: 7, zone industrielle de la Pidaie (Pouancé, 49420) – lundi à jeudi 9 h-12 h et 13 h 30-16 h; vendredi 9 h-11 h.

Au-delà de l’entraide, l’impact environnemental compte. Recyclé, le bois des palettes évite un traitement en déchetterie et une logistique inutile, tout en apportant une énergie de proximité. On reste sur un combustible simple, sans promesse miracle, mais utile et moins anxiogène quand les prix de l’énergie s’envolent. Et c’est exactement ce que recherchent les foyers à l’entrée de l’hiver 2025.

Reste la question du quotidien. Pour une maison d’environ 100 m², la référence courante parle d’environ 2 tonnes de granulés par an, facturées autour de 600 à 800 €. Ici, on ne remplace pas toute la consommation d’un coup, on la soulage. Une flambée le soir, un appoint le matin, un week-end plus doux que prévu: le bois récupéré à OSE aide quand il faut, au plus près des besoins. Et c’est bien ce qui fait la différence.

Les habitants de la commune et des alentours y trouvent aussi un espace d’échange. On parle poêles, tirage, stockage à l’abri de l’humidité. On évoque la période de chauffe, qui s’étire souvent de mi-octobre à mi-avril. On partage des bons gestes, comme aérer brièvement et maintenir 19 °C dans les pièces de vie. Rien de spectaculaire, mais un pas après l’autre, l’hiver se gère mieux.

À l’échelle d’Ombrée d’Anjou, ce troc solidaire fait figure de réponse très locale à une préoccupation nationale. L’association OSE l’assume: limiter le gaspillage, soutenir l’emploi d’insertion, fournir du bois de chauffage utile et accessible. Une équation simple, pensée pour les temps froids et les budgets serrés. Et qui, coup par coup, réchauffe autant les maisons que les relations de voisinage.